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Ernest Bevin

Publié le 27/02/2008

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Fils illégitime d'une veuve qui travaillait occasionnellement comme aide ménagère, Ernest Bevin est né le 7 mars 1881 dans un petit village du Somerset. Il devait mourir le 14 avril 1951, un mois après son départ du ministère des Affaires étrangères, à la tête duquel il se trouvait depuis l'été 1945, date de la mise en place du premier gouvernement travailliste de l'après-guerre. Entre ces deux dates prend place une carrière singulièrement représentative de l'histoire de la Grande-Bretagne du XXe siècle et des changements du contexte social et international dont elle fut l'acteur et le théâtre. A l'extérieur, Bevin est bien connu pour avoir été le champion européen de l'alliance occidentale entre les années 1945 et 1950, et pour avoir inauguré un modèle de stabilité politique et de prospérité économique qui s'est perpétué jusqu'aux années 70, malgré les violentes remises en question dont il a été l'objet avec le différend américano-européen sur le prix du pétrole. Mais il n'entra au Parlement qu'en 1940, lorsqu'il fut nommé ministre du Travail dans le cabinet de coalition de Churchill. Sa carrière s'était jusque-là déroulée au sein du mouvement syndical, où il avait créé ce qui allait devenir le plus grand syndicat britannique, la Transport and General Workers' Union (TGWU) dont il devint secrétaire général en 1921.

« Au sein du gouvernement travailliste, entre les années 1945 et 1951, Ernest Bevin était l'homme fort.

Sa loyautéenvers le Premier ministre, Clement Attlee, ne faisait pas de doute, et il sut, plus que tout autre, donner augouvernement sa cohésion, dans une atmosphère souvent lourde d'intrigues.

Il est significatif que c'est seulementaprès sa mort, en 1951, qu'Aneurine Bevan démissionna du Parti Travailliste, provoquant une scission qui devaitprécéder la défaite électorale de cette même année.

De plus, le ministre des Affaires étrangères sut toujours rallierles syndicats à sa politique, ce qui n'était pas un facteur négligeable dans la lutte politique qui opposait l'UnionSoviétique à l'Occident. Le mérite de Bevin, auquel toute sa vie l'avait sans doute préparé, fut d'avoir précocement reconnu l'existence decette lutte, et d'avoir entrevu les moyens de la mener du côté occidental.

Il avait toujours pensé que l'Europe nepourrait voir garantir son indépendance qu'avec le soutien américain. Au début de l'année 1947, le règlement des questions grecque et turque fut avec réalisme abandonné par laGrande-Bretagne au profit des États-Unis.

Il était également clair que l'organisation de la défense de l'Europeoccidentale ne pouvait aller sans la restauration du potentiel économique de l'Ouest.

Bevin joua donc un rôleprédominant dans le lancement du Plan Marshall en le faisant accepter par les gouvernements européens.

Entre-temps, les traités de Bruxelles de 1948 et de l'Atlantique Nord (OTAN) en 1949 fournissaient un système de défensequi reposait sur les États-Unis.

Sous l'influence de Bevin, le gouvernement travailliste britannique avait pris la têtedes oppositions aux prétentions expansionnistes soviétiques de l'après-guerre.

Il contribuait ainsi pleinement à créerune organisation internationale stable en Europe.

Dans la logique de cette politique, il fut également amené àsoutenir les États-Unis dans la guerre de Corée. Ce fut une période féconde pour la politique étrangère britannique, dont la richesse devait beaucoup à Bevin.

Au vude ces faits, ses erreurs, notamment sur la question palestinienne, semblent assez mineures, bien qu'elles se soientultérieurement révélées grosses de troubles et de difficultés.

Autrement plus important est le fait que, malgré sonidéalisme, Bevin n'ait jamais perçu toutes les implications du Plan Schuman ni de la création de la CommunautéEuropéenne du Charbon et de l'Acier.

En 1950, il était déjà fatigué et malade, et même s'il avait été en état de selancer dans la lutte avec des collègues britanniques, on peut douter qu'il les ait alignés sur ses positions.

Il estcependant dramatique que Bevin soit passé ainsi à côté d'un grand projet d'union européenne qui concrétisait sesidées visionnaires. Au cours de sa remarquable carrière, Bevin a à la fois servi les intérêts de son pays et ceux de la classe ouvrière,dont il était issu.

On peut toutefois se demander si le mouvement syndical, auquel il a donné un élan si impétueux,ne s'est pas sclérosé après sa mort, au point de devenir une menace pour la prospérité économique de la Grande-Bretagne.

Mais l'ampleur de la tâche accomplie pour le mieux être de la classe ouvrière britannique est indubitable.C'était une tâche nécessaire autant que noble.

De même, son militantisme en faveur de la démocratie en Europe acontribué à la stabilité de cette partie du monde.. »

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