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ENCYCLOPEDIE: Constantin Ier (Rome)

Publié le 12/06/2006

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(Caius Flavius Valerius Aurelius Constantinus, v. 280-337) Empereur romain de 306 à 337.

Les débuts de l'intégration du christianisme comme religion d'Etat

La conversion de Constantin Sa conversion serait antérieure à la bataille du pont Milvius : il aurait vu dans le ciel une croix se dessiner avec ces mots : "In hoc signo vinces" ("Par ce signe, tu vaincras"). La famille de Constantin tendait déjà à adopter le christianisme. Son père, Constance Chlore, étudiait les thèses chrétiennes et sa mère, Hélène, les avait faites siennes. Constantin lui-même avait renoncé au polythéisme pour vénérer le dieu Soleil. Par l'édit de Milan (313), Constantin rétablit la liberté de culte. Le pouvoir rend aux églises leurs biens. Les principes chrétiens (repos dominical, interdiction du divorce) pénètrent peu à peu les administrations. L'empereur déifié Même si l'empereur est converti au christianisme, il reste le "pontifex maximus" et continue à encourager le culte impérial. L'empereur est devenu un souverain absolu et sacré. La cour constantinienne est régie par une étiquette très stricte. L'empereur est toujours représenté avec une auréole.

La renaissance de l'Empire

Les diocèses sont regroupés en trois grandes préfectures : la Gaule, l'Italie et l'Orient. Constantin lance le "sou" d'or, qui assure une certaine stabilité économique. L'administration, comme sous Dioclétien, contrôle la vie économique. Toutefois, le commerce ne se fait plus à une aussi grande échelle que par le passé. Les ducs et les comtes gouvernent des régions militaires où sont dispersées des légions. L'empereur se réserve aussi le droit d'intervenir dans les questions religieuses. Le concile de Nicée de 325 règle la question de l'arianisme. Constantin calque l'organisation de l'Eglise sur celle de l'Empire. Les métropolites (évêques des principales villes comme Rome ou Alexandrie) surveillent des provinces entières. L'Etat garde sa mainmise sur l'Eglise : le "césaropapisme" prospère et Constantin se nomme lui-même "évêque du dehors", c'est-à-dire de toutes les régions non soumises à son autorité.

Le transfert de la capitale

Constantin n'est pas particulièrement attaché à Rome. Celle-ci n'a, en effet, plus le même rayonnement qu'aux deux premiers siècles ; elle est concurrencée par Alexandrie, Antioche, etc. Constantin s'installe à Byzance, qui devient Constantinople ("la ville de Constantin"). Outre un site défensif exceptionnel, la ville offre le mérite de pouvoir surveiller en même temps l'Orient et le Danube. L'empereur inaugure sa nouvelle capitale en 330. Il la considère comme la nouvelle Rome et la dote en conséquence ; de nombreux temples et basiliques sont construits, ainsi qu'un forum, un cirque, des thermes, etc. Constantinople résiste jusqu'en 1453.

La dynastie constantinienne

A la mort de Constantin, ses trois fils se partagent l'Empire : - Constantin II et Constant prennent l'Occident, - Constance II s'octroie l'Orient. Constant est rapidement renversé par un coup d'Etat militaire. Constance II reconquiert l'ensemble de l'Empire et confie l'administration de la Gaule à son cousin Julien l'Apostat (ainsi nommé car il renia le christianisme) qui pacifie la Gaule en repoussant les Francs et les Alamans. En 363, Julien l'Apostat meurt, mettant fin à la dynastie constantinienne. Un officier d'origine danubienne, Valentinien, est proclamé empereur en 364.

 

« I.E MASSACRE DES FtlltLfS DE MAxENCE • À peine intronisé, Constantin est confronté à des problèmes d'ordre politique et religieux .

• Il résout les premiers de manière expéditive en faisant massacrer ses ennemis , le fils cadet de Maxence, les amis les plus proches et les plus ardents partisans de l'auguste déchu .

il liquide dans la foulée les cohortes prétoriennes de son défunt rival qui ont pour seul tort d'avoir combattu vaillamment sur le pont Milvius .

LA PAIX IEUCIEUSE • Contrastant avec le traitement de la question politique, c'est l 'apaisement qui préside au réglement de l'épineuse question religieuse.

Récemment converti, Constantin entend mettre un terme à l'état de sujétion dont souffrent les chrétiens .

• Ces derniers sont alors soumis aux quatre édits de 303 et 304 qui visent à faire disparaître leur religion et dont ils subissent les effets dans leur corps comme dans leurs biens .

La répression qui a suivi la publitation du premier édit s 'applique toujours en Orient au lendemain de la victoire de Constantin.

Dans toutes les régions , les fonctionnaires zélés , les militaires , les païens appliquent méthodiquement les consignes, détruisant les églises , brûlant les livres sacrés et massacrant en grand nombre les adeptes du Christ Eusèbe de Césarée, écrivain et prélat grec (265-340) , à l'Instar de nombreux auteurs de martyrologe, rapporte quelques-unes des scènes d'horreur qui ensanglantent alors l 'Empire : « Les uns, écrit-il , comme en Arabie, furent tués à coups de hache ; les autres , comme en Cappadoce , eurent les jambes coupées ; d'autres, comme en Mésopotamie , furent pendus en hau~ la tête en bas, e~ au-dessous d'eux, on allumait un feu dont la fumée les étouffait ; quelquefois , on leur coupait le nez, les oreilles ou les mains .

Dans la province du Pon~ on leur enfonçait des pointes de roseau sous les ongles ; à d 'autres , on versait du plomb fondu sur les parties du corps les plus sensibles.

» • Dès les premiers jours de son règne, Constantin effectue quelques gestes spectaculaires : menaces à peine voilées contre Maximin Daia, restitution de leurs biens aux communautés chrétiennes d'Afrique , donation au pape Miltiade du palais du Latran, l 'ancienne demeure de l'Impératrice Fausta .

• En 313, Constantin publie avec Licinius une lettre ou mandatum -connue sous le nom impropre d '« édit de Milan » -qui accorde à chacun le droit d'exercer le culte de son choix .

Constantin y exprime avec force le principe nouveau de tolérance religieuse : « Nous avons résolu d'accorder aux chrétiens et à tous les autres la liberté de pratiquer la religion qu'ils préfèren~ afin que la divinité , qui réside dans le ciel, soit propice et favorable aussi bien à nous qu'à tous ceux qui vivent sous notre domination .

» Il n 'est plus fait de différence entre chrétiens 1------------- 1 et païens .

Tous peuvent désormais être admis à toutes les charges.

• Si les dlrétiens sont les principaux bénéficiaires de l'édit de Milan, ils ne tardent pas pour autant à se diviser .

La chrétienté est traversée de courants -arianisme, nestorianisme.- --qui s'éwtent de la dodrine traditionnelle sur des poinls essentiels de la foi.

• La plus mnnue des hérésies est sans c:onteste l'arianisme, dont les adeptes nient que le Christ soit l'égal de Dieu.

Ces divisions inquiètent Constantin qui redoute les troubles et entend que l'ordre règne dans la religion comme dans toute chose .

Aussi.

décide-t-i, en 325, de ronvoquer à Niœe un c.dle- une assemblée d'Mques -en vue de fixer définiliYement les artides de la foi chrétienne.

•Il assiste lui-même aux délibérations du concile qui aboutissent à la publication du Credo, appelé également • symbole de Niœe •.l'hérésie des ariens v est condamnée au nom de ce code religieux qui charge l'empereur de faire respecter la vraie dodrine qu'on appelle l'• orthodoxie • -ce qui est • conforme au dogme •-Les hérétiques sont poursuivis et punis d'amendes.

les églises deviennen~ au même titre que les temples , des lieux d 'asile .

• En réalité, s'il ménage la susceptibil ité de ses hauts dignitaires et de ses peuples encore adeptes de l 'ancienne religion, Constantin tend de plus en plus à privilégier en toute circonstance ses coreligionnaires chrétiens .

Il autorise ainsi l'Église à recevoir des legs qui l'enrichissent con sidérabl e ment et accorde aux évêques une juridiction qui emp iète sur les droits de l'État CONSTANTIN, SEUL EMPEIEUI • Ayant ainsi fondé la paix religieuse , Constantin décide d'étendre son pouvoir sur l'ensemble de l'Empire.

Il se tourne tout d 'abord contre Maximin Daia , son rival d'Orien~ convainquant Licinius de la nécessité de l'écarter .

L'affaire est rapidement menée .

Licinius écrase Maximin en 313, le poussant au suicide .

• Il ne reste plus à Constantin qu'à se débarrasser de Licinius .

La première campagne lancée contre ce dernier se solde par un échec.

Constantin lève une nouvelle armée qui a bientôt raison de la résistance de Licinius .

Au cours de cette seconde campagne , le fils aîné de Constantin, Crispus, remporte une victoire navale décisive à la tête de la flotte de son père, à Chrysopolis (324), prés du Bosphore .

Trop vaillamment peut-être au goût de Constantin , obsédé par l'idée du complot.

Deux ans plus tard, compromis dans une mystérieuse affaire par sa belle-mère Fausta , Crispus sera exécuté sur les ordres de son père .

L'ŒUVRE DE CONSTANTIN lA FONDAnON DE CONSTANnNOPLf • Désormais seul maître de l 'Empire , Constantin s'attache à consolider son pouvoir .

Désireux en tout premier lieu de donner à l'Empire une nouvelle capitale , il fonde Constantinople sur l 'emplacement de l'ancienne Byzance .

Ses raisons sont tant politiques que religieuses .

Il pense que le siège de l'Empire doit être proche à la fois du Danube et de l'Euphrate , routes stratégiques menacées par les Goths et les Perses.

Il estime également important que la nouvelle religion puisse triompher dans une nouvelle ville afin de ne pas se trouver gênée par les souvenirs trop présents des anciens dieux .

• L'emplacement de Consttlntinople est choisi avec soin , à la jonction des deux mondes européen et asiatique , sur une presqu11e facile à défendre .

Les travau x commencent vers la fin de 324, date de la cons écration de son sol.

En quelques années , Constantin fait surgir sur l'ancienne cité grecque arasée par 40 000 terra ssiers goth s une nouvelle Rome , à la fois berceau et assise du futur Emp ire byzantin .

La ville est inaugurée le 11 mai 330 par une cérémonie mêlant célébrations païennes et chrétiennes .

• La ville de Constant inople est batie à la romaine , avec des aqueducs, des citernes, des therm es, des palais , des forum s, un hippodrome et des temples, ainsi bien sOr que des églises chrétiennes.

Constantin fait venir dans la nouvelle tapitale des nobles d 'Italie , il y amène de force des habitants du vois inage , y importe des bibliothèques entières et l'orne d 'œuvres d'art prises en Grèce.

Une flotte spéciale est chargée d'apporter d'Égypte le blé nécessaire pour nourrir la population .

Rapidement la ville se développe , devenant l'entrepôt du commerce de l'Orient.

LA MONAICHIE IMPtiiALE • Constantin complète l'œuvre de r-----~"1 Dioclétien en achevant d'organiser la mont~rchle l•pérl11le.

Les assemblées encore actives, comme le sénat, sont supprimées : il n'y a plus qu'un empereur, une administration et des sujets .

L'empereur est dès lors le maitre .

Il est entouré de toute la pompe des despotes orientaux : il porte une robe de pourpre avec une couronne d'or; on jette de la poudre d 'or sous ses pas et ses sujets lui parlent à genoux .

Ce n'est plus un homme , mais une incarnation de Dieu .

De fait, il est le chef nllgleux des païens , en qualité de grand pontife , et se réclame comme le chef des chrétiens en tant de personnes qui constituent la••lson l•pérl11/e ou « palais ».

La hiérarchie du palais nous est connue _....., ....

, .....

, grace à un almanach appelé notifia dignitatum -« la liste des dignités ».

• le palais comprend cinq ministres qui forment le consistoire sacré et dirigent tous les services civils ou militaires .

Les deux principaux ministres sont le grand chambellan , ou « maître de la chambre », et le grand chancelier, ou « maître des offices ».

Ils ont sous leurs ordres une foule d 'agents -notamment 148 scribes ou secrétaires et 1100 personnes chargées du courrier.

• Les fonctionnaires , dont un contemporain rapporte que le nombre « est aussi grand que celui des mouches en été », sont tous dotés d'un titre de noblesse et d'insignes particuliers.

• La fiscalité s'alourdit avec l'Introduction d 'un nouvel impô~ la • gleba », qui vient s'ajouter à la capitation imposée par Dioclétien .

On doit à Constantin l'Invention dusolidus , une-nnllle d'or qui succède à l'aureus et dont le cours fixe doit permettre de lutter contre l'Inflation .

• Sur le plan judiciaire , Constantin fait preuve de volontarisme .

Il entreprend notamment d 'améliorer le sort des prisonniers, des esclaves et des pauvres .

En revanche, son zèle lui inspire contre les crimes de mœurs comme l'adultère ou la débauche d'horribles supplices .

• L'admin istration centrale est a ssistée par l'administration provinciale , qui lui est soumise.

Tous les ordres partent de la capitale et sont exécutés dans les provinces par des administrations distinctes .

• Il n 'y a plus, comme autrefois , confusion entre les fonctions civiles et les fonctions militaires .

De même , les finances se trouvent séparées de l 'administration proprement dite.

• L'Empire est divisée en quatre préfectures , elles-mêmes subdivisées en diocèses .

Chaque diocèse comprend plusieurs provinces , et chaque province plusieurs cités .

Les préfectures sont administrées par des préfets , les diocèses par des vicaires et les cités par des recteurs.

• Au-dessous des fonctionnaires civils viennent les chefs de l'armée.

Les grades les plus élevés sont ceux de ducs et de comtes, qui correspondent aux généraux .

L'armée ne ressemble plus guère à celle qui a permis à Constantin de s'imposer .

Les légions comptent rarement plus de 1 500 hommes .

Les troupes des frontières, moins bien payée que celles de l'Intérieur, sont en majorité composées de barbares qu'on désigne sous le nom de « lètes » ou • fédérés » .

Ces soldats souvent tentés par la désertion sont marqués au fer rouge pour les retenir au service de l'Empire.

• Grace à cette administration hautement hiérarchisée , le gouvernement central de Constantinople dirige à lui seul les affaires de la totalité du monde romain.

Constantin estime toutefois , au crépuscule de sa vie, qu'un seul homme -hormis lui-même -ne peut prétendre diriger cette imposante machine.

Aussi , s'Inspirant du système mis jadis en place par Dioclétien , décide-t-il de partager l'Empire entre ses trois fils -Constantin Il , Constant 1" et Constance Il -et ses deux neveux -Dalmatius et Hannibalianus .

Dés s a mo~ le 22 mai 337,1'Empire de Constantin est la proie de nombreuses guerres civiles sur fond de restauration du paganisme.

L'EMPliE APÈ CONSTANTIN • Parvenu ensemble au pouvoir après la mort de leur père en 337,1es trois fils de Constantin, Constantin 1~ Conslant 1" et Constance 1~ commencent par éliminer leurs parents les plus prodles : d'abord leurs cousins Hannibalianus et Dalmatius le jeune.

puis leur onde Jutius Constantius.

• En 340, Constant élimine son frère Constantin .

Dix ans plus tard, il est lui-même assassiné dans les Pyrénées par l'usurpateur Magnence.

Conslanœ fait assassiner Gallus, demi-frère de son cousin Julien.

• Poussé par ses troupes.

qui le proclament empereur à l.utèœ, Julien se révolte contre Crt r ·~ lequel lt'oiNe la mort en Cilicie, et lui succède en 361.

Mais le régne de Julien.

qui a abjuré le dlrislianisme - d ' où son nom de • Julien l'Apostat •-est de courte durée (361-363) .

Vingt mois après avoir ceint la couronne impériale.

illt'oulle la mort au cours d'une campagne qu'li dirige contre les Pelses.

• ., étant décédé sans laisser d'héritiers, l'Empire revient à des soldats de fortune qui YOn! conquérir la dignité impériale par les armes.

valentinien (364- 375) et son frère Valens (364- 378), puis Théodose (379-395) .. »

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