France et Flandres envahies

La grande offensive. Dans les années 20 et 30, Charles de Gaulle fut taxé d'une idée visionnaire lorsqu'il tenta de promouvoir sa théorie que les guerres futures seraient combattues et gagnées par de rapides mouvements de colonnes armées et par des coups de massue expéditifs. Le 10 mai 1940, ses détracteurs s'aperçurent trop tard à quel point il avait eu raison. Ce jour-là, les nazis et leur Blitzkrieg contournaient les défenses de la ligne Maginot et faisaient irruption en Belgique, Hollande et France avec une marée de blindés et de véhicules armés en colonnes rapides accompagnés de bombardements aériens impitoyables. Ainsi que de Gaulle l'avait prédit, cet assaut terrassa en un rien sa victime. Le choc fut d'une violence telle que la Hollande s'effondra en 4 jours, la Belgique en 1 7 et la France en l'espace de 6 semaines. La mentalité militaire française de tendance plutôt défensive qui avait qualifié la ligne Maginot de défense «imprenable» et les Ardennes de barrière montagneuse «impassable» se fondit en un profond défaitisme et pour certains cas en une collaboration résignée devant la supériorité accablante de l'envahisseur allemand.