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Guillaume de Nogaret entre au Conseil du roi

Publié le 04/09/2013

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du temporel sur le spirituel, la légitimité du roi à rester en tou¬tes choses maître en son royau¬me. Fort de cette conviction, il ne laisse aucune place au com¬promis et exerce sa toute-puis¬sance avec une extrême ri¬gueur. Ainsi, à Louis de Nevers, fils du comte de Flandre, qui a été jeté au cachot et demande que ses conditions de déten¬tion soient adoucies, il oppose un refus sans appel : « Souhai¬tez qu'il ne vous arrive rien de pis que de rester là jusqu'au jour du Jugement. « « Je frémis pour ma vie, constate le prison¬nier ; car ledit seigneur est si puissant auprès du roi que de telles paroles, dites par lui, auraient terrifié n'importe qui. Je fis supplier personnellement le roi ; il répondit qu'il ne chan¬gerait rien à ce que Guillaume de Nogaret avait décidé. « Pourtant, à cette date, en avril 1313, Nogaret a déjà perdu une partie de son influence au Conseil. A partir de 1311, trop intransigeant dans la défense de ses principes, il a été sup¬planté par Enguerrand de Mari¬gny, plus diplomate, plus réa¬liste et ne craignant pas, pour faire avancer les choses, de recourir au marchandage et aux tractations secrètes.

« connaissance des lois : à une grande rigueur et à un esprit méthodique il allie une fougue toute méridionale et une ima­ gination impétueuse.

Ses pro­ jets, appliqués avec patience et calcul, sont toujours de con­ ception hardie.

Cependant, les chroniqueurs le jugent sage : l'italien Villani le dit «subtil», et un chroniqueur anglais le considère comme un « homme circonspect dans l'action ».

Cir­ conspect et opiniâtre, Nogaret l 'est à tel point que certains de ses succès sont peut-être plus dus à cet aspect de sa person­ nalité qu'à sa science juridique.

A la mort de Pierre Flotte, en juillet 1302, il s'impose comme un des premiers légistes du Conseil.

Il est entièrement dé­ voué au roi, dont il a toute la confiance.

Le 22 juillet 1307, Philippe le Bel le nomme garde des Sceaux, fonction qu 'il assu­ mera jusqu'à sa mort, en 1313, et qu'il cumule avec celle de maître de la chambre des Comptes à partir de 131 O.

Un doctrinaire en action Parvenu au sommet de l'État au terme d'une ascension fulgu­ rante, Nogaret est en particu­ lier chargé de deux missions délicates face à la curie pontifi­ cale.

La première est l'affaire du Temple : en même temps qu'il lui a confié les Sceaux, Phi­ lippe le Bel l 'a chargé d'en finir avec les Templiers, dont la ri­ chesse suscite de vives criti­ ques depuis 1295 .

La seconde fait de lui l'homme clef du con­ flit qui oppose le Capétien au pape Boniface VIII.

En septem­ bre 1307, lors de I' « attentat d'Agnani » , c'est lui qui fait arrêter le souverain pontife et lui signifie sa mise en accusa­ tion devant concile.

Il aurait à cette occasion giflé Boniface VIII , un geste qu 'il n'aura de cesse d'expliquer, affirmant qu'il n'a en rien voulu attenter à la personne du Saint-Père.

Car il n'est pas sacrilège : il s'est laissé emporter par sa foi et aussi, il est vrai, par son hosti­ lité à l'égard du pape , qu'il juge indigne du trône de saint Pierre.

Au service de Philippe le Bel, Nogaret souligne la primauté ANIMÉ PAR LA HAINE ? La gifle qu'aurait donnée Guillaume de Nogaret au pape Boniface Vlll à Agnani et le bûcher des Templiers ont frappé les imaginations et ont contribué à donner de lui l'image d'un homme cruel, animé par la haine.

Un grand-père cathare expliquerait-il son attitude, qui pourrait passer pour une revanche à l'égard de la croisade contre les Albigeois ? « Sa haine de légiste contre les pouvoirs exorbitants de la juridiction ecclésiastique, sa docilité sans bornes à l'égard de la monarchie, sa haine de' Français contre l'orgueil italien et le souvenir du martyre de son aïeul lui firent accepter une commission dont certes personne, dans les siècles antérieurs du Moyen Age, n'aurait osé concevoir l' idée », remarque l'historien Ernest Renan.

Sans doute Nogaret n'a-t-il fait qu'appliquer vis-à-vis des Templiers les procédures de son temps ; et Renan le juge sévèrement, affirmant que « l'horrible férocité qui caractérise la justice française au commencement du xiv· siècle est en partie son œuvre ».

EDITIONS ATLAS du temporel sur le spirituel, la légitimité du roi à rester en tou­ tes choses maître en son royau­ me .

Fort de cette conviction, il ne laisse aucune place au com­ promis et exerce sa toute-puis­ sance avec une extrême ri­ gueur.

Ainsi, à Louis de Nevers, fils du comte de Flandre, qui a été jeté au cachot et demande que ses conditions de déten­ tion soient adoucies, il oppose un refus sans appel : « Souhai­ tez qu'il ne vous arrive rien de pis que de rester là jusqu'au jour du Jugement .

» « Je frémis pour ma vie, constate le prison­ nier ; car ledit seigneur est si puissant auprès du roi que de telles paroles, dites par lui, auraient terrifié n'importe qui.

Je fis supplier personnellement le roi ; il répondit qu'il ne chan­ gerait rien à ce que Guillaume de Nogaret avait décidé.

>> Pourtant, à cette date, en avril 13 1 3, Nogaret a déjà perdu une partie de son influence au Conseil.

A partir de 1311, trop intransigeant dans la défense de ses principes, il a été sup­ planté par Enguerrand de Mari­ gny, plus diplomate, plus réa­ liste et ne craignant pas, pour faire avancer les choses, de recourir au marchandage et aux tractations secrètes.. »

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