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France: Les partis politiques ?

Publié le 27/02/2008

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Depuis plus d'un siècle, la France connaît le pluripartisme. Les Français adhèrent peu, militent peu, mais votent beaucoup. Si quatre partis dominent la vie parlementaire, d'autres contestent ce monopole de la e bande des quatre ». I. — Les quatre grands Le Parti socialiste Né en 1905, rénové en 1969-71, il compte environ 180 000 adhérents, surtout parmi les classes moyennes salariées (cadres, enseignants, employés). Il représente la gauche réformiste, même si son programme se réfère toujours à l'analyse marxiste. Il accepte le libre jeu des tendances internes, chacune incarnée par un leader qui aspire à la succession de F. Mitterrand : les mitterrandistes avec Laurent Fabius et Lionel Jospin, les partisans de Pierre Mauroy, Premier secrétaire, ceux de Michel Rocard, ceux de J.-P. Chevènement. Le PS est partagé entre son souci de justice sociale et les nécessités de la rigueur. 30 % environ des électeurs lui sont désormais fidèles (20 % vers 1975).

« DES INSTRUMENTS DE LA CONQUETE ET DE L'EXERCICE DU POUVOIR La vie politique résulte , pour une large part, de l'action des partis politiques, dont l'existence est fondamentalement liée à la démocratie pluraliste .

Or la notion de parti politique ainsi que la forme que revêtent les partis de nos jour5 sont de constitution assez récente .

Nés avec l'avènement de la démocratie parlementaire au XIX' siècle , ils représentent diver5es classes sociales qui formulent des attentes distinctes, voire antagonistes .

LA DUINITION DE « PAIITI POUTIQUE » • « Politique » qual ifie ce qui a trait au gouvernemen t d e la cité -polis en grec -, donc toute action visant soit à parvenir au pouvoir, soit à infléchir sa polrtique .

•Il existe de nombreuses définitions du parti politique .

La plus courante a été établie en 1966 par deux sociologues américains , Joseph La Palombara et Myron Weiner .

À leur5 yeux.

les partis politiques se caractérisent par quatre éléments -qui ne sont pas présents au même niveau d'intensité d'un parti à l 'autre : - une organisation durable , c'est- _;;;:;;~;;;:;;::;:;: ~----1 à -dire dont l'existence dépasse la durée du mandat de ses d irigeants ; - une organisation implantée à la fois au niveau local et au niveau national.

et maintenant en relation ces différents niveaux ; LA DUINITION DE « PAIITI » • La notion de parti évoque en premier lieu, dans la langue française , un regroupement ayant pour but de défendre des intérêts communs .

• D'après le dictionnaire Robert, le mot « parti » trouve son origine dans le vocabulaire militaire , où il désigne un détachement de soldats .

En ancien français , un parti est une bande armée susceptible d 'attaquer les voyageur5 .

Au début du xv• siécle , le mot définit un groupe de per5ennes défendant la même opinion .

• La notion de « parti » comme un regroupement d'Individus solidaires défendant des intérêts communs intègre l'Idée d'une certaine agressivité collective contre d'autres groupes d'Individus , considérés comme appartenant à un camp adver5e .

Ainsi, à Versailles , le« parti des Grands » reprochait à Louis XIV certains aspects anti-aristocratiques de sa politique .

• À partir de ms et pendant la Révolution, des partis ou des clubs -les Feuillants, les J•cobiiiS, les Girondins -fonctionnent en coordination avec les Assemblées .

Ils réunissent des personnalités qui partagent un idéal commun , des préoccupations et des projets identiques, mais sans véritable structuration .

On parle ainsi , sous la monarchie de Juillet , du « parti du Mouvement » d 'Adolphe Thier5, du « parti de la Résistance » de casimir Perier , du « Tier5 Parti » d'André Dupin ou encore du « parti de l'Ordre » d'Odilon Barrot et de Frédéric-Albert Falloux.

Tous ces groupements sont des mouvements qui prennent part à la vie politique française sans constituer pour autant des forces politiques organisées .

- une organisation dont les dirigeants, aussi bien locau x que nationau x, ont pour but non seulement d 'influencer le pouvoir mais de l'exercer, seuls ou avec d'autres ; - une organisation recherchant un soutien populaire , soit à travers les élections , soi t d 'une autre manière .

• Il s'ensuit que le parti se distingue des simples associations spontanées qui disparaissent avec leur5 fondateur5 et des simples groupes de press ion.

Ces dernier5 réunissent des per5ennes plus ou moins organisées qui ont pour but de faire prévaloir leurs aspirations ou de défendre leurs intérêts spécifiques dans certains domaines -économiques et sociaux pour les syndicats, idéologiques ou politiques pour les mouvements antiracistes, pacifistes , favorables ou hostiles à l 'autorisation de l'avortemen~ etc.

-et qui sont déterminées à promouvoir leur5 idées auprés d'organismes publics , sans avoir vocation à être élues .

• Dans la réalité , la distinction entre partis et groupes de pression n'est pas toujour5 facile à établir.

Certains mouvements , spécialisés à l 'origine dans la défense d 'une cause spécifique , s'engagent parfois sur le terrain politique « général », partic ipant aux élections , voire à l'exercice du pouvoir .

Ils devienn ent alor5 de véritable s partis , tels les écologistes ou les défen seur5 de la ruralité -comme Chasse , pêche , nature et traditions (CPNn .

LA fORMATION DES PARTIS DES COUlANTS INFORMELS • Alor5 qu'en Grande-Bretagne les partis tory- partisan des Stuarts -et whig-opposé à l'absolutisme royal­ sont de longue date structurés et actifs , respectivement depuis le XVII' et le XVIII' siècle, la France demeure , jusqu'à la fin du X IX ' siècle, une terre peu favorable au développement des partis politiques.

Même l'Instauration du suffrage universel en 1848 ne suffit pas à provoquer leur structuration.

• On peut en partie expliquer ce retard par l'industrialisation et l'urbanisation tardive du pays dont la population , de faible densité , est longtemps restée rurale et isolée .

• Durant tout le XIX' siècle , l'activité politique est principalement le fait des élus eux-mêmes .

Le terme de « parti politique », certes en usage , désigne plus une mouvance dans laquelle se reconnaissent élus et électeurs qu'une organisation structurée .

• La vie politique reste l'affaire des notables, qui ne veulent pas se laisser embrigader, ni dans leur circonscription ni au Parlement par les structures d'un parti.

Leur réticence est l égitimée aussi bien par le caractère non secret du vote qui, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, favorise le phénomène du clientélisme , que par l'absence de discipline de vote au Parlemen~ qui laisse les élus libres de leur choix lors du vote des lois.

• Dans la première moitié du XJX' siècle se constituent pourtant des associations qui annoncent les partis modernes : sociétés expressément politiques, organisations populaires ouvr ières de solidarité ou de défense , ou sociétés secrètes comme la Solid•rltt républlcnin~.

Créée en novembre 1848 pour appuyer la candidature d 'Alexandre Ledru-Rollin à la présidence de la République , cette organisation était destinée à fédérer les démocrates et à assurer la propagande républicaine dans des campagnes encore sous la domination des conservateurs .

Elle était hors la loi.

• A posteriori , l'influence la plus marquante semble toutefo is provenir des cercles , surtout actifs dans le Midi de la France , dont les membres se rassemblent pour discuter de politique, et qui serviront de vivier aux comités électoraux des républicains, avant 1870 et au début de la Ill ' République.

L'APPORT DE LA LOI • La situation politique évolue dès les premières années du xx• siècle pour les partis modernes qui s'Inscrivent dans une perspective électorale .

• D'une part, la loi du 1• juillet 1901 , qui établit le régime des associations sans but lucratif , confère aux partis un statut.

Cette loi élimine les contraintes d 'un vieil article du Code pénal qui tenait pour suspecte toute association de plus de vingt per5onnes .

• D 'autre part, le suffrage universel -masculin -pour l'élection présidentielle de 1848 et les législatives de 1875 finit par produire ses effets , en permettant notammen~ à partir des élections législatives de 1902 , une démocratisation de la représentation nationale : la moitié des députés issus de ce dernier scrut in viennent de la petite et moyenne bourgeoisies et sont donc dépourvus de fortune per5onnelle à la différence des notables qui composaient jusqu'alors la classe politique.

• Ces nouveaux élus, qui vivent de leur indemnité parlementaire , attachent plus d'Importance que leurs prédécesseur5 à leur réélection .

Dans ce bu~ ils cherchent à s 'organiser .

• En premier lieu, en 1910, les chambres du Parlement officialisent l'existence en leur sein de groupes parlementaires , institués pour permettre une représentation équitable des différents courants au sein des commissions permanentes de chaque assemblée .

Dés lors, un député doit faire partie d'un groupe pour pouvoir siéger dans une commission .

• En second lieu, les nouveaux élus ressentent la nécess ité de mob iliser les électeurs , notamment au moyen de campagnes électorales , ce dont les notables traditionnels n 'éprouvaient pas le besoin .

• Peu à peu se développe une véritable professionnalisation du per5onnel politique.

Les élus créent au niveau local des comités électorau x.

non plus temporaires , mais permanents , chargés d 'organiser les réseaux de leur5 militants et leur permettant de garder un contact régulier avec leurs électeurs et de recueillir des fonds pour des campagnes à présent plus onéreuses .

• La coordination de ces deux niveau x -groupes parlementaires et com ités électoraux -donne naissance aux partis politiques dans leur acception moderne, mais suivant des mécanismes différents selon les sensibilités politiques.

À DIOin ET AU CENTIE • A l'extrême droite apparaissent des mouvements structurés dont le but est de développer un courant d'opinion plus que de conquér ir le pouvoir au moyen du suffrage univer5el.

Le plus important est l'Action française , un mouvement nationaliste puis monarchiste hostile à la République et à ses valeurs, fondé en 1898lor5 de l'affaire Dreyfus par Henri Vaugeo is , professeur de philosophie, et Maurice Pujo , journaliste et écrivain .

• La droite plus modérée, dite « républicaine » car attachée aux valeur5 de la République, donne naissance à de vrais partis comme l'Action libérale populaire , fondée en 1901 par Jacques Piou et Albert de Mun , qui regroupe jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale la bourgeoisie catholique monarchiste ralliée à la République à la demande du pape Léon Xlii.

• Au centre droit apparaît en 1903 la Fédé ration républicaine.

Ses membres sont attachés aux institutions , mais refusent de s'Inféoder au puissant Parti républicain , radical et radical- socialiste, constitué en 1901 5,8 millions au centre de l'éventail politique, d'euros et qui dominera la Ill ' République .

Montontdes remboursements Au CEN111E ET À 'AUCHE de rltot pour • Au centre gauche est créée en 1901 les dépenses l'Alliance républicaine démocratique, engagées par les partis lors à la fois réticente devant le de la campagne dogmatisme politique des radicaux référendaire de et méfiante envers le manqu~ de 2005 sur le projet de Constitution conviction laïque de la Fédération européenne , dont républicaine .

BOO 000 euros pour/es prindpa/es formations : PCF.

Verts.

PS, UDF.

UMP.MPF,FN .

700 000 Nombre total d'adhérents tous partis ·À gauche se constitue en 1905 confondus .

le l'tlrli socitlllst~ unifU-S«tlon fnlllfnls~ d~ l'lnt~mntionnl~ 347000 OIIW'iln (PSU -SFIO) qui réunit Nombre le Parti socialiste de France de d'adhérents Jules Guesde et le Parti socialiste revendiqués par/'UMP français de Jean Jaurès et Aristide (mors2007 }.

Briand, tous deux créés en vue des élections de 1902.

• La SFIO , qui se proclame « parti Le Parti ouvrier », privilégie le rôle des républicain, militants , de la base .

Au congrès radical de Tours , en 1920 , la sécession et radical- de son aile gauche donne naissance socialiste au Parti communiste français , qui édifie une formation trés hiérarchisée de type léniniste .

1901 • Plusieur5 typologies ont été proposées pour classer les partis .

Elles tiennent compte de divers indicateurs comme la doctrine , Les la base sociale, le type de Verts ressources, la structure ou le mode d'organisation .

Toutefois, aucune n 'est applicable à tous les pays parvenus à un même stade d'évolution démocratique , et ne permet de rendre fidèlement compte des mutations des partis d'un même pays au long du xx• siècle .. »

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