ENTRAGUES, Catherine Henriette de Balzac d'

« mariage en bonne et due for­ me par laquelle le roi s'engage à épouser Henriette au cas où elle le rendrait père d'un fils dans le délai d'un an .

Cette fois-ci, le piège se referme .

Sully déchire la promesse mais aussitôt le roi en écrit une se­ conde que François d'En­ tragues se presse de sceller dans un flacon puis de cacher dans les murs de son château .

Le 15 octobre , le Vert Galant exige et obtient enfin d 'Hen­ riette le juste paiement de ses engagements .

Et comme il fal­ lait s'y attendre, la belle tombe enceinte deux mois plus tard.

Le secours de la Providence La situation se complique en­ core au mois d'avril 1600 .

En effet, les négociations enga­ gées quelques mois plus tôt avec le grand duc de Toscane Ferdinand de Médicis, qui souhaite marier sa nièce Marie avec le roi de France, aboutis­ sent et un traité de mariage est signé le 25 avril.

Voilà l'impru ­ dent souverain engagé sur deux fronts.

Il est vrai qu 'Henri n'est pas à une promesse de mariage près.

Ses précédentes maîtresses , Corisande et Ga­ brielle d'Estrées, en avaient déjà fait la douloureuse expé­ rience .

Mais cette fois le roi ré­ agit et exige au mois d'avril que la famille d'Entragues lui restitue sa lettre .

Le refus est catégorique .

Henri, dépité, ne peut s'en remettre qu 'à la Pro­ vidence .

Et celle-ci ne tarde pas à se manifester par un vio ­ lent coup de tonnerre qui cloue d'effroi la pauvre Hen­ riette et met un terme préma ­ turé à sa grossesse .

La désillu ­ sion est sévère pour la famille d'Entragues qui voit s'éloigner le mariage royal.

Ce n'est pas même le comté de Beaugency, qu'Henri donne à sa belle en lot de consolation, qui peut apaiser la rancœur du clan En­ tragues .

Mais les braises de l'amour rougeoient encore dans le cœur du roi et Henriet ­ te a tôt fait de les enflammer.

Une fidélité aveugle Dès le mois de septembre, elle reconquiert sa place de maî­ tresse royale.

Commence alors une curieuse équipée entre Marie de Médicis et Henriette de Verneuil.

En 1601 , un mois après la naissance du dauphin Louis, Henriette met au monde Gaston puis en 1603 , deux mois après la princesse Elisabeth, vient Gabrielle-Angélique .

Pourtant l'heure de la disgrâce a sonné .

En 1604, la marquise de Verneuil est soupçonnée de participation aux complots contre la vie du roi.

Son père est arrêté et condamné à mort en 1605 .

Il ne doit la vie qu'à l'intervention de sa fille dont le charme hante toujours le roi qui, jusqu'à sa mort en 1610 , ne suivra jamais que les voies dic­ tées par son cœur.

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.• ,,,~. 1 LA GALANTERIE : UN ART DE FAMILLE Henriette de Verneuil doit beaucoup à la tradition familiale qui veut que le plus court chemin vers le pouvoir et l'argent passe par le lit du souverain.

Sa mère, Marie Touchet fut la .mal'tresse du roi Charles IX.

L'enfant bâtard né de cette union, prénommé Charles, vécut à la cour d'Henri Ill puis d'Henri IV et obtînt les titres de comte d'Auvergne en 1589 puis duc d'Angoulême en 1619 sous Louis XIII.

Le père d'Henriette, François de Balsac, seigneur d 'Entragues et gouverneur d'Orléans, était aussi un séide de la flatterie et, avec ses deux frères, comptait parmi les plus chers "mignons" du roi Henri Ill.

Mais François avait aussi connu intimement Marie Tou­ chet avant que celle-ci ne s'en- gage dans des amours plus profitables.

Henri Ill décida alors d'unir ces deux destins en 1578 .

L'année suivante, la naissance d'Henriette ouvrait à la famille de nouvelles perspectives ...

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