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Gezira et Roda

Publié le 11/01/2015

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Plus ancienne et plus petite que Gezira, l'île de Roda est lovée le long de la Corniche orientale du Vieux-Caire. Dans sa partie septentrionale, le palais Maniai, édifié entre 1901 et 1933 par le prince Mohammed Ali Toufiq, offre dans un parc plusieurs constructions néo-islamiques. Depuis trente ans, une partie du parc est dévolue au Club Méditerranée. A la pointe sud de l'île, le nilomètre, construit en 715, fut rebâti en 861. Communiquant avec le lit du fleuve, il permettait d'évaluer la hauteur de la crue, qui survenait entre les mois d'août et de septembre. Au coeur de la métropole cairote, deux îles princi¬pales émergent du cours du Nil : Gezira et Roda. Elles abritent de nom¬breux monuments, com¬me le Nouvel Opéra et la Tour du Caire pour la première, le nilomètre et le palais Maniai pour la seconde.

« président Nass er était très oc­ cupé au moment de l'inaugu­ ruration de la tour d'observa­ tion, qui, avec sa base en gra ­ nit rose, était alors la plus haute construct ion au monde entièrement en béton et sans armature métallique .

Une construction qui, avant le barrage d'Assouan, signait l'aboutissement de l'Égypte nassérienne et symbolisait la modernité du Caire.

Un doigt contre l'Amérique M ais le plus cocasse est l' his ­ toire du financement de la Cairo Tower, révélée par Miles Copeland, un agent de la CIA, dans un livre de souve ­ nirs .

Il raconte comment les Américains, voulant se faire pardonner d'avoir refusé de financer le futur barrage d'Assouan et voulant éviter que le pay s ne bascule com­ plètement dans le camp so­ viétique, la CIA versa en sous­ main à Nasser plusieurs mil­ lions de dollars , que l'Égypte devait consacrer à l'achat ...

d'armes américaines.

Furieux de constater qu'on essayait a insi de l'acheter, le Raïs déci­ da d'utiliser cet argent pour réaliser la plus haute cons­ truction du Caire.

Pour les États-Unis, ce fut donc un vé­ ritable camouflet que cette tour -sa forme n'est pas sans rappeler un doigt ! - dont Na sser voulait qu 'elle fût vi­ sible jusqu'en Amérique, d'où le surnom de Nasser's Prick, «!'Aiguillon de Nasser », que lui donnèrent les Américains .

Le nouvel Opéra S itué aux abords des jardins de l'Ezbekiya, le premier Opéra du Caire fut comman ­ dé par le khédive lsmaïl, ama­ teur d'art lyrique, dans la se­ conde moitié du XIX • siècle et inauguré en 1869 à l'occasion de l'ouverture du canal de Suez, événement qui allait avoir un retentissement uni­ versel.

L'inauguration donna lieu à la création mondiale d'Aïda de Giuseppe Verdi.

L'impératrice Eugénie, qui lo­ geait au palais Salamlik, le fu­ tur hôtel Mariott, sur l'île de Gezira, assista à l'événement.

Cette salle consacrée à l'art lyrique fut détruite par un in­ cendie en 1971.

C'est sur l'île de Gezira qu'est implanté le nouvel Opéra, of­ fert à l'Égypte par le Japon et dont le dôme immaculé voi-. »

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