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Des étoiles pour dater les pyramides

Publié le 19/09/2018

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héliaque de Sirius ne s'observait donc en réalité que tous les 1 460 ans (période sothia-que). Les Égyptiens, qui remarquèrent ce décalage, ne firent rien pour y remédier -sans doute parce que le calendrier officiel était accompagné du calendrier lunaire toujours en fonction -, et ce pour la plus grande joie des historiens. En effet, si les Égyptiens ne corrigèrent pas leur calendrier officiel, ils notaient en revanche scrupuleusement les années où la concordance des phénomènes se produisait. On sait ainsi qu'elle eut lieu le seizième jour du quatrième mois de la saison pert en l'an 7 de Sésostris III, le neuvième jour du troisième mois de la saison shemou en l'an 9 d'Aménophis Ier, le vingt-huitième jour du même mois sous une année inconnue de Thoutmosis III, au début du règne de Séthi Ier et en l'an 9 de Ptolémée III. Un grammairien romain, Cen-sorius, nota encore la concordance en 139 après J.-C. Ces dates permettent aux astronomes modernes d'établir avec précision en quelles années eurent lieu les concordances notées par les Égyptiens : c'est ainsi que l'an 7 de Sésostris III correspond à 1872 avant J.-C., l'an 9 d'Aménophis Ier à 1540, etc.

 

Astronomie et datation

 

Si l'intérêt des Égyptiens pour le lever héliaque de Sirius a donc permis aux historiens d'établir quelques dates absolues, un autre moyen de datation, basé lui sur l'observation de la Grande Ourse

« ·ta il du plafond tronomique de mbe de Senmout, rchitecte de la e Hatchepsout, à ir el-Bahari .

Les es correspondent ux douze mois l'année, divisés n trente jours .

« lever héliaque ») comme point de départ de l'année officielle.

Cependant le lever héliaque de Sirius est un phé­ nomène solaire, alors que le calendrier égyptien primitif était essentiellement lunaire.

Ses mois étaient irréguliers (entre vingt-neuf et trente jours) et ne pouvaient donc « coller » avec le comput so­ laire, régulier, de trois cent soixante-cinq jours un quart; en conséquence, il y avait cha­ que année un décalage de on­ ze jours entre l'année solaire et les douze mois lunaires.

Les Égyptiens y pallièrent dans un premier temps en ajoutant un mois supplémen ­ taire tous les trois ans, avant d'adopter des mois fixes de trente jours, auxquels furent ajoutés cinq jours supplé­ mentaires («épagomènes») pour arriver aux trois cent soixante-cinq jours du cycle solaire .

Malheureusement, le véritable comput est de trois cent soixante-cinq jours un quart.

Il persistait donc enco­ re un décalage, plus minime certes mais réel, entre le dé­ but de l'année officielle et l'arrivée de la crue accompa­ gnée du lever héliaque de Si­ rius.

La concordance entre le début de l'année officielle, l'arrivée de la crue et le lever héliaque de Sirius ne s'obser­ vait donc en réalité que tous les 1 460 ans (période sothia­ que) .

Les Égyptiens, qui re­ marquèrent ce décalage, ne firent rien pour y remédier - sans doute parce que le ca­ lendrier officiel était accom­ pagné du calendrier lunaire toujours en fonction -, et ce pour la plus grande joie des historiens.

En effet, si les Égyptiens ne corrigèrent pas leur calendrier officiel, ils no­ taient en revanche scrupuleu­ sement les années où la con­ cordance des phénomènes se produisait.

On sait ainsi qu'elle eut lieu le seizième jour du quatrième mois de la saison pert en l'an 7 de Sésostris Ill, le neuvième jour du troisiè­ me mois de la saison shemou en l'an 9 d'Aménophis I•', le vingt -huitième jour du même mois sous une année incon­ nue de Thoutmosis Ill, au dé­ but du règne de Séthi I•' et en l'an 9 de Ptolémée Ill.

Un grammairien romain, Cen­ sorius, nota encore la concor­ dance en 139 après J.-C.

Ces dates permettent aux astro­ nomes modernes d'établir avec précision en quelles an­ nées eurent lieu les concor­ dances notées par les Égyp­ tiens: c'est ai nsi que l'an 7 de Sésostris 111 correspond à 1872 avant J.-C., l'an 9 d'Améno­ phis I•' à 1540, etc.

Astronomie et datation S i l'intérêt des Égyptiens pour le lever héliaque de Sirius a donc permis aux his­ toriens d'établir quelques da­ tes absolues, un autre moyen de datation, basé lui sur l 'ob­ servation de la Grande Ourse et de la Petite Ourse, constel­ lations chères aux Anciens, a récemment été proposé et présenté au public à travers notamment deux articles pa­ rus dans le revue Nature du 16 novembre 2000 et dans le quotidien Libération du 21 no­ vembre 2000.

C'est en cher­ chant à comprendre com­ ment les Égyptiens avaient pu orienter la base des pyra­ mides de Gizeh vers le nord géographique à une époque où l'étoile Polaire était invi­ sible de cet endroit que Kate Spencer, docteur en égypto ­ logie et chargée des cours d'architecture égyptienne à l'université de Cambridge, au Royaume-Uni, a fait une dé­ couverte intéressante .

Armée des données des astrophysi­ ciens et de cartes archéologi­ ques, elle a repéré Mizar et Kochad, deux étoiles de la Grande Ourse et de la Petite Ourse très brillantes et pro­ ches du nord géographique, dont, selon elle, les Égyptiens auraient pu se servir pour orienter leurs constructions.

Un décalage profitable aux chercheurs K ate Spencer s'est rapide­ ment rendu compte des applications inattendues que pouvait avoir sa découverte.

En effet, les phénomènes cé­ lestes se définissent par leur mouvement.

Mizar et Kochad n'ont donc pas toujours été à la même place dans le ciel.

Ainsi, selon les estimations des astrophysiciens, si la droi­ te reliant ces deux étoiles me­ nait parfaitement au nord vers 2467 avant J.-C., elle s'en éloigna ensuite progressive-. »

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