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Fiches de synthèse Vaisse Relations internationales

Publié le 29/01/2013

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LES RELATIONS INTERNATIONALES DEPUIS 1945 AVANT-PROPOS Introduction : ? Les relations internationales, multiples, connaissent depuis 1945 un développement exceptionnel Outre la sphère étatique, elles concernent les flux migratoires, les relations culturelles et les activités économiques. L'angle privilégié est ici celui des Etats ou des organisations gouvernementales. La mondialisation des échanges et des communications permettent une meilleure réactivité : c'est le « village planétaire « Un découpage par dates est possible - naissance et confrontation d'un monde bipolaire (1945-1955) - coexistence pacifique (1955-1962), détente (1962-1973) - nouvelle guerre froide (1973-1985) - fin d'un monde bipolaire (1985-1992) - recherche d'un nouvel ordre mondial (1992-2001) - qui peut cependant varier : ainsi, la détente culmine lors de la conférence d'Helsinki de 1975 ?Le monde européen n'est plus une puissance hégémonique. Les deux guerres mondiales ont affaibli l'Europe On observe un basculement des « affaires du monde « de l'Europe vers l'Asie - le facteur démographique, même s'il n'est pas exclusif permet de se faire une idée (4 milliards d'habitants en Asie) - cela s'explique également par l'émergence économique des pays asiatiques Les Etats-Unis n'ont pas su imposer leur ordre suite à la chute du monde communiste CHAPITRE 1 : NAISSANCE ET CONFRONTATION D'UN MONDE BIPOLAIRE (1945-1955) Introduction : La Seconde Guerre mondiale affaiblit le continent européen qui perd son rôle prééminent. - cela confirme les conséquences de la Première Guerre mondiale - ce déclin est dû au fait que les combats ont particulièrement affecté l'Europe. Cela se traduit par : - la perte de puissance des grands pays européens (Fr, Ang ...) - l'émergence de deux supergrands pouvant faire figures de modèles (US, URSS) - le début de la décolonisation Changement de la nature de l'ordre international. - les puissances dominantes sont des géants démographiques, territoriaux et économiques (US, URSS au contraire de la Fr, All, Ang) - le directoire de trois grands à la place du concert des grandes puissances - la bipolarité des relations internationales I/ LA PAIX MANQUEE (1945-1947) A/ UNE NOUVELLE ORGANISATION MONDIALE ? L'ONU est créée mais rapidement paralysée Il s'agit de créer un organisme tirant parti des échecs de la SDN et associant la R-U, Etats-Unis, URSS et Chine ainsi que d'autres Etats : - F.D. Roosevelt en avait esquissé les principes dans la charte de l'Atlantique (août 1941) - tandis qu'une vingtaine de dirigeants s'engagent à créer un système de paix et de sécurité à Washington (1942) -pour finalement concevoir cette organisation lors de la conférence de Dumbarton Oaks (septembre-octobre 1944) avec le principe d'égale souveraineté Bien que des différends opposent le R-U et l'URSS quant à leur représentation : - à propos de l'Empire britannique et des nombreux sièges obtenus pour ses dominions - le conflit est finalement réglé par l'obtention de 3 sièges par l'URSS (Fédération, Ukraine, Biélorussie) au lieu des 15 exigés initialement L'ONU est créée par la charte de San Francisco (26 juin 1945), introduisant les bases d'une nouvelle organisation mondiale: - elle tire parti des erreurs de la SDN, notamment du principe d'unanimité qui la paralysait - vise à promouvoir une démocratie internationale avec l'Assemblée générale - mais est cependant dirigée par un directoire de grandes puissances disposant d'un droit de veto (Etats-Unis, URSS, R-U, Chine, France) L'ONU se retrouve toutefois paralysée suite à l'apparition de contentieux entre les vainqueurs : - les Etats-Unis et le R-U soutiennent la plainte du gouvernement iranien au Conseil de sécurité à l'encontre de l'URSS (janvier 1946) - tandis que la Commission de l'énergie atomique de l'ONU voit les 2grands s'affronter sur la question de l'énergie atomique, que seuls les US possèdent. Les soviétiques voient cela comme une menace - les US préconisent une supervision d'un organisme international avec la mise en place d'un contrôle efficace (plan Baruch) - tandis que l'URSS rejette le projet et milite en faveur de l'interdiction d'un usage militaire et de la destruction des bombes existantes ?Les conférences de la fin de la guerre La conférence de Yalta (février 1945) résout les questions de l'occupation de l'Allemagne, du gouvernement de la Pologne et des élections dans les territoires libérés - l'Allemagne sera découpée en 4 zones (américaine, britannique, soviétique et française) avec un partage de Berlin - un gouvernement d'unité national et décidé pour la Pologne, majoritairement prosoviétique (comité de Lublin) malgré quelques membres pro-occidentaux (comité de Londres) - des organisations démocratiques (cf. . la prévision d'élections libres dans les pays démocratiques) et contrôlées par les 3 grands seront garanties : c'est la « déclaration sur l'Europe libérée « - cependant que les signes de tensions apparaissent dans les mois qui suivent la conférence - la marche forcée des soviétiques pour libérer un maximum de territoires (Tchécoslovaquie) et l'installation de gouvernements communistes, à l'exemple de la Roumanie (février 1945) - Staline tient à la capitulation sans condition de l'Allemagne. La capitulation par le maréchal Keitel à Reims au QG d'Eisenhower doit être signée de nouveau à Berlin au PC du maréchal Joukov (mai 1945) La conférence de Postdam (juillet-août 1945) marque le changement des relations entre les Alliés - Roosevelt mort et Churchill remplacé (par Truman et Attlee), Staline peut imposer ses conditions : - la carte de l'Europe orientale est modifiée : - l'URSS impose les frontières de la Pologne avec la « ligne Curzon « qui privent cette dernière de ses territoires ukrainiens et biélorussiens - tandis que la Pologne récupère des territoires allemands avec la ligne Oder-Neisse (à l'Ouest) - dans l'optique de l'élaboration des traités de paix, les 5 puissances disposant du droit de véto à l'ONU se réunissent à plusieurs reprises via le Conseil des ministres des Affaires étrangères. Les discussions échouent. ?Les traités de paix font l'objet de nombreux désaccords entre les Alliés : Si la conférence de Paris (juillet-octobre 1946) permet de finaliser des traités avec les satellites de l'Allemagne (Italie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Finlande), les désaccords sont nombreux : - la question italienne divise, avec ses colonies et Trieste ; aucune décision ne sera finalement prise tandis que les autres pays voient leurs frontières évoluer (Bulgarie revient aux frontières de 1920, Roumanie perd la Bessarabie ...) - Bulgarie revient aux frontières de 1920 - le Sud de la Slovaquie revient à la Tchécoslovaquie qui en expulse les habitants hongrois - Roumanie perd la Bessarabie ...) - la tutelle de l'Allemagne divise les alliés, notamment au sein du Conseil de Contrôle - le démembrement du territoire allemand est finalement enterré ; les trois puissances occidentales favorisent l'émergence d'institutions politiques et d'une économie libérale tandis que les soviétiques instaurent un régime marxiste - le tribunal interallié de Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946) est la dernière action commune des alliés ; la question allemande est devenue un enjeu A la conciliation se substitue les premières frictions : - l'ambition expansionniste de l'URSS se heurte à l'expansionnisme américain : - la mainmise de Staline sur la Pologne en marque le commencement - le discours de Churchill à Fulton met en garde contre la tyrannie soviétique (« rideau de fer «) - la politique américaine vis-à-vis de l'URSS se montre plus ferme, abandonnant la recherche de compromis et la poursuite de négociations dont le symbole est la démission de James Byrnes remplacé par G. Marshall Les vainqueurs de la guerre ont échoué dans leur tâche à bâtir un monde nouveau. Leurs frictions ne se limitent pas seulement à l'Europe. ? Les premières frictions Les heurts se manifestent sous différentes formes - la volonté de formation d'un glacis défensif autour de l'URSS est évidente ; le cas de la Pologne entraine premières frictions graves entre Moscou, et Londres et Washington - en mars 1946 -dans son discours à Fulton Churchill dénonce : - le «rideau de fer« - le danger de la menace soviétique - il appelle à la vigilance et au renforcement des nations occidentales Côté américain, la fermeté finit par l'emporter : - Rapport de l'attaché culturel américain à Moscou, Georges Kennan, souligne l'impératif de contenir avec fermeté les tendances à l'expansionnisme soviétique - L'esprit de Riga (fermeté) se substitue à l'esprit de Yalta (conciliation) symbolisé par la démission du secrétaire d'Etat James Byrnes, favorable à la poursuite de négociations, son successeur est général Marshall B/ LE RETOUR DE LA PAIX AU PROCHE-ORIENT ET EN EXTREME-ORIENT ACCENTUENT LES RIVALITES ?Au Proche-Orient Le retour de la paix est marqué : - par le réveil du panarabisme, avec par exemple la création de la Ligue Arabe (mars 1945) - par le début de la colonisation qui s'explique par le fait que la guerre met aux espoirs anglais et français de perpétuer leur influence au Proche-Orient En Syrie et au Liban s'exerce la volonté du Général de Gaulle : -il veut mener à l'indépendance le Liban et la Syrie - il désire maintenir des liens économiques, culturels, et stratégiques - des incidents dégénèrent et l'intervention britannique est nécessaire pour demander un cesser le feu (tensions entre les alliés). Les troupes françaises se retirent donc à l'été 1946 En Egypte la volonté égyptienne se heurte aux britanniques : - Les égyptiens demandent une révision du traité de 1936 qui implique - le retrait des troupes britanniques du canal de suez - l'intégration du Soudan anglo-égyptien à l'Etat d'Egypte - La mise en place de négociations mène à une impasse - La situation est similaire en Irak, qui décide de renoncer au traité de 1948 qui donnait des avantages stratégiques à la Grande Bretagne En Iran doit se confronter aux difficiles retraits de troupes étrangères à cause des rivalités pétrolières : - Les troupes américaines et anglaises évacuent alors que s'y maintiennent les soviétiques. Conséquence : des mouvements autonomistes naissent en Azerbaïdjan et au Kurdistan - cependant : le gouvernement parvient à réduire ces mouvements grâce à l'aide américaine et britannique. Conséquence : retrait des troupes soviétiques La Turquie est l'objet de vives pressions soviétiques pour obtenir : - la rectification des frontières en Anatolie - la révision des accords de Montreux sur la navigation en mer Noire et la défense des détroits - une «orientation plus amicale de sa république« - Truman réplique par l'envoi de moyens navals La Grèce est victime d'une guerre civile à cause des dégénérations des rivalités nées de la guerre et de l'occupation : - La Bulgarie et la Yougoslavie encouragent les mouvements séparatistes - la restauration de la monarchie est permise par l'emploi de la force des britanniques - cependant la guerre civile s'intensifie. Raisons = - implantation de l'armée rouge dans les Etats voisins - implantation de régimes communistes au nord de la Grèce - l'aggravation de la guerre froide qui provoque le renoncement britannique à leur prépondérance ?En Extrême-Orient : Le Japon est contrôlé par les Américains : - la mise en place de réformes a les objectifs suivants : - démocratiser le pays - détruire les zaibatsu - démanteler le potentiel militaire - Hiro Hito est placé au c?ur de la nouvelle constitution. Il constitue le symbole de la nation démocratique - La politique de Mac Arthur conduit à écarter des autres puissances du règlement de la paix du Japon qui perd alors de nombreux territoires : Mandchourie, Corée, îles Carolines, îles Marshall (liste non exhaustive) La Chine ne retrouve pas la paix : - Août 1945: les accords sino-soviétiques prévoient - une alliance contre le Japon - une facilitation d'accès aux soviétiques du réseau de chemin de fer en Mandchourie et de bases navales - occupation soviétique en Mandchourie favorise la prise de pouvoir communiste - Une guerre civile se développe opposant communistes (partisans de Mao Zedong) et nationalistes (Tchang Kai-Chek) qui aboutit à la défaite du Guomindang face aux communistes en 1949 ?La désunion des alliés mène à la bipolarisation : La désunion succède à l'alliance ce qui provoque : - une augmentation sensible de la tension - la naissance de deux blocs en opposition - une confrontation susceptible de déraper en conflit ouvert et généralisé La question de la responsabilité de la rupture est posée - une responsabilité soviétique ? Arguments : - le respect limité des engagements Yalta - politique expansionniste ont déclenché la réaction américaine -une responsabilité américaine ? Argument : la politique hégémonique aurait déclenché l'expansionniste soviétique II/ LA GUERRE FROIDE : 1947-1955 L'Europe est en 1947 coupée en deux blocs opposés sur le plan politique et idéologique, avec néanmoins au centre et nord des Etats neutres En Europe de l'Est : l'URSS s'engage dans une brutale soviétisation à partir de 1947 qui se manifeste par : - l'intégration de la soviétisation dans les démocraties populaires - la limite de l'Empire : Yougoslavie + Finlande + Grèce En Europe Occidentale les pays sont alliés aux Etats-Unis - les économies se reconstruisent grâce au plan Marshall - les Etats-Unis encouragent l'engagement dans la voie de la construction européenne A/ LA NAISSANCE DES DEUX BLOCS ? La relève américaine A partir de 1947 (année de coupure), on assiste à une multiplication de problèmes, tant sur le plan politique et militaire, qu'économique : - Des problèmes militaires et politiques se multiplient en Asie : - En Chine : la guerre civile tourne à l'avantage du communiste Mao Zedong au dépend de Tchang Kai-Chek - L'Indochine est en proie avec une guerre coloniale depuis fin 1946 - Le sort de la Corée est non réglé - Des problèmes militaires et politiques secouent l'Europe : - La Turquie est secouée par des troubles, menacée par les soviétiques sur les détroits de la Mer Noire et les districts de Kars et d'Ardahan. Elle reçoit l'aide militaire et financière britannique - En Grèce : l'opposition de maquis communistes au gouvernement royaliste légal d'Athènes reste forte. - le gouvernement royaliste est soutenu militairement par 400 000 britanniques ainsi que sur le plan militaire et financier - la guérilla communiste est soutenue par Bulgarie + Yougoslavie + Albanie - les Britanniques continuent à occuper l'Egypte + Chypre +l'Irak + la Transjordanie + la Palestine : - le 24 février 1947 est annoncé le retrait britannique de Grèce - en Palestine : une hostilité entre Juifs et Arabes se développent à cause de certaines oppositions: - la revendication juive d'un foyer national juif - les Arabes qui n'acceptent pas la colonisation, soutenus par les Etats arabes voisins L'année 1947 représente un tournant : - en 1947, la Grande Bretagne ne peut plus assumer son rôle dans les différents pays : Les Etats-Unis prennent la relève : - en effet le Royaume-Uni est ruiné par la guerre et soucieux de rendre ses engagements compatibles avec ses finances - Conséquences : les Britanniques limitent leurs perspectives mondiales, en décolonisant ; ils acceptent le rôle de second des Etats- Unis = special relationship - Tradition isolationniste d'avant guerre est balayée par la déclaration Truman 12 mars 1947 : Etablissement de la doctrine Truman ; les objectifs sont : - le maintien de la paix - la diffusion de la prospérité - l'extension progressive du modèle américain - les négociations deviennent de plus en plus difficiles : au Conseil des Ministres des Affaires Etrangères à Moscou mars-avril 1947 : les alliés ne parviennent pas tomber d'accord sur le statut de l'Allemagne ce qui provoque : - une évolution du désaccord en méfiance - une agitation sociale répandue dans un contexte de crise économique dans les pays d'Eu de l'Ouest Le besoin industriel et financier de l'Europe contraste à la puissance économique des Etats-Unis : - L'Europe mais aussi l'URSS ressentent une double nécessité : - assurer la survie des habitants et importer de grandes quantités de nourriture, engrais pour améliorer la production agricole. - reconstruire leur industrie par l'acquisition de machines. Or il est nécessaire pour acheter des machines aux Etats-Unis de disposer d'une somme énorme de dollars qu'ils n'ont pas. C'est le dollar gap. - Les Etats-Unis sont les seuls à avoir conservé leur capacité économique de l'avant guerre ; les responsables américains sont convaincus de l'intérêt, à la fois américain et européen, de remédier au dollar gap : - l'objectif pour les Américains est d'assurer le plein-emploi. - or le dollar gap était résolu pendant la guerre grâce au prêt-bail mais il a été décidé de le suspendre en août 1945. Le système monétaire international mis en place à la fin de la guerre est insuffisant : lors de la Conférence de Bretton Woods dans le New Hampshire de juillet 1914 sont prises plusieurs décisions quant au nouveau système monétaire international - Retour au Gold Exchange Standard : le dollar est le pivot du système parce que les Etats-Unis sont les seuls capables d'assurer la convertibilité de leur monnaie en or : ils détiennent 80% du stock mondial - Les Etats signataires peuvent utiliser l'or pour garantir la valeur de sa monnaie. - Le système de parité fixe est adopté : chaque Etat s'engage à maintenir un taux stable de la monnaie grâce à : - la modification possible de sa valeur qu'en cas de déséquilibre. - la fluctuation maximum de la monnaie de 1% sa parité officielle. - Ce système vise à favoriser les échanges internationaux. Le système est consolidé par la création du Fond Monétaire international et de la BIRD : - la situation avant la guerre : un Etat déficitaire utilise ses stocks d'or pour réduire le déficit ce qui provoque la baisse de la valeur de la monnaie (dévaluation) qui elle même mène à une baisse des prix (déflation). - Le FMI (financé par les Etats-membres) est créé afin de consolider le système : - dans le cas d'un Etat déficitaire: le FMI accorde un crédit sous forme de droits de tirage, remboursé sous trois à cinq ans. - l'intervention du FMI permet au pays de continuer à participer aux échanges internationaux. - l'Objectif de la BIRD (= Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement) est financer les investissements à moyen et long terme - Le nouveau système international de Bretton Woods ne résout cependant pas la pénurie des devises fortes (= dollar gap), mais assure la primauté du dollar. ? Le Plan Marshall Le Plan Marshall (allocution à Harvard), proposé le 5 juin 1947, est un plan d'aide collective : - son objectif est triple : - assurer le relèvement économique de l'Europe - Favoriser l'unification de leurs efforts et ainsi augment leur résistance au communisme - Permettre à l'économie américaine de maintenir sa prospérité - le plan Marshall concerne toute l'Europe y compris l'Europe de l'Est et l'URSS : - cependant : Moscou refuse et sous ses pressions les démocraties populaires refusent également. Raison = selon Moscou le plan Marshall est une manifestation de l'impérialisme américain pour établir sa domination politique et économique sur l'Europe - 16 pays acceptent à Paris en juillet 1947 - la situation est critique en France et en Italie due à l'arrivée tardive des crédits : - or, en France et en Italie, les partis communistes sont puissants et participent aux gouvernements issus de la guerre. - de ce fait la France renvoie ses ministres communistes le 4 mai 1947 et l'Italie les renvoie le 31 mai 1947 ce qui provoque : - le développement de mouvements d'agitation, de grandes grèves à l'automne - la scission entre la CGT et des non communistes rassemblés dans la CGT-FO : Force ouvrière - le développement de campagnes communistes à travers l'Europe contre le Plan Marshall - Le Congrès des Etats-Unis vote l'European Recovery Programm en avril 1948 ; cette loi permet l'aide américaine en Europe - l'aide est assurée par des prêts (10% de l'aide) et des dons en nature (produits américains), par exemple la «contre valeur« = montant des marchandises en francs, payés au gouvernement français qui permet l'obtention de prêts publics à l'industrie ou l'agriculture. - le système est efficace et cohérent : il permet le relèvement de l'Europe La coopération prévue par le Général Marshall s'organise autour de l'Organisation européenne de Coopération économique (OECE) créée le 16 avril 1948 : - l'objectif est de répartir l'aide américaine et engager les Européens dans la voie de la coopération. L'aide du plan Marshall atteint 13 milliards de dollars dont 3,2 milliards pour la Grande Bretagne et 2,7 milliards pour la France. - le mérite de l'OECE constitue en la libération des échanges intra- européens - avant, les échanges étaient archaïques : avec même des restrictions aux échanges - 1950, la création de l'Union Européenne des Paiements permet l'essor de la politique de libéralisation des échanges de l'OECE - les accords du GATT (Accords général sur les tarifs douaniers et le commerce) sont signés le 1e janvier 1948 - le GATT est un traité multilatéral conclu entre plus de 80 Etats - l'objectif est de libéraliser le commerce et établir le commerce sur des bases stables (sans discrimination par exemple) - la répartition de l'aide + les nouvelles institutions créées sont le point de départ d'une solidarité économique des pays occidentaux dans le cadre de guerre froide B/ L'EUROPE EST DIVISEE EN DEUX BLOCS ANTAGONISTES, L'Europe occidentale est rattachée aux Américains et l'Europe orientale, soumise à l'influence soviétique. ?L'Europe orientale devient une Europe de l'Est, politiquement soumise à l'URSS La politique extérieure de l'URSS est fondée sur une obsession de la sécurité : - Différentes raisons expliquent cette obsession : - la vulnérabilité de l'URSS face à une éventuelle attaque atomique américaine - la conviction d'une hostilité fondamentale du monde capitaliste ce qui mène - à un comportement de l'URSS comme celui d'une citadelle assiégée - à la volonté d'étendre sa zone d'influence sur toute l'Europe orientale : Allemagne de l'est + Albanie + Pologne + Tchécoslovaquie + Hongrie + Yougoslavie + Bulgarie + Roumanie - les traités entre les Etats soumis à l'influence soviétique et l'URSS sont dirigés contre l'Allemagne - ils incluent des mécanismes d'assistance - les traités sont renforcés par des mesures militaires et l'établissement de régimes communistes = «démocraties populaires«. Par exemple la nomination du maréchal soviétique Rokossovski au poste de ministre de la Défense nationale de Pologne en novembre 1949 La mise en place des démocraties populaires se fait par la création de liens étroits avec l'URSS - Les liquidations des partis non marxistes sont accélérées en Roumanie + Bulgarie + Pologne + Hongrie - Le Kominform est créé en Pologne en septembre 1947 lors d'une réunion des partis communistes de 9 pays européens - il s'agit d'un bureau d'information pour servir d'organe de liaison entre les partis communistes - mais c'est également un instrument politique pour les soviétiques - c'est l'équivalent du Komintern dissous en 1943 -le Kominform marque la volonté de durcissement de l'URSS dont la visée est de resserrer les rangs autour de l'URSS - Rapport Jdanov propose une vision d'un monde coupé en deux camps : - celui des impérialistes, capitalistes dirigé par les Etats-Unis - Celui des anti-impérialiste et anticapitaliste mené par l'URSS - il invite les démocraties populaires à imiter le modèle soviétique L'URSS rencontre cependant des échecs : - la Yougoslavie refuse l'alignement sur l'URSS: - Le maréchal Tito refuse de se soumettre à l'Union soviétique ce qui provoque au printemps 1948 la condamnation publique par le Kominform de Tito et du titisme considéré comme un déviationnisme. - les relations des démocraties populaires et de la Yougoslavie sont donc supprimées et les traités d'assistance non respectés. Isolée, la Yougoslavie se rapproche de l'Occident, en conservant sa doctrine marxiste - la menace soviétique est liquidée par la détermination américaine en Turquie - la guerre civile grecque oppose : - les troupes gouvernementales commandées par le Général Papagos, soutenues par l'aide militaire américaine - Les guérilleros communistes forcés de se replier en Albanie + Bulgarie car ils sont en difficulté - La Finlande qui s'attache à sa neutralité pour éviter d'être subordonnée à l'URSS, est dirigée par un gouvernement communiste Le coup de Prague en 1948 constitue cependant une victoire soviétique : - Tchécoslovaquie est un Etat particulier car il est seul à avoir été une démocratie pendant l'entre deux guerre - en 1946 sont organisées des élections libres : le parti communiste sort victorieux mais est contraint de former une coalition (avec balance égale des deux camps) avec les socialistes - le gouvernement est divisé à propos du plan Marshall : les socialistes y sont favorables alors que les communistes y sont hostiles ce qui mène à : - une pression communiste s'exerce grâce à l'aide de milices ouvrière pour renoncer à l'offre américaine et choisir son camp - 25 février 1948 le pouvoir est contrôlé par les communistes, le gouvernement présidé par Gottwald : dans ce gouvernement, tous les pays ministres y sont communistes à partir de 10 mars. Débutent alors l'épuration des administrations et la fermeture de la frontière occidentale. A REVOIR AVEC LE BOUQUIN PAS CLAIR ?Le pacte de Bruxelles pallie la vulnérabilité de l'Europe de l'Ouest face à la menace communiste - Suite au coup de Prague, les Européens prennent conscience de leur impuissance s'ils restent désunis. - Or : aucun Traité n'unit la France et la Grande Bretagne à cause d'intérêts contradictoires au Proche-Orient + en Allemagne. D'où la nécessité de négociation pour aboutir au Traité d'alliance et d'assistance mutuelle signé en mars 1947 Les dispositions sont surtout inspirées par la crainte d'une résurrection du danger allemand - Un traité lie la Belgique, les Pays Bas, la France, la Grande Bretagne et le Luxembourg en mars 1948. Il constitue la première alliance dirigée contre n'importe quel agresseur - les pays s'engagent à une assistance automatique contre toute pression - ils organisent un réseau de relations dans plusieurs domaines notamment des instances militaires. Par exemple : l'installation d'un Etat-Major interallié à Fontainebleau Mars 1948 marque la crainte de voir la guerre réapparaître en Europe - l'Europe occidentale se tourne vers les américains pour assurer leur protection face à la menace soviétique. Cette menace est concrétisée par le blocus de Berlin (mai 1948-juin 1949) qui fait apparaître l'Allemagne au c?ur de la guerre froide C/ LE PROBLEME ALLEMAND AU C?UR DE LA GUERRE FROIDE : Le 17 décembre 1947 les Anglais et les Américains unifient leur zone - les Soviétiques clament leur désaccord et exigent des réparations - parallèlement les Français rattachent économiquement la Sarre à la France et obtiennent son détachement politique de l'Allemagne La question du futur gouvernement de l'Allemagne suscite des tensions entre les anciens alliés - L'URSS veut une forte centralisation des pouvoirs et un contrôle international de la Ruhr - Le Royaume Uni et les Etats Unis prônent un gouvernement fédéral qui prendrait en charge les Affaires Etrangères, l'Economie et les Finances - la France est quant à elle partisane d'une Allemagne peu centralisée, avec une structure fédérale composée de länder Malgré les tentatives de négociations, la situation entre les quatre pays est dans une impasse et le problème allemand est devenu le point de tension des anciens alliés (question du statut de Berlin) - Rencontre des quatre ministres des Affaires étrangères à Moscou (de mars à avril 1947) - Les accords sur la dénazification, les frontières orientales de l'Allemagne et les réparations échouent - A la conférence de Londres (de novembre à décembre 1947) les soviétiques dénoncent la « mauvaise foi « des Occidentaux et refusent toutes négociations, et réclame l'organisation immédiate d'un gouvernement central allemand ? Le statut de Berlin et le blocus : Les Soviétiques n'admettent pas la division de Berlin en quatre, qui devrait selon eux, appartenir à l'Allemagne de l'Est, en mars 1948, le maréchal soviétique Sokolovski interrompt les pourparlers avec le conseil de contrôle interallié - il confie à des Allemands de l'Est le contrôle de l'accès à Berlin Ouest ce qui entraine de virulentes protestations de la part des Occidentaux. - les soviétiques bloquent tout les accès à la ville : c'est le « petit blocus de Berlin « Conférence de Londres en juin 1948 : les Français, Anglais et Américains unifient leurs zones d'occupation : - ils organisent des élections à assemblée constituante - ils créent une monnaie commune : le Deutsche Mark - c'est la voie ouverte à la constitution d'un Etat d'Allemagne occidentale La réaction des soviétiques est immédiate, ils organisent un blocus total de Berlin, les Américains ripostent et créent un pont aérien -Il permet d'assurer le ravitaillement de la ville pendant un an - En juin 1949 les soviétiques capitulent et acceptent de rouvrir, sous leur contrôle, les autoroutes et chemins de fer qui permettaient de ravitailler Berlin-Ouest -Berlin devient ainsi le symbole de la lutte pour la liberté ? La constitution des deux Etats En avril 1949 les accords de Washington qui visent à rendre l'Allemagne de l'Ouest plus autonome, sont signés par les Occidentaux, en mai 1949 un nouveau projet de constitution est adopté, il distingue deux types de pouvoirs : - celui des autorités d'occupation (désarmement, démilitarisation, contrôle de la Ruhr, Défense et affaires étrangères) - les responsabilités transférées au futur gouvernement de l'Allemagne de l'Ouest ; cette dernière ne peut néanmoins pas signer de traité sans l'accord des alliés et doit rester désarmée Le système politique et institutionnel de l'Allemagne de l'Ouest commence à se structurer : - la « loi fondamentale « est acceptée par les Alliés, l'Allemagne de l'Ouest sera donc composée de onze Länder, chacun avec sa constitution spécifique - des élections générales sont organisées en août 1949 : le Bundestag désigne un président de la République, sans grand pouvoir, et un chancelier véritable chef de l'exécutif - Konrad Adenauer (leader du parti chrétien démocrate ou CDU) sort victorieux des élections, ainsi nait la RFA L'URSS crée le 7 octobre 1949 la République Démocratique Allemande en réponse aux occidentaux (le président est Grotewohl) La division de l'Allemagne est officialisée, et les positions radicalement différentes de ces deux états génèrent des tensions - La RDA reconnait la ligne Oder-Neisse comme sa frontière orientale ce qui n'est pas le cas de la RDA - les deux Allemagne adoptent des systèmes politiques et idéologiques aux intérêts divergents : - le capitalisme du coté occidental et le communisme du coté soviétique - l'adoption rapide du communisme engendre le 17 juin 1953 une grève générale et une révolte populaire à Berlin-Est (les manifestants réclament au secrétaire général du parti est-allemand, SED, des élections libres) Alors que l'Allemagne de l'Est n'est qu'un satellite de l'URSS, l'Allemagne de l'Ouest s'affirme sur la scène internationale - en novembre 1949, signature des accords de Petersberg avec les puissances occidentales qui mettent presque fin aux réparations en Allemagne - Par les accords de Londres (mai 1950) et les accords de New York (sept 1950) l'Allemagne obtient l'autorisation d'avoir de nouveau un ministère des affaires étrangères et à reprendre des relations diplomatiques avec tous les pays - le 2 mai 1951 la RFA est admise comme membre au conseil de l'Europe - la question de la Sarre attise les tensions franco-allemandes, du fait de son autonomie politique mais de son rattachement économique à la France. Ces désaccords entre la France et l'Allemagne à propos de la Sarre expliquent la multiplication des initiatives prises pour favoriser la construction européenne D/ L'EXPANSION COMMUNISTE EN EXTREME - ORIENT La division de la Chine en deux : l'une nationaliste, l'autre communiste va empoisonner les relations internationales - les petites îles côtières, Quemoy et Matsu et les îles Taschen restent aux mains des nationalistes, la Chine nationaliste continue d'ailleurs d'occuper un siège de membre permanent au Conseil de sécurité à l'ONU - en octobre 1948 les communistes, qui ont déjà conquit tout la Chine du nord, prennent possession le 22 janvier 1949 de Pékin, puis le 25 mai de Shanghai. - Tchang Kai-Chek se réfugie dans l'île de Formose et abandonne la Chine continentale à Mao Zedong qui proclame la République Populaire de Chine (RPC) le 1er octobre 1949 - la division de la Chine a des implications internationales : - la Grande Bretagne, implantée à Hong-Kong, reconnait le régime communiste en janvier 1950 - L'URSS et les démocraties populaires reconnaissent la Chine communiste, grâce à leur opposition commune aux Occidentaux - le 14 février 1950, Mao et Staline concluent un « traité d'assistance et d'amitié mutuelle « En Indochine, la guerre coloniale se mût en guerre idéologique. En effet les Français, depuis décembre 1946, mènent un combat ambigu : - Ils prétendent protéger les Etats contre l'agression Vietminh mais aucun gouvernement ne veut prendre l'initiative de négociations aboutissant au retrait français - De plus la guerre a un coût, non négligeable dans le budget de l'état français et ce, malgré l'aide toujours considérable des Etats Unis - A partir de la fin 1949, la guerre coloniale devient une guerre idéologique avec des communistes soutenus par la Chine et une France soutenue par les Etats-Unis. Le Japon, vaincu et occupé, se range du coté des Américains, et se voit promu au rang de « sentinelle du monde libre « au large de l'URSS et de la Chine - le général Mac Arthur a conduit après la guerre de profondes réformes politiques et économiques tendant à démocratiser le Japon sur ces plans - Le 8 septembre 1951, à la conférence de San Francisco, les Etats unis signent un traité de paix et un traité de sécurité avec le Japon : le pays renonce à divers territoires (Corée, Formose, Kouriles, partie sud de Sakhaline, Pescadores) et permet aux Américains d'implanter de nombreuses bases militaires, tout en constituant une nouvelle ligne défensive dans le Pacifique par un pacte de sécurité collective signé le 1er septembre 1951 à San Francisco entre l'Australie, la Nouvelle- Zélande et les Etats-Unis (ANZUS) La question de la Corée, ancienne colonie japonaise, conduit à une impasse politique entre les Soviétiques et les Américains - Selon la conférence de Moscou (décembre 1945) la Corée aurait du être sous la tutelle des grandes puissances, qui devrait favoriser la réunification du pays, mais la tension nord / sud et les instabilités le long du 38e parallèle entraine, le 25 juin 1950, une offensive nord- coréenne contre le Sud - Les Américains intègrent alors la Corée à leur périmètre stratégique en Extrême- Orient et ils décident alors de défendre les Philippines (accords de garantie du 30 aout 1951), d'apporter un soutien économique et financier à Formose et à la France en Indochine et de faire du Japon leur allié - L'intervention Américaine en Corée se fait sous les auspices des Nations Unies, car le Conseil de sécurité dénonce l'agression nord- coréenne et avec l'absence de véto soviétique - En effet, l'absence de véto des Soviétiques s'explique par le fait qu'ils ne siègent plus au conseil de Sécurité depuis janvier 1950, tant que la Chine communiste ne remplacerait pas la Chine nationaliste à l'ONU - Le général Mac Arthur, vainqueur de la guerre du Pacifique et commandant suprême au Japon, dirige les opérations de l'armée des Nations Unies - juin/ aout 1950 : il consolide la tête de pont de Pusan - Contre-offensive de l'automne 1950 : les troupes des Nations unies franchissent le 38e parallèle et sont conduites au voisinage de la frontière chinoise (septembre-novembre 1950) -L'engagement de la Chine dans la guerre renverse la situation : - Des centaines de milliers de chinois « volontaires « forcent les troupes de Mac Arthur à reculer (novembre-janvier 1951) - En avril 1951, Mac Arthur réclame le droit de bombarder les bases de volontaires chinois, en Mandchourie, au risque d'une guerre ouverte avec la Chine. Truman refuse et le remplace par le général Ridgway qui tient les positions acquises - Le 27 juillet 1953, la convention d'armistice est signée à Pan Mun Jon qui consacre une « paix blanche «. En Extrême-Orient, le monde est donc divisé en deux entre la Corée du Nord, procommuniste, présidée par le maréchal Kim-Il-sung, et la Corée du Sud, pro-occidentale, dirigée par Syngman Rhee. E/ LES DEUX CAMPS FACE A FACE ?Le camp atlantique ? La menace communiste pousse le camp occidental à s'organiser L'Union soviétique représente un défi mortel pour le camp occidental, ce qui le pousse à s'unir et à s'armer. Resserrer les liens politiques et militaires avec les États-Unis devient ainsi un enjeu majeur. - le Pacte de Bruxelles, conclu entre la France, le Royaume-Uni et le Benelux, est dirigé contre un agresseur quel qu'il soit. - face aux forces de l'Armée rouge, l'Union occidentale ne peut que constater son impuissance et demander aux États-Unis d'adhérer au pacte de Bruxelles pour leur apporter une aide militaire Les Américains sont décidés à endiguer le développement du communisme : - augmentation des dépenses militaires (13% du PIB en 1952), maintien des forces militaires en état d'alerte, et création d'une centrale de renseignements la Central Intelligence Agency (CIA). - mise en place de la résolution Vandenberg (11 juillet 1948), il peut ainsi conclure des alliances en temps de paix: c'est une révolution dans la politique étrangère des États-Unis, les pactes vont devenir un instrument privilégié de leur sécurité nationale. Les Etats-Unis peuvent entamer les négociations avec les Européens. C'est le début de l'Alliance atlantique (négociée fin 1948 - début 1949) : - le Pacte Atlantique est signé à Washington le 4 avril 1949 par 12 nations (États-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Benelux, Italie, Norvège, Danemark, Islande, Portugal). Il entre en vigueur en août 1949. La Grèce et la Turquie le rejoignent en 1952. L'Union Occidentale est absorbée par cette alliance. Cette aide militaire prend une part croissante dans l'aide américaine à l'Europe. - sa direction stratégique est assurée par le «standing group«, groupe permanent composé de représentants des États-Unis, de la Grande Bretagne et de la France. En tant de paix, son rôle reste représentatif. Ce sont les évènements en Extrême-Orient (particulièrement la guerre de Corée) qui en modifient le système par le biais de l'intégration militaire. - l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) stipule ainsi qu'une attaque armée sur le territoire (ou territoire protégé, comme l'Algérie) de l'un de ses signataires équivaudrait à l'attaque contre le territoire de tous, aboutissant à une assistance mutuelle. Chaque pays conserve son armée et son commandement. - l'Union soviétique le considère comme un pacte agressif dirigé contre elle et les communistes des pays européens y voient l'asservissement de l'Europe occidentale aux États-Unis (appel de Stockholm en 1950: mouvement visant à affaiblir le camp occidental). Les neutralistes regrettent l'alignement sur les États-Unis. ? La guerre froide se traduit par un raidissement américain A l'intérieur, la lutte contre le communisme fait rage : McCarthy (sénateur du Wisconsin) lance une violente campagne anticommuniste en 1950: la «chasse aux sorcières«. Il accuse ceux qui sont soupçonnés d'activités anti- américaines. Le général républicain Eisenhower est élu en novembre 1952: sa politique critiquait la méthode du containment des démocrates et préconisait un refoulement du communisme (roll-back). L'administration américaine renonce finalement à cette politique qui risquerait de mener à une guerre généralisée. Face à l'impasse du conflit de Corée (les Chinois sont hors d'atteinte), les républicains adoptent une nouvelle stratégie en 1953. L'amiral Radford (Président du Comité des chefs d'Etat major) la définit ainsi : - trois principes : représailles massives, riposte immédiate et absence de sanctuaire - en conséquence, à toute attaque les Etats-Unis répondront par l'arme atomique. Diplomatiquement, J.F.Dulles estime qu'il faut renforcer le réseau d'alliances : - en Asie : - il s'agit de contenir le communisme chinois et de faire échec à la « théorie des dominos« (un pays qui tombe dans le communisme peut entraîner les pays qui l'entourent) : possédant déjà alliés dans le Pacifique (Philippines, Australie, Nouvelle Zélande, Japon) les États- Unis signent des traités de défense avec la Corée du Sud (1953), le Pakistan, la Chine nationaliste et le Sud-Viêt-Nam (1954): Le Pacte de Manille créé l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE) le 8 septembre 1954. - le Japon est subordonné aux Etats-Unis. Malgré quelques contentieux (les expérimentations atomiques dans le pacifique par exemple) ils sont réarmés et constituent une force défensive face à l'URSS. Il réclame aux soviétiques des territoires (îles Kouriles,...). Malgré l'impasse sur ces réclamations territoriales, Japon et URSS signent une déclaration mettant fin à l'état de guerre (octobre 1956). Le Japon est admis à l'ONU le 18 décembre 1956. - le Pacte de Bagdad (février 1955) regroupe la Turquie, l'Irak, le Pakistan, l'Iran et le Royaume-Uni, il crée un cordon protecteur aux frontières méridionales de l'URSS. - en Amérique latine, les Etats-Unis mènent une véritable croisade anticommuniste (conférence de Caracas en mars 1954). Ils favorisent ainsi l'invasion du Guatemala (juin 1954) alors dirigé par le « procommuniste « Arbenz. ? La coopération européenne La crainte d'une agression communiste en Europe occidentale est avivée par le conflit de Corée et la pousse à accélérer leur rapprochement sur tous les plans. Sur le plan économique : - Le rapprochement commence avec la coopération économique de l'OECE. A partir de 1948, c'est une véritable organisation commerciale et monétaire entre les 16 États européens bénéficiant du plan Marshall. - Un mouvement d'opinion favorable à la création d'une fédération européenne aboutit au congrès à la Haye en mai 1948. Il exprime le v?u de créer une Union européenne. Mais les désaccords entre les différents pays (surtout français et anglais) fait stagner le projet. - Cela n'aboutit qu'à la création d'une Assemblée consultative européenne à compétence limitée. Ce Conseil d'Europe est ouvert aux 17 pays de l'OECE, et tient sa première session est en août 1949. - Il existe une véritable volonté de dépasser l'antagonisme franco- allemand par la construction d'une Europe occidentale unie. Cette volonté s'exprime au travers du Plan Schuman (mai 1950). Il s'agit de placer la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une haute autorité commune. C'est le passage d'une coopération à une véritable intégration. La France, l'Allemagne occidentale, l'Italie et le Benelux créent la Communauté européenne du Charbon et d'Acier (CECA). Sur le plan militaire : - en décembre 1950, l'OTAN crée une organisation militaire intégrée ayant à sa tête le Quartier Général des Forces alliées en Europe (le SHAPE), commandé par le général Eisenhower. - Les Américains fournissent les armes et l'argent, l'aide économique américaine se transforme graduellement en aide militaire. Elle ne fournit cependant pas les hommes. - La France s'oppose au réarmement de l'Allemagne et propose en octobre 1950 de créer une armée commune: la Communauté européenne de Défense (CED). Il est signé en 1952 mais n'entrera pas en vigueur en raison de réticences françaises (proposition d'aménagement, pression américaine,... autant d'interventions inefficaces) - Les accords de Paris (23 octobre 1954) résolvent le problème: l'Union occidentale devient l'Union de l'Europe occidentale (UEO) accueillant l'Italie et l'Allemagne ; l'Allemagne recouvre sa totale souveraineté et le droit de réarmer (avec cependant quelques restrictions dans la fabrication des armes). Elle intègre l'OTAN en mai 1955 et son armée (la « Bundeswehr «) se constitue la même année. - Rapprochement temporaire de la Yougoslavie avec l'Occident par l'intermédiaire du Traité d'amitié et de coopération, signé à Ankara (28 février 1953) entre la Grèce, la Turquie et la Yougoslavie, et du traité de Bled (9 août 1954) qui est un accord de défense. Les derniers contentieux sont ainsi résolus. Mais le rapprochement soviéto-yougoslave de 1956 et le conflit entre la Grèce et la Turquie à propos de Chypre fait perdre toute cohésion au pacte balkanique. ? Le camp oriental et les premiers signes de dégel Est-Ouest ? La cohérence du bloc oriental se manifeste par l'embrigadement idéologique dont le Kominform est le chef d'orchestre. Sur le plan idéologique, le Kominform affirme les positions de l'URSS dans les pays du bloc: - Des purges et procès écartent les dirigeants trop «nationaux«: Gomulka en Pologne, Rajk en Hongrie (1949), Slansky en Tchécoslovaquie (1952). De même, Tito est blâmé. - Nombreux intellectuels et artistes soutiennent les partis communistes d'Europe occidentale participant à la guerre idéologique et dénonçant l'ingérence et l'impérialisme des Etats-Unis dans les affaires européennes. Sur le plan économique, l'accent est mis sur l'industrie lourde et la collectivisation des terres. C'est la création du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM) le 25 janvier 1949 ou COMECON regroupant l'URSS et les démocraties populaire (Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, Albanie, République démocratique Allemande). Il facilite leurs relations commerciales en partie au profit de l'Union soviétique. Sur le plan militaire, l'URSS se protège en élaborant de nombreux accords: - Elle signe des traités d'assistance mutuelle bilatéraux avec les démocraties populaires et la Chine populaire. - Pacte de Varsovie (14 mai 1955):créé en réaction à l'intégration de l'Allemagne de l'Ouest dans l'OTAN, cette alliance regroupe toutes les forces armées des pays d'Europe de l'Est sous un commandement soviétique (Pologne, Tchécoslovaquie, Allemagne orientale, Roumanie, Bulgarie, Albanie, Hongrie). Il confère au bloc oriental une structure solide et assume un rôle de gardien du bloc. ? A partir de 1953, l'URSS évolue vers le dégel La mort de Staline (mars 1953) met fin à une dictature personnelle: une direction collective est mise en place avec Malenkov comme chef du gouvernement et Khrouchtchev comme Premier secrétaire du Parti communiste. A l'intérieur, le dégel se manifeste sur le plan social et sur le plan politique: - Il y a des amnisties, des diminutions de peine et c'est le début de la déstalinisation qui provoque une grave agitation: émeutes en Tchécoslovaquie en juin 1953, révolte à Berlin-Est en juin 1953. - Il y a un nouveau dédoublement des fonctions de président du Conseil des ministres et de Premier secrétaire du Parti dans les démocraties populaires. La politique de détente s'accentue avec le remplacement de Malenkov par Boulganine (février 1955). En politique étrangère, le dégel de l'URSS se manifeste de plusieurs manières: - par le rétablissement des relations diplomatiques (Israël en 1953, fin de l'état de guerre avec l'Allemagne en 1954, convention d'armistice en Corée la même année,...) - par sa participation aux conférences internationales (proposition de conclusion d'un pacte européen de sécurité collective à la conférence de Genève sur Indochine en 1954, signature du traité de Vienne sur la neutralité de l'Autriche en 1955). - L'URSS se rapproche de la Yougoslavie grâce à la relative libéralisation que connaît l'Union Soviétique: - depuis la rupture en juin 1948, Tito a maintenu le cap d'un pays indépendant et attaché au socialisme sans rejoindre le camp occidental, malgré l'isolement forcé du pays. Khrouchtchev fait un geste de réconciliation en se rendant à Belgrade en 1955. - Il reconnaît ainsi la diversité des voies conduisant au socialisme. ? Cette évolution se manifeste par une détente qui demeure limitée : Une détente certes : - l'idée de la détente se manifeste lors de la conférence au sommet de Genève (18-23 juillet 1955) réunissant Eisenhower, Boulganine et Khrouchtchev, Eden (premier ministre britannique) et Edgar Faure (président du Conseil français). L'«esprit de Genève« laisse espérer que la détente remplacera la guerre froide. - Malgré l'absence d'accord concluant, il y a une certaine ouverture soviétique à la RFA: voyage du chancelier Adenauer à Moscou (septembre 1955) et établissement de relations diplomatiques entre l'URSS et la RFA. Cependant : - le problème allemand reste le principal pôle de tension entre l'Est et l'Ouest: - L'URSS multiplie les appels au désarmement de l'Allemagne et à la sécurité de l'Europe et convoque à Moscou en 1954 une conférence à laquelle seules assistent les démocraties populaires. - La conférence au sommet et la conférence des ministres des Affaires Etrangères réunissant Dulles, MacMillan, Molotov et Pinay (27 octobre- 16 novembre 1955) butent sur le problème de la réunification allemande. - Le dialogue Est-Ouest semble bloqué. D'autant que l'URSS reconnaît la pleine souveraineté de la RDA le 20 septembre 1955. - la compétition Est-Ouest se transporte hors d'Europe avec les premières volontés d'émancipation coloniale se répandant dans le Tiers- Monde. III/ LA PREMIERE PHASE DE DECOLONISATION (1945-1955) A/ LES FACTEURS PROPRES A LA DECOLONISATION Une décolonisation qui se déroule en deux étapes: - 1945-1955: Indépendance du Proche et du Moyen Orient ainsi que de l'Asie du Sud-Est. - 1955-1962: Extension et fin de la décolonisation avec l'indépendance de l'Afrique du Nord et de l'Afrique Noire. 1955 est une année charnière avec la conférence de Bandoeng. Les États-Unis et de l'URSS ouvrent l'ONU à de nouveaux membres. La Seconde Guerre Mondiale modifie les rapports entre métropoles et colonies, favorisant un désir d'indépendance: - Les empires coloniaux sont fragilisés: - ils sont affaiblis par la Guerre. - dans les colonies, celle-ci constitue une période propice à la naissance et à la propagation de nationalismes. - C'est la naissance de deux nouvelles superpuissances favorables à la décolonisation: - L'URSS, par son idéologie, soutient la décolonisation. Elle affaiblirait les pays occidentaux, menant à une hégémonie soviétique, à terme. - Pour les États-Unis, la décolonisation est une affaire de solidarité historique. (Indépendance des Philippines en 1946). Ils ne prennent toutefois pas de position officielle pour ne pas embarrasser leurs alliés. ?L'attitude des puissances coloniales, diffère selon leurs objectifs Le Royaume-Uni a pratiqué une politique de décolonisation progressive sous la direction d'un gouvernement travailliste. Les Pays-Bas et la Belgique acceptent l'indépendance de leurs colonies à contrec?ur. La France, en revanche, souhaite maintenir son empire colonial. C'était le moyen le plus sûr de redevenir une grande puissance avec la création de l'Union Française. Elle s'engage finalement dans la décolonisation en 1958. Le sort des colonies italiennes n'étant pas réglé avec le traité de paix de 1947, il est longuement débattu au sein de Nations Unies. En 1949, un compromis selon un système de tutelles menant à l'indépendance est mis au point. Rejeté par l'ONU, il est finalement décidé que la Libye accèdera à son indépendance avant 1952: c'est le cas le 1er janvier 1951 où elle se choisira un régime monarchique. Les bases occidentales sont maintenues. La Somalie accèdera à la sienne après 10 ans de tutelle italienne. L'Érythrée sera fédérée à l'Éthiopie. ?Le cas particulier de l'Amérique latine Elle se distingue des colonies mais reste fortement sous l'influence des États-Unis. La guerre ainsi que l'après-guerre renforcent les liens entre les Républiques américaines. A l'exception de l'Argentine, elles participent à la seconde guerre mondiale dans le camp des alliés. Signature de l'Acte de Chapultepec (système de sécurité collective sur le continent américain) en 1945. Signature du pacte de Rio (traité d'assistance réciproque entre pays américains) en 1947. Charte de l'Organisation des États Américains en 1948. Mais également un refroidissement des relations entre les États-Unis et les pays latino-américains: - les pays latino-américains réclament une plus grande indépendance militaire et de meilleures aides économiques. - il y a aussi tension entre les Etats-Unis et l'Argentine. En 1944, un régime militaire arrive au pouvoir. Ce régime s'inspire du fascisme: il est donc nationaliste et anti-impérialiste. Vis à vis de l'Europe, l'Amérique latine remet en question les possessions européennes et les revendique: les îles Falkland (britanniques convoitées par l'Argentine), le Honduras britannique (convoité par les Guatemala) et quelques départements français d'outre-mer,... Elle est toutefois secouée de troubles internes car les nationalistes luttent pour obtenir l'indépendance économique de leurs pays: on assiste à ses coups d'Etats (général Stroessner au Paraguay en mai 1954) et à des révolutions (Guatemala en juin 1954). B/ LA DECOLONISATION AU PROCHE ET AU MOYEN-ORIENT ? La fin des mandats diffère en fonction des pays tuteurs. La Syrie et le Liban parviennent à l'indépendance sous la tutelle houleuse de la France. Celle-ci tente de faire main basse sur ces pays en profitant des contestations violentes de mai 1945. C'est finalement l'ultimatum lancé par le Royaume-Uni à la France qui la forcera à respecter ses engagements. L'indépendance de la Syrie et du Liban est donc acquise en aout 1945. Le Royaume Uni accorde l'indépendance à de nombreux mandats: L'Irak en 1930, l'Egypte en 1936 (mais avec le maintien de positions stratégiques au Caire, à Alexandrie et sur le canal de Suez) et à la Transjordanie en 1946 (sous l'autorité de la Légion arabe, dirigée par le britannique Glubb Pacha) ? La création de l'État d'Israël. Il découle du sionisme: le désir de retour à Sion (Jérusalem), théorisé par Theodor Herzl, il suppose une convergence des juifs du monde vers la Palestine. La Grande-Bretagne joue un rôle important: - Avec la Déclaration de Balfour de 1917, elle soutient l'idée d'un Foyer national juif. - Elle se ravise ensuite avec le retour à une politique pro-arabe. Il s'agit de stopper l'émigration et fractionner le territoire qui reste sous influence britannique. La seconde Guerre Mondiale sera un facteur décisif avec la révélation du génocide et l'arrivée des juifs s'accélère brutalement. Le climat de guérilla (entretenue volontairement pour «bousculer« les anglais) force l'ONU à se saisir du problème en 1947. L'organisation suggère de créer deux états séparés et d'internationaliser Jérusalem. La Grande-Bretagne met fin brutalement à son mandat en mai 1948, ce qui a pour conséquence une tension des relations judéo-arabes menant à une instabilité diplomatique durable: - les juifs proclament l'État d'Israël le 14 mais 1948 reconnu par les États-Unis et l'URSS, admis à l'ONU en 1949. - l'attitude des Arabes est contestatrice: - ils tentent de pénétrer en Palestine (conflit: 1948-1949) mais sont mis en échec par les Israéliens. L'armistice les désavantage. - ils refusent cependant le fait accompli et la Ligue arabe conclut un pacte de défense en 1950. - les réfugiés Arabes de Palestine qui ont fui la guerre peuplent les camps limitrophes. - les autres pays en profitent pour développer une attitude impérialiste: les Transjordaniens annexent une partie de Jérusalem et constituent la Jordanie en 1950 et l'Egypte annexe la bande de Gaza. ?Une région instable Du fait de l'instabilité politique : - la Syrie connait une grande instabilité politique face à l'influence de la Jordanie et semble hésiter entre une orientation pro-occidentale et une orientation neutre. Avec l'assassinat du Roi de Jordanie, c'est la fin d'un rêve de «grande Syrie« - les États-Unis, la France et l'Angleterre décident, pour apaiser les conflits du Proche-Orient, de restreindre les ventes d'armes (mai 1950) aux pays respectant les limites territoriales et s'engageant à ne commettre aucune agression. Du fait des rivalités dues à l'exploitation des gisements de pétrole. - les intérêts des puissances extérieures s'affrontent par l'intermédiaire des grandes compagnies britanniques et américaines notamment. - à l'intérieur, les grandes compagnies d'exploitation du pétrole (ex: Anglo iranian company,...) se heurtent aux nationalismes lors notamment de la construction d'oléoducs ou de la négociation de conventions. En 1950, l'Iran tente de nationaliser les entreprises d'exploitation du pétrole. C'est une épreuve de force qui mène finalement à l'effondrement du régime et à l'avènement d'un régime autoritaire (le Shah) dans lequel se retrouvent les intérêts anglo-saxons et américains. ?Le conflit anglo-égyptien, met en évidence le désir de l'Égypte de s'imposer en Afrique. En 1951, les anglais, en favorisant l'indépendance du Soudan, y suppriment l'influence égyptienne. En représailles, le gouvernement de Nahas Pacha souhaite mettre fin au traité anglo-égyptien. - l'Angleterre montre sa volonté de maintenir son influence par l'envoi de troupes. - au Caire, des émeutes anti-britanniques maintiennent une tension importante entre les deux pays (janvier 1952) Finalement, la décision du Roi de changer de premier ministre semble adoucir les relations anglo-égyptiennes (janvier 1952) Mais en juillet 1952, le Roi abdique suite à un coup d'État du général Neguib (remplacé ensuite pas le colonel Nasser en 1954 qui adopte un neutralisme anti-occidental et affirme sa volonté d'anéantir l'État d'Israël) qui reconduit l'issue de la crise en 1954 avec la signature d'un traité garantissant le départ des troupes britanniques. - Une stabilité artificielle est assurée par un jeu de traités (exemple: l'Irak et la Turquie en 1955). Le pacte de Bagdad est un élément déterminant du système de défense américain (en 1955 y adhèrent l'Iran et le Pakistan). C/ La décolonisation en Asie L'indépendance de l'Asie du Sud-Est est une conséquence de la Seconde Guerre mondiale : - de 1945 à 1957: 10 nouveaux états naissent et toutes les colonies deviennent indépendantes (sauf Goa et Timor qui restent sous l'influence portugaise) - cette émancipation provient de: - La naissance d'un sentiment nationaliste et anti-européen. - Des promesses faites pendant la guerre par les occupants japonais, les puissances européennes et l'influence américaine. - elle se réalise toutefois dans la violence et n'aboutit pas à une stabilité totale. ? L'Inde est l'un des premiers pays à obtenir l'indépendance: Elle possède déjà des mouvements nationalistes: le Parti du Congrès (1886) dirigé par Nehru et la Ligue Musulmane, regroupant les indiens musulmans. Pendant la guerre, elle est menacée par les japonais et désire les combattre en échange d'une indépendance immédiate. C'est toutefois après la guerre que son indépendance sera envisagée sérieusement par le premier ministre Attlee: - La décolonisation est délicate, c'est une mosaïque de races et de religions. Se distinguent toutefois, la religion hindoue et la religion musulmane. - Le parti du congrès souhaite une Inde unie tandis que la ligue musulmane réclame un état à part. Ces tensions aboutissent à une série d'incidents qui deviennent une guerre civile dès 1946. - Face à l'absence de réponse satisfaisante, l'Angleterre décide donc d'évacuer l'Inde en 1947. -C'est au vice roi des Indes, Lord Mountbatten que revient la responsabilité de mener le pays à l'autonomie (aout 1947). Les pays est donc partitionné en deux États indépendants qui s'associent au Commonwealth (= ensemble multiethnique et multilinguistique dont le souverain britannique est le chef): L'Inde laïque (majorité d'hindous) et le Pakistan (constitué du Pendjab et de la partie est du Bengale) qui est un état religieux musulman. Après son indépendance, l'Inde réclame de nombreux territoires sous l'influence d'autres pays (France et Portugal): Le Portugal refuse et à partir de 1954, la France cède ses comptoirs à l'Inde (Pondichéry, Yanaon,...) Elle est également soumise à de nombreux conflits frontaliers. Les Pakistanais réclament la région du Cachemire. Une guerre en 1947-1948 fixe une ligne de démarcation, qui ne règle pas les conflits territoriaux. L'Inde tient à l'indépendance du Tibet qui sera finalement annexé par la Chine communiste en 1950. ? L'Indochine, dans sa lutte pour l'indépendance, devient vite le terrain d'un conflit qui la dépasse L'occupation japonaise a été décisive: - les Japonais liquident les restes de l'administration française en 1945 - L'indépendance du Viêtnam est proclamée et un gouvernement de coalition dirigé par Hô Chi Minh est aussitôt formé. Il est reconnu par l'empereur Bao Daï. Les négociations de l'immédiat après-guerre: L'Union Française cherche à inclure une Fédération des États Indochinois (Viêt-Nam Cambodge et Laos). en 1946, la France obtient de réoccuper le Tonkin. En contrepartie, elle reconnaît la République du Viêt-Nam (accords de Fontainebleau en 1946) Les difficultés d'application de ces accords mènent à un conflit: la Cochinchine (région du Viêt-Nam) est indépendamment mise sous tutelle française. La situation s'aggrave ensuite suite au bombardement de Haiphong par la marine française. C'est le début de la guerre d'Indochine: - la France change d'orientation diplomatique et prévoit, plutôt que le retour à la tutelle, l'indépendance du Viêt-Nam sous le gouvernement de l'empereur Bao-Daï (accords de la baie d'Along de 1948) - à partir de la guerre de Corée, elle devient également un nouveau terrain d'affrontement idéologique: -en 1950, Le gouvernement du Viêt-Nam est reconnu par Moscou et Pékin, Hô Chi Minh obtient donc d'importantes aides militaires. (Le Viêt-Minh gagne en puissance) - L'armée française (dirigée par le général Lattre de Tassigny) reçoit de son côté une aide matérielle et financière de la part des États-Unis. Un retournement de situation pousse la France à envisager un traité de paix, (défaite de Dien Bien Phu le 7 mai 1954). L'armistice est signé le 20 juillet 1954. Il divise l'Indochine en deux parties (nord: communistes sud: nationalistes). La France a quelques mois pour évacuer le pays. Des élections sont envisagées pour permettre une éventuelle réunification du Viêt-Nam. Finalement, ce conflit dépassera les simples intérêts français: - C'est une nouvelle frontière idéologique dite du «rideau de bambou«. - C'est aussi la source de nouveau conflits, notamment pour les États- Unis, décidés à soutenir Ngo Dinh Diem, le leader nationaliste. - Pour la France, c'est le début de la décolonisation. ? L'indépendance des autres pays d'Asie La Birmanie obtient son indépendance en 1948 mais refuse d'entrer dans le Commonwealth. Elle est en proie à une guerre civile menée par les communistes et les populations Karen réclamant leur indépendance. Les Philippines (colonies espagnoles puis américaines en 1898) obtiennent leur indépendance en juillet 1946 après avoir été occupées par les japonais. Elles accordent des concessions économiques et des bases militaires aux États-Unis. L'Indonésie obtient son indépendance grâce à une volonté nationaliste inébranlable: - Rôle clé de la Seconde Guerre mondiale puisque le parti nationaliste de Soekarno collabore avec les japonais afin d'obtenir l'indépendance. Les Hollandais tentent ensuite de reprendre la situation en main avec la Fédération d'Indonésie (1947) dont l'échec est consacré en 1948 (nombreux incidents et tentatives insurrectionnelles). La Haye s'engage alors dans un conflit armé pour rétablir son influence. - Suite à la pression internationale, l'indépendance de l'Indonésie est proclamée en décembre 1949 et celle ci sera complète en 1962 avec l'autonomie de la partie ouest de la Nouvelle Guinée. ? Les conséquences géopolitique de la décolonisation Sous la direction de Nehru, l'Inde s'efforce de jouer un rôle mondial: - Elle veut prendre la tête du neutralisme et des mouvements anticolonialistes. - Elle rejette les pactes et les aides militaires proposés par l'Amérique (OTASE, Bagdad,...) et s'applique à ne pas utiliser la violence. - Elle obtient la cession des comptoirs Français (sauf Goa qui appartenait au Portugal) - Sa politique extérieure se caractérise par de nombreuses rencontres entre Nehru, Chou en-Lai (1954 et 1956) et les dirigeants soviétiques (qui favorisent l'axe neutraliste autour de Nehru, Tito et Nasser). La Chine apparaît comme une nouvelle puissance avec laquelle il faudra compter en Asie: accords sino-soviétiques (1954) et attitude belliqueuse (bombardement de Formose en 1954) l'attestent. Les Nouveaux États tentent de dépasser la Guerre Froide et amènent une autre façon de concevoir les relations internationales: vers la coexistence pacifique. CHAPITRE 2 : LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1955-1962) Introduction : Une coexistence Pacifique certes mais atténuée par des crises internes et périphériques à l'heure où le Tiers Monde se construit. Ce Tiers Monde manifeste la volonté de ne pas s'engager dans l'un des deux camps, en réalité il finit par céder face à la politique expansionn...

« CHAPITRE 1 : NAISSANCE ET CONFRONTATION D’UN MONDE BIPOLAIRE (1945-1955) Introduction : La Seconde Guerre mondiale affaiblit le continent européen qui perd son rôle prééminent. - cela confirme les conséquences de la Première Guerre mondiale - ce déclin est dû au fait que les combats ont particulièrement affecté l’Europe.

Cela se traduit par : - la perte de puissance des grands pays européens (Fr, Ang …) - l’émergence de deux supergrands pouvant faire figures de modèles (US, URSS) - le début de la décolonisation Changement de la nature de l’ordre international. - les puissances dominantes sont des géants démographiques, territoriaux et économiques (US, URSS au contraire de la Fr, All, Ang) - le directoire de trois grands à la place du concert des grandes puissances - la bipolarité des relations internationales I/ LA PAIX MANQUEE (1945-1947) A/ UNE NOUVELLE ORGANISATION MONDIALE ► L’ONU est créée mais rapidement paralysée Il s’agit de créer un organisme tirant parti des échecs de la SDN et associant la R-U, Etats-Unis, URSS et Chine ainsi que d’autres Etats : - F.D.

Roosevelt en avait esquissé les principes dans la charte de l’Atlantique (août 1941) - tandis qu’une vingtaine de dirigeants s’engagent à créer un système de paix et de sécurité à Washington (1942) -pour finalement concevoir cette organisation lors de la conférence de Dumbarton Oaks (septembre-octobre 1944) avec le principe d’égale souveraineté Bien que des différends opposent le R-U et l’URSS quant à leur représentation : - à propos de l’Empire britannique et des nombreux sièges obtenus pour ses dominions - le conflit est finalement réglé par l’obtention de 3 sièges par l’URSS (Fédération, Ukraine, Biélorussie) au lieu des 15 exigés initialement L’ONU est créée par la charte de San Francisco (26 juin 1945), introduisant les bases d’une nouvelle organisation mondiale: - elle tire parti des erreurs de la SDN, notamment du principe d’unanimité qui la paralysait - vise à promouvoir une démocratie internationale avec l’Assemblée générale - mais est cependant dirigée par un directoire de grandes puissances disposant d’un droit de veto (Etats-Unis, URSS, R-U, Chine, France) L’ONU se retrouve toutefois paralysée suite à l’apparition de contentieux entre les vainqueurs : - les Etats-Unis et le R-U soutiennent la plainte du gouvernement iranien au Conseil de sécurité à l’encontre de l’URSS (janvier 1946) - tandis que la Commission de l’énergie atomique de l’ONU voit les 2grands s’affronter sur la question de l’énergie atomique, que seuls les US possèdent.

Les soviétiques voient cela comme une menace - les US préconisent une supervision d’un organisme international avec la mise en place d’un contrôle efficace (plan Baruch) - tandis que l’URSS rejette le projet et milite en faveur de l’interdiction d’un usage militaire et de la destruction. »

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