Devoir de Philosophie

Grand oral du bac : La loi de séparation de l'Église et de l'État

Publié le 17/11/2018

Extrait du document

• C'est Aristide Briand (18621932) qui y attache son nom en tant que rapporteur de la commission parlementaire (composée de 33 membres) chargée de rédiger le projet de loi. Ayant évolué d'un anticléricalisme virulent à des positions plus modérées, il joue un rôle d’arbitre et tente de rendre la loi acceptable pour les catholiques (ce que la rupture diplomatique avec Rome ne facilite guère). Il doit aussi tenir compte de deux minorités particulièrement actives au cours des discussions : les légistes d'esprit concordataire, qui veulent maintenir un droit de regard sur l’institution ecclésiastique; les libres-penseurs, partisans d'une loi «qui soit braquée sur l'Église comme un revolver» (Briand).

• La commission écarte le projet de Combes, jugé trop soupçonneux pour les cultes. Soucieuse d'aboutir rapidement, elle tient séance

LE FONDEMENT DE LA LAÏCITE

 

La loi de séparation de l'Église et de l'État est promulguée le 9 décembre 1905. Elle consacre la rupture du Concordat de 1801 mais garantit la liberté de conscience et celle des cultes. Elle continue de régir encore aujourd'hui (avec des modifications) les rapports entre les Églises et l’État.

Les « Articles organiques »

LA LOI DE SÉPARATION AVANT LA SÉPARATION

Une idée déjà ancienne

L'idée d'une séparation de l'Église et de l'État n'est pas nouvelle. Dès ses origines, le christianisme distingue nettement l'ordre spirituel de l'ordre temporel. Toutefois, les circonstances historiques vont lier étroitement Église et État jusqu'à la fin de l'Ancien régime.

C'est dans la Constitution fédérale américaine de 1787 qu’est inscrit pour la première fois le principe de séparation. Un exemple que ne vont pas suivre les révolutionnaires français de 1789. Ainsi, la Constitution civile du clergé (1790) reste dans l’esprit du gallicanisme : elle tend à faire du prêtre un magistrat ou un fonctionnaire au service de l’État.

Robespierre, lui, tente, avec le culte de l'Être suprême, de créer une véritable religion civique.

• Ce n'est qu'après le 9 Thermidor que la Convention (qui demeure hostile dans sa grande majorité au catholicisme) décrète que «la République ne paie plus les frais ni les salaires d'aucun culte» (18 septembre 1794). Première tentative de séparation des Églises et de l'État, ce régime est organisé par décret l'année suivante et va durer jusqu'au Concordat de 1801.

Le CONCORDAT DE 1801

Il marque un très net retour au gallicanisme en plaçant l'Église de France sous l'étroite surveillance de l'État. Ce dernier s'adjuge le droit d'autoriser la création de séminaires, la construction de nouvelles églises; les ministres du culte sont assimilés à des fonctionnaires et rétribués comme tels. Par ailleurs, la nomination des évêques est effectuée par le chef de l'État et ils doivent prêter un serment d'obéissance au gouvernement; leurs déplacements sont soumis à autorisation ainsi que la tenue de conciles régionaux ou nationaux...

Le cas de l'Alsace-Moselle

 

Deux provinces manquent à la France lors du vote de la loi de 1905 : l'Alsace et une partie de la Lorraine. Après la Première Guerre mondiale, elles reviennent dans le giron national et reçoivent un statut particulier défini par les lois d'octobre 1919 et de juillet 1924, ainsi que par un décret (lui aussi d'octobre 1919). Les trois départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle restent soumis à la législation cultuelle d'avant 1905, c'est-à-dire aux grandes lignes du Concordat de 1801. Hors les principes de la liberté de conscience et des cultes, la loi de séparation n'y est pas applicable. Ces principes restent aujourd'hui d'actualité en Alsace-Moselle.

« presque tous les jours.

le texte étant prêt la discussion parlementaire peut commencer des le 21 mars 1905.

LE von Au cours des débats à la Chambre qui durent jusqu'en juillet 1905, l'opposition au projet de loi comprend les catholiques et les pr9gressistes.

le pays reste calme, même si certaines régions se mobilisent fortement en signant la pétition pour le maintien du Concordat.

l'Ouest (où le souvenir des persécutions révolutionnaires reste vivace) se distingue tout particulièrement.

Sur 17 conseils généraux qui se prononcent contre la séparation, 11 se situent dans l'Ouest.

POUR LE CONCORDAT Au cours des débats sur la loi de séparation qui ont lieu à l'Assemblée entre mars et juillet 1905, une pétition réclamant le maintien du Concordat circule à travers le pays : 507 000 signatures sont recueillies en Bretagne, 407 000 en Basse­ Normandie, 315 000 en Maine-Anjou.

• Quant aux édifices de culte - qui étaient depuis la Révolution, juridiquement en nue-propriété des communes (ou des départements pour les grands séminaires et les évêchés, ou de l'État pour les cathédrales) -, ils sont laissés gratuitement à la disposition des associations cultuelles.

Cependant, s'ils ne sont pas réclamés par l'une d'elles dans un délai de deux ans, ils peuvent être désaffectés (art.

13).

ijU#Œi!.JHj lA QUEmON DES INVENTAIRES la loi de séparation prévoit un transfer t des biens aux associations cultuelles.

églises irrite nombre de catholiques.

D'autant que l'instruction de la direction générale de l-------------I l'Enregistrement du 2 janvier 1906 • Finalement le texte de Briand est adopté par la Chambre le 3 juillet 1905 par 341 voix contre 233 et selon un clivage droite/gauche peu surprenant Certains départements voient tous leurs députés voter contre la loi : il s'agit de la Mayenne, des Vosges et de quatre départements normands.

• Après son adoption par le Sénat par 181 voix contre 102, la loi «portant séparation des Églises et de l'État» est promulguée le 9 décembre 1905 et publiée le surlendemain au Journal affide/: l'application doit se faire au bout d'un an, soit le 11 décembre 1906.

LE CONTINU DE LA LOI • la loi de séparation abroge le Concordat napoléonien et les «Articles organiques».

Elle proclame que la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes mais qu'elle «ne reconnaît ne salarie ni ne subventionne» aucun d'entre eux.

De fait le budgft dfs cunfs est supprimé.

Toutefois, il est manière dégressive pendant encore quatre ans.

• Concernant le point épineux des biens des Églises, la loi prévoit qu'ils soient transférés à des "associations cultuelles» (dans lesquelles les laïcs prennent une place nouvelle), qui devront se conformer «aux règles générales du culte dont elles se proposent d'assurer l'exercice (art.

4) ».

les contestations éventuelles seront du ressort du Conseil d'État.

Par ailleurs, à défaut de la formation d'une telle association dans un délai de un an, les biens seront attribués aux établissements communaux d'assistance et de bienfaisance (art.

9).

prescrit à ses agents de demander aux prêtres d'ouvrir les tabernacles : l'ombre de la profanation vient s'ajouter au sentiment de spoliation.

• Dans un premier temps, les évêques invitent les curés à la passivité et à se contenter de la lecture d'une simple protestation solennelle.

Parallèlement le ministère des Cultes tient des propos rassurants et cherche à apaiser les députés catholiques.

LES INCIDENTS Pourtant dès la fin janvier, des incidents sérieux éclatent (les premiers à Bastia et à Saint-Omer), prélude à une agitation qui va durer plusieurs mois.

loin d'être organisés par un clergé plutôt modéré en l'espèce, beaucoup de ces troubles sont en revanche provoqués par l'Action française, Léon ./hludet en tête, avec �E ....

,... Iiiil'ap pui des journalistes - de La Libre Parole.

Très .__ ....

-.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles