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En ce début du XVe siècle l'État français n'est plus.

Publié le 23/10/2012

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En ce début du XVe siècle l'État français n'est plus. La France est " anglaise ". Depuis le traité de Troyes (21 mai 1420) qui a suivi le désastre d'Azincourt où la chevalerie française s'est enlisée dans la boue " jusque au gros des jambes ", et littéralement étouffée elle-même sous le poids de ses armures. Une hécatombe dans les rangs de la noblesse du royaume qui " fut là tuée et découpée têtes et visages ". Selon les clauses du traité " honteux ", Charles VI renie et déshérite son fils le dauphin Charles et reconnaît le roi d'Angleterre Henri V comme héritier du royaume de France. A la mort de ce dernier (1422), son fils Henri VI lui succède. C'est un bébé de six mois. Aussi son oncle le duc de Bedford exerce-t-il en son nom la régence en France. Quelle France? En fait il en existe trois. La France " anglaise" : elle comprend la Normandie, la Guyenne et une partie des régions situées au nord de la Loire. La France du " royaume de Bourges" : en gros la moitié méridionale du pays dans laquelle s'est réfugié le dauphin Charles avec des partisans fidèles, qui l'ont reconnu roi après le décès de son père. Enfin la France de " l'État bourguignon" : donné en apanage au duc de Bourgogne, ce vaste territoire s'est agrandi de l'Artois, la Flandre, le Brabant et les Pays-Bas. De Philippe III le Hardi à Jean sans Peur et au dernier duc Philippe le Bon, tous ont contribué à consolider leur puissance en faisant de leur apanage un véritable État indépendant. Restée à l'écart des opérations militaires, la France bourguignonne est la plus riche et, malgré les malheurs des temps, la cour des ducs brille par son faste et sa magnificence. Qui gouverne la France ? Le régent anglais le duc de Bedford? Le petit roi de Bourges ? Le duc de Bourgogne Philippe le Bon? Cette situation politique extrêmement confuse ajoute encore à l'état pitoyable de la France. Mais les difficultés ne datent pas d'hier. Elles sont le résultat de plusieurs facteurs conjugués : la crise dynastique, les ravages des épidémies et de la guerre, le marasme économique qui en est la conséquence. Depuis Hugues Capet, la belle continuité monarchique a été brisée. Quand le dernier roi capétien meurt sans laisser d'héritier mâle, les évêques et les barons du royaume sont alors contraints d'élire un neveu du souverain, Philippe VI de Valois. Avec lui naissait une nouvelle dynastie. Mais ce changement ne fait pas l'adhésion de tous. En France, il sert de prétexte aux prétendants évincés pour se rebeller, pour former des partis hostiles, pour faire de leurs apanages des états dans l'État, bafouant ainsi l'autorité royale. En Angleterre, le roi qui se considère également comme un prétendant possible au trône, entre en conflit avec le nouveau roi de France. C'est le début de la guerre de Cent Ans (1337-1453) ou plus exactement de cent ans d'hostilités entre les deux royaumes. Cette longue période de conflits intermittents (en moyenne une année de guerre sur cinq), coupée de trêves et de négociations est cependant désastreuse pour le pays. Bien que n'affectant que quelques cantons successivement, la guerre est profonde et destructrice. Les campagnes sont dévastées, soit par le pillage des troupes anglaises qui vivent dans le pays, soit par les destructions tactiques des Français qui visent à priver l'ennemi de ravitaillement. De plus la guerre a changé dans ses techniques et dans la mentalité des guerriers. Les armes à poudre sont de plus en plus employées, et l'artillerie seconde les toujours redoutables archers et les nouveaux arbalétriers. Pour s'en protéger, les chevaliers endossent une armure complè...

« états dans l'État, bafouant ainsi l'autorité royale.

En Angleterre, le roi qui se considère également comme un prétendant possible au trône, entre en conflit avec le nouveau roi de France.

C'est le début de la guerre de Cent Ans (1337-1453) ou plus exactement de cent ans d'hostilités entre les deux royaumes.

Cette longue période de conflits intermittents (en moyenne une année de guerre sur cinq), coupée de trêves et de négociations est cependant désastreuse pour le pays.

Bien que n'affectant que quelques cantons successivement, la guerre est profonde et destructrice.

Les campagnes sont dévastées, soit par le pillage des troupes anglaises qui vivent dans le pays, soit par les destructions tactiques des Français qui visent à priver l'ennemi de ravitaillement.

De plus la guerre a changé dans ses techniques et dans la mentalité des guerriers.

Les armes à poudre sont de plus en plus employées, et l'artillerie seconde les toujours redoutables archers et les nouveaux arbalétriers.

Pour s'en protéger, les chevaliers endossent une armure complète, exagérément lourde (de 20 à 60 kg) qui les entrave et rend le combat à cheval quasiment impraticable.

La chevalerie anglaise s'adapte mieux.

Elle a introduit la lutte au sol avec des armes courtes, des poignards qui se glissent facilement dans les jointures des armures.

A l'inverse des chevaliers français qui dédaignent leur aide, les Anglais s'entourent d'archers montés, donc très mobiles.

Tactique qui va leur apporter une supériorité décisive et tous les succès militaires.

Nouveaux moyens, nouvel esprit.

Les guerriers sont désormais des spécialistes qui traitent la guerre en hommes de métier et non plus comme une joute réglée par un code de courtoisie et des gestes “ chevaleresques ”.

Rares sont les batailles rangées où deux blocs s'affrontent toutes lances dehors. La guerre est faite d'embuscades, d'escarmouches, de chevauchées rapides.

La ruse et la surprise priment.

L'ennemi est harcelé par des petites bandes bien armées et d'une grande mobilité.

Ce sont exclusivement des entrepreneurs de combats.

Le roi traite avec ses mercenaires, aventuriers de toutes origines (Allemands, Bretons, Comtois, Basques, Espagnols etc.).

Moyennant une rémunération substantielle, ces capitaines, issus pour la plupart de la noblesse, mettent à la disposition du roi leurs “ compagnies ou routes ”, d'où leur nom de “ routiers ”.

Le groupe d'une quinzaine ou trentaine d'hommes au plus est fortement solidaire sous l'autorité du chef.

Mais quand viennent les. »

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