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Grand Oral du Bac: Le mur de Berlin: Une ligne de démarcation entre deux systèmes au cœur de l'Europe

Publié le 09/11/2018

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europe

À L'IMAGE

DU RIDEAU DE FER

 

L'histoire récente de l'Europe a été fortement marquée par la construction puis par la chute du mur qui a divisé Berlin en deux de 1961 à 1989, comme le rideau de fer divisait l'Europe.

BERLIN, VILLE PARTAGÉE

 

Le partage de Potsdam (1945)

 

Quelques semaines après la capitulation du IIIe Reich, le 8 mai 1945, les puissances alliées, réunies à Potsdam, procèdent au partage de l'Allemagne vaincue.

 

À l'image du pays, Berlin, ancienne capitale du Reich et symbole du nazisme, est divisée en quatre secteurs. Les Soviétiques contrôlent Berlin-Est. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France occupent respectivement le sud, le centre

 

et le nord de Berlin-Ouest partagée en trois zones.

• En raison de sa situation géographique, dans l'est du pays, la ville se trouve au cœur de la zone d'occupation soviétique, à 180 km de la zone d'occupation occidentale la plus proche.

Le bLocus de Berlin (1948)

• La lente détérioration des relations entre Alliés se transforme en 1948 en véritable rupture lorsque l’URSS met fin à la coopération quadripartite et bloque les accès terrestres à Berlin-Ouest, privant d'approvisionnement cette partie de la ville. Les trois autres puissances ripostent aussitôt en mettant en place un pont aérien pour ravitailler Berlin-Ouest.

• Le blocus dure presque un an et se solde par la création de deux États : la République fédérale d'Allemagne en mai 1949 et la République démocratique allemande en octobre 1949. Pankow, une banlieue de Berlin-Est, devient la capitale de la RDA tandis que Berlin-Ouest est une enclave de la RFA.

• Durant les années 1950, les deux parties de la ville se livrent une concurrence féroce. Berlin-Ouest se mue en « ville du front » de la guerre froide, avant-poste de l’Occident et vitrine scintillante du capitalisme. Berlin-Est se veut un modèle de socialisme architectural et un foyer anti-impérialiste.

LE RIDEAU DE FER

La ruée vers l'Ouest

Dès 1949, un certain nombre de citoyens de la RDA qui n'adhèrent pas au nouveau régime communiste passent à l'Ouest

 

Jusqu'à la construction du mur, il est assez facile de circuler du secteur oriental au secteur occidental de Berlin. Des Berlinois de l'Est travaillent encore à l'Ouest ou

 

vice versa et, parfois, les membres d'une même famille habitent de part et d'autre de la frontière. Les allers-retours entre les deux parties de la ville sont donc fréquents.

Confrontées au départ massif de citoyens est-allemands, les autorités de la RDA tentent d'enrayer le mouvement

En mai 1952, sur ordre du pouvoir, la police barre 200 rues reliant les deux secteurs et instaure un contrôle aux 81 accès restés libres.

En juin 1953, le trafic des tramways et des bus passant de l’Est à l'Ouest de la ville est interrompu.

En 1957, la RDA instaure le délit de « fuite de la République ».

Malgré toutes ces mesures, la liste de ceux qui veulent quitter l'Est ne cesse de s'allonger. De la création de la RDA en 1949 à la construction du mur en 1961,2 700 000 Allemands de l'Est se réfugient en RFA. Plus de

 

1 600 000 passent par Berlin-Ouest.

La construction ou mur

• À plusieurs reprises, Walter Ulbricht, le secrétaire général du SED, le parti communiste de la RDA, demande à son homologue soviétique,

Partage de Berlin en quatre secteurs Instauration des premiers points de contrôle Construction du mur Discours de Kennedy à Berlin Accord interallemand sur les laissez-passer Mise en place de l'Ostpolitik par Willy Brandt

 

Réunification de l'Allemagne

1990-1991

Démolition du mur

La fermeture de la frontière intra-berlinoise ne suscite chez les puissances occidentales que des protestations formelles.

Estimant que le mur ne remet pas en cause les « trois principes essentiels » énoncés en juillet 1961 par le président John F. Kennedy - libre accès à Berlin-Ouest, présence occidentale dans la ville, sécurité et liberté de la population de Berlin-Ouest -, Washington se contente de dépêcher sur place un représentant du gouvernement.

Cependant, Berlin-Ouest apparaît comme une enclave de liberté qu'il faut à tout prix protéger et défendre contre l'assaut communiste.

En visite à Berlin, le président Kennedy se doit de montrer l'attachement du monde libre au peuple berlinois. Devant des centaines de milliers de personnes, le 26 juin 1963, il prononce un discours resté célèbre en raison

europe

« • À partir de 1962, le centre est à son tour transformé.

l:avenue Unter den Lind en est flanquée de batiments prestigieux , notamment les ambassades de l'URSS , de la Pologne et de la Hongrie .

D 'autres édifices historiques sont restaurés , comme l'Opéra comique , le Palais Unter den Linden, la bibliothèque d'État, ou le musée de l'Histoire allemande.

• Érigé sur les bords de la Spree entre 1973 et 1976, le Volkspalast -le « Palais du peuple » -est un immense complexe réunissant notamment la Chambre du peuple, des salle s de congrès, des salles de lecture , des restaurants , des cafés et un bowling .

À la fois un des centres de la vie politique de la RDA et lieu d'animation populaire , ce palais emploie près de 1 800 personnes .

• I:Aiexander-Piatz est également entourée de bâtiments publics de style socialiste , dont l'imposante tour de télévision , haute de 365 m.

• Mis à part quelques boutiques de prestige , le centre de Berlin-Est compte peu de magasins .

• Entre 1971 et 1980 , les autorités est­ allemandes décident de construire et moderniser près de 90 000 logements .

De nouveaux quartiers voient ainsi le jour parmi lesquels le quartier Salvador­ Allende et ses 9 ooo logements .

LES LAISSEZ-PASSER • En août 1962 , de violentes manife stations contre la division de la ville éclatent à Berlin , surtout à l'Ouest.

Les Berlinois acceptent mal, notamment la s épar llfion des familles que le mur entraîne .

• En décembre 1963 , le gouvernement de la RFA conclut avec les autorité s est-allemandes un accord sur les laissez-pa sser.

Celui-ci permet à plusieurs centaines de milliers de Berlinois de l'Ouest de rendre visite à des parents ou à des amis pour les fêtes de fin d 'année .

l:accord est renouvelé jusqu'en 1966 .

• Des autorisation s spéciales sont également accordées pour des événements familiaux , comme une naissance, un mariage, une maladie ou un décès .

• À l'Est à partir de novembre 1964 , les retraités sont autorisés à rendre visite à des parents habitant la RFA.

Ils constituent le gros des quelques 400 000 Est-Allemands autor isés à quitter légalement la RDA, entre 1961 et 1988 .

• Devenu chancelier en octobre 1969, l'ancien maire de Berlin, Willy Bra ndt orie nte la diplomatie ouest­allemande vers l'ouverture à l 'Est -l'« Ost­ politik » -pour tenter d'apaiser les tensions entre la RFA et la RDA.

• Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale , aucun accord entre les puissances occupantes de Berlin n 'est venu régler la question des liaisons terrestres et fluviales entre la partie ouest de la ville et la RFA.

Willy Brandt veut stabili ser la situation autour et dans Berlin.

En septembre 1974 sont signés les premiers accords réglementant la circulation des personnes et des marchandises entre l'enclave occidentale et son arrière ­ pays .

C'est ainsi qu'au cours des années 1970 -1980 , Berlin -Ouest est relié par voie ferrée et par autoroute à Hambour g.

Hanovre , Hof et Frandort .

LA FACE CACHtE DU MUR lEs V ICTIMES • En 28 ans, au moins 239 personnes ont été abattues par les gardes -frontières ou sont mortes accidentellement en cherchant à passer à l'Ouest , noyées dans les eaux de la Spree ou des lacs frontalier s ou victimes d 'une chute lors de leur tentative de franchissement du mur .

• Pour les gardes-frontières , pour la plupart de jeunes soldats endoctrinés effectuant leur service militaire , abattre un fugitif constitue un acte patriotique recompens é par une décoration .

• La première victime , Rudolf Urban , se tue en août 1961 en sautant d'une fenêtre de la Bernauer Strasse, une des rues bordant le mur .

Un an après la construction du mur , en août 1962 , la morlde Pete r Fechte r provoque une vague d'émotion et d'indignation .

Grièvement blessé par les gardes ­ ~.w..- .a frontières , le fugitif agoni se pendant près d 'une heure au pied du mur sans que personne ne vienne le secourir .

Le dernier fugit if abattu est Chris Gueffroy, tué en février 1989, deux semaines avant que ne soit donné l 'ordre d 'arrêter les tirs.

LES ÉVASION S • Plus de 5 ooo Allemands de l'Est parviennent toutefois à franchir le mur, dont près de 600 sont des gardes ­ frontières .

• La plupart des évasion s ont eu lieu durant les premiers mois qui ont suivi la construction du mur , alors que la frontière n'était pas encore hermétique .

• Les moyens et procédés mis en œuvre sont très variés .

Ainsi , en décembre 1961 , une vingtaine de fugitifs franchissent le mur cachés dans un wagon de train .

En juin 1962 , une quinzaine de Berlinois de l'Est traversent la Spree en bateau .

octobre 1964 , plus d 'une cinquantaine de candidats à l'évasion empruntent un de ces chemins souterrains .

Les doubles fonds des coffres de voitures ou le recours à des uniformes militaires usurpés const ituent d'autres moyens de franchissement des points de passage.

• Seule une petite partie de ceux qui ont tenté de s 'évader ont réussi.

Plus de 60 000 personnes ont été arrêtées puis condamnées pour délit de « fuite de la République » ou pour avoir effectué des préparatif s en vue de fuir.

lE BERLIN DES ESPION S • La position géopolitique particulière de Berlin -Ouest en fait un lieu privi légié d'espionnage du bloc de l'Est .

Les agences américaine et française disposent dans la ville de puissants récepteurs capables d'enregistrer et de décoder les messages émis par les pays du pacte de Varsovie .

• À Berlin-Est , Marku s Wolf dirige de 1958 à 1987l'un des services de renseignement les plus performants du bloc socialiste.

• Le pont de Clienicke, point de passage entre Berlin-Ouest et la RDA , situé dans le secteur américain, sert à plusieurs reprises de lieu d'échange d'agents de renseignement ou de prisonniers politiques.

• Le Berlin des espions sert de toile de fond à de nombreux romans dont L'espion qui venait du froid (1964 ) de John Le Carré ainsi qu'à de nombreux films parmi lesquels le Rideau déchiré (1966 ) d 'Alfred Hitchcock.

LES ARTS ·Le mur inspire fortement l'expression artist ique allemande et étrangère , notamment la littérature -avec le Sauteur de mur (Der Mauerspringer ) de Peter Schneider ou la Caution (Die Bürgschaft) de Thorsten Becker , le cinéma -avec l'Homme sur le mur (Der Mann ouf der Mauer ) de Reinhard Hauff ou les Ailes du Désir (Der Himmel über Berlin) de Wim W ender s -, la chanson -avec les albums Heroes de David Bowie ou The Wall de Pink Floyd -ou encore la bande dessinée - avec l'album Flucht aus Berlin (la Fuite de Berlin ) de Gerhard Seyfried .

·Dès 1962 , des production s cinémato graphiques est-allemandes justifient la construction du mur .

La censure interdit la diffusion de toute œuvre dénonçant la division de la ville .

• À l'Ouest , le mur se transforme au cours des années 1980 en objet d'art en tant que tel, support à une gigantesque fresque collective .

En avril 1984, deux jeunes artistes français vivant dans le quartier de Kreuzberg.

Thieny Noir et Christophe Bouchet initient le mouvement en recouvrant le mur de couleurs vives ou en fixant sur le mur des objets de la vie quotidienne comme un lavabo , une porte ou des chaussures .

D 'autres artistes les imitent.

Le mur est bientôt recouvert de graffitis.

• Après 1989, ces mot'Ceaux de mur décorés seront l'objet d 'un véritable marché .

Le Musée d'art moderne LES PRESSIONS INTERNES ET EXTER N ES ·La chute du mur résulte de la conjonction de divers facteurs , internes et externes.

• À la fin des années 1980 , le bloc communiste se désagrège lentement.

l:évolution rapide de l'URSS , sous l 'égide du réformateur Mikha "1l Gorbatchev , joue un rôle déterminant dans ce processus .

Lors de sa première visite officielle en RFA en mai 1989, le numéro un soviétique déclare ainsi au chancelier Helmut Kohl que Moscou ne s 'opposera plus par la force à une transformation démocratique des pays du pacte de Varsovie .

• Dans le même temps , la Hongrie communiste démantèle le rideau de fer en ouvrant sa frontière avec l'Autriche .

À l'annonce de cette mesure , des milliers d 'Allemands de RDA passent à l'Ouest via la Hongrie , tandis que des centaines d 'autres se réfugient dans l'enceinte des ambassades de RFA à Prague et à Varsovie.

En six mois , de mai à octobre 1989 , plus de 220 000 Allemands de l'Est quittent ainsi leur pays pour l 'Ouest .

• En RDA même , des groupes d 'opposition tels Nouveau Forum , Démocratie maintenant ou Rupture démocratique sortent de la clandestinit é pour contester ouvertement le pouvoir en place .

Les manifestations pacifiques, malgré les interventions quelquefois brutales de la police , réunissent de plus en plus de citoyens est-allemand s, notamment à Leipzig .

• Le 7 octobre 1989, la RDA fête son quarantième anniversaire , mais les cérémonies tournent court et la police procède à plus de 1 ooo arrestations .

Le régime ne tient dès lors plus qu'à un fil.

L'ALLÉGRESSE DU 9 NOVEMBR E 1989 • Le 4 novembre 1989, à l 'appel de l'Union des artistes et de Nouveau Forum , une manifestation rassemble près d 'un million de personnes sur I'Aiexander-Piatz, à Berlin -Est.

La foule siffle les représentants du SEO et exige de bénéficier du droit à circuler librement.

• Le 8 novembre , le bureau politique du SEO démissionne.

Le 9 novembre, Günter Schabowsk i, porte-parole des autorités est-allemandes , déclare officiellement à la presse que la libre circulation des Allemands de l'Est vers la RFA est de nouveau autorisée .

Il ajoute que cette mesure entre en vigueur immédiatement.

• En quelques heures , des milliers de Berlin ois de l 'Est se précipitent aux points de passage entre les deux Berlin .

De l'autre côté , les Berlinois de l'Ouest les acccueillent dans la liesse .

Après 28 ans d 'existence , la frontière intera llemande disparaît en un instant • La chut e du mur annonce l'effondrement du bloc commun iste qui s 'achèvera deux ans plus tard avec l'éclatement de l'URSS .

BERLIN RÉUNI • Les jour s suivants , le mur est pris d 'assaut par une foule armée de pioches et de marteau x, qui perce les prem ières brèches.

Du 9 au 12 novem bre, plus de 3 millions d 'Allemands de l'Est passent en RFA.

• Le 12 novembre , le mur est ouvert à la Potsd amer-Piatz et les maires des deux parties de la ville se rencontrent au milieu de la foule en liesse .

• Le 22 d écembre, la porte de Brandebo urg.

l'un des symboles de la ville et de l'Allemagne, située sur le tracé du mur , est ouvert e.

L'AllEMA GNE RÉ UNIE • Le 3 octobre 1990 , le traité de réunificati on entre en vigueur, en même temps que prennent fin les droits des quatre anciennes puissance s occupant es de Berlin .

Après plus de 40 ans de division, l'Allemagne et Berlin r etrouvent leur unité .

• Le 20 juin 1991 , le Bundestag décide, à une courte majorité, de redonner à Berlin s o n statut de capitale du pays .

Le transfert des institutions fédérales s'effectue e n 1999 .

• La démo lition officielle du mur débute en juin 199 0 à la Bernauer Stras se .

Les travau x durent six mois , mobilisant 13 bulldo zers, 55 excavatrices, 65 grues , 175 camions et près de 900 ouvriers .

Seuls six segments commémoratifs sont cons ervés .

• La destr uction du mur séparant Berlin-O u est de l'ex-RDA s'achève près d'un an plu s tard , en novembre 1991.

• Le tracé d u mur est aujourd 'hui matérialis é dans Berlin par une ligne roug e ou par une double rangée de pavés .. »

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