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Front Populaire (34-36)

Publié le 24/05/2012

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La période la plus marquante dans l'entre-deux-guerres en France, du moins celle qui s’imprime le plus dans les esprits et la mémoire collective, est sans aucun doute l’ascension du mouvement de Front Populaire.

Elle s'étend des débuts du rapprochement entre les forces de gauche lors de la manifestation du 12 février 1934 jusqu'à la rupture de leur union qui suit la chute du second gouvernement Blum en avril 1938. La coalition du Front populaire réunit  la SFIO, le Parti Radical et le Parti Communiste, ainsi que nombre de syndicats, d’intellectuels et de journaux réunis par l’opposition au fascisme. Elle fait partie d’un élan européen qui se développe en Espagne notamment, et qui existe également en Allemagne et en Italie.

Utiliser la France en tant que cadre géographique permet donc d’insister sur le lien entre un mouvement politique et un pays avec une culture qui lui est propre, et nous amène à nous demander en quoi l’expérience du Front Populaire s’inscrit dans un cadre spécifiquement Français.

Dans notre analyse, nous nous intéresserons d’abord aux origines du rassemblement, avant de nous pencher sur la période pendant laquelle le Front Populaire s’est trouvé au pouvoir. Pour finir, nous étudierons sa dislocation et sa fin, politique et symbolique.

« création de groupes antifascistes tels que le Comité de Vigilance des Intellectuels antifascistes (CVIA), quicontribuent à rassembler les points de vue des différentes tendances.

La lutte entre les deux idéologies s’installe,cimentant l’électorat de gauche face aux ennemis de la République.

Des artistes comme Aragon, Prévert ou Giono,sympathisants aux idées de gauches, favorisent leur diffusion.

Coude à coude, communistes et socialistesdescendent dans la rue pour s’opposer à chaque sortie des ligues d’extrême droite, parvenant à leur interdire l’accèsà certains quartiers où leur présence est jugée provocatrice.

Toutefois, la guerre civile ne se déclenche pas enFrance, et la démocratie résiste, contrairement à celle d’autres puissances comme l’Allemagne, confrontées à lacrise économique mondiale : l’essentiel des Français garde une certaine confiance en sa République, ancrée depuislongtemps dans la culture du pays des droits de l’homme.

Les résultats des élections de mai 1936, avec le plus forttaux de participation depuis 1914, mettent en évidence l’ampleur de l’espoir porté par la coalition des mouvementsde gauche. L’ascension politique du Front Populaire se déroule rapidement.

Le cartel des gauches au pouvoir depuis 1932 neparvient pas à limiter l’effondrement économique et social de la crise, et fragilisés par leur manque de cohésion, 6gouvernements se succèdent dans ce que l’on appelle la « valse des ministères ».

Cette instabilité met en évidencele besoin pour la gauche d’une véritable union politique.

Le 6 février 1934 donne lieu à une prise de conscience de laprogression du fascisme.

A cela s’ajoute l’exemple allemand de la faiblesse d’un système de division entrecommunistes et socialistes avec l’arrivée au pouvoir d’Hitler.

Le 26 juin 1934, l’Internationale fait effectuer au PC ungrand virage pour lutter contre cette propagation : Maurice Thorez appelle à l’unité d’action avec les socialistes.

Ceralliement est renforcé en mai 1935, à l’occasion de la visite de Pierre Laval à Moscou : le PC obtient le droit devoter des crédits militaires et laisse libre cours à un discours patriotique. De plus, les élections municipales de mai 35 font apparaitre un recul du parti radical, à l’exception des villes où ils’allie à la SFIO.

Critiqués par la droite, encouragés par les « jeunes Turcs » d’Edouard Daladier, les radicaux n’ontplus d’intérêt à conserver leurs positions conservatistes, et après la manifestation du 14 juillet 1935, véritable actede naissance du Front Populaire, le parti pivot rejoint le mouvement.

Les trois grands partis prêtent alorsserment : « Nous faisons le serment de rester unis pour défendre la démocratie ».

Suite à cette journée, lesorganisateurs décident de fonder le Comité national pour le rassemblement populaire qui élabore un programmecommun et des accords de désistement dans la perspective des élections de mai 1936.

Avec la réunification dessyndicats en mars, la gauche achève sa mobilisation.

Le 3 mai 1936, en particulier grâce aux bastions ouvriers de larégion parisienne et au soutien des campagnes, le mouvement recueille 57% des votes et obtient 386 députés sur608 places. Au travers de sa fondation, due aux difficultés économiques du pays et au désir conjoint des politiques et du peuplede sauvegarder la République auxquels ils sont culturellement attachés, le Front populaire s’affirme comme unmouvement politique français.

Une fois au pouvoir, il présente également une expérience particulière et desconséquences spécifiques, à la fois dans le gouvernement lui-même, dans l’application de son programme, et dansles changements sociaux culturels qu’il entraîne. II.

Le Front Populaire au pouvoir, une expérience particulière et des conséquences spécifiques L’ « explosion sociale » qui suit la victoire électorale du Front Populaire libère une partie des tensions de la classeouvrière : les occupations massives d’usine montrent un désir de changement et un espoir omniprésent.L’atmosphère est heureuse et optimiste parmi les 2 millions de grévistes, encouragés et approvisionnés par leurentourage.

Ces « grèves joyeuses » se poursuivent pendant un mois, le temps que Léon Blum constitue son cabinetet le prépare à entrer en fonction.

Le PC n’en fera pas partie, malgré la progression de son électorat : tout enassurant au Président du Conseil leur total soutien, les communistes choisissent de préserver leur image au sein desmasses en évitant de se compromettre avec un pouvoir jugé trop « bourgeois », prétextant vouloir éviter d’alimenterdavantage la peur d’une révolution bolchevique entretenue par la propagande de l’opposition. D’anciens radicaux comme Camille Chautemps et Edouard Daladier conservent des postes importants, mais le désird’innover est omniprésent.

Une forte proportion de nouveaux venus font leur arrivée, parfois très jeunes, à l’instarde Jean Zay qui, à 32 ans, devient ministre de l’Education nationale.

Pour la première fois, des portefeuillesimportants sont confiés à des femmes : Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg en particulier, sontnommées sous-secrétaires d’Etat.

En Guadeloupe, Felix Eboué est nommé gouverneur.

C’est, là aussi, le premier noirà accéder à un poste aussi élevé.

De plus, l’Etat étend ses compétences en créant de nouveaux postes dans desdomaines autrefois considérés comme relevant uniquement de l’associatif, comme le sous-secrétariat aux loisirs etaux sports.

Blum lui-même n’occupe aucun poste particulier pour pouvoir se consacrer totalement à la direction dugouvernement, et se dote d’un secrétaire général pour l’assister dans cette tâche.

Il dispose ainsi d’une réelleautorité.

Ce cabinet apparaît donc comme une expression évidente du caractère novateur des idées du FrontPopulaire. Dès sa mise en fonction, il doit faire face à l’immense vague de grèves qui paralyse le pays.

Pour permettre le retour. »

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