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GUILLAUME Ier le Conquérant ou le Bâtard

Publié le 06/07/2012

Extrait du document

 

Duc de Normandie (1035-1087), roi d’Angleterre (1066-1087), il est le successeur désigné du roi d’Angleterre Edouard le Confesseur. Afin de connaître les ressources, notamment fiscales, de son royaume, il fait entreprendre la gigantesque enquête du “ Domesday Book ”.

 

« UN« BOTTIN MONDAIN >> DE LA NOUVELLE ARISTOCRATIE ANGLO~NORMANDE Que reste+il des grands propriétaires anglo-saxons après la conquête normande et vingt ans de règne du roi­ duc ? Bien peu de choses.

Des données récoltées au travers de cette énorme enquête cadastrale, il a été déduit que l'Angleterre totalisait près de deux millions d'âmes.

Plus des deux tiers sont des vilains anglo-saxons .

Le catalogue des tenants en chef de Guillaume comptabilise seulement 1 100 noms, essentiellement normands ou français.

Tout comme ceux des 8000 ou 10 000 arrière ­ vassaux .

Le « Domesday Book» fait la preuve que c'est la minorité immigrée qui dirige le pays .

Après la conquête, la famille de Guillaume s'est arrogée la part du lion.

Si l'on additionne les fiefs distribués aux proches du roi-duc, on découvre qu'une petite vingtaine de personnes contrôle plus de la moitié de l'Angleterre.

Leurs noms se lisent comme un bottin mondain : les Brionne, les Baudoin, les Montgomery­ Bellême...

Il en est moins que de châteaux.

de redistributions en confisca­ tions, a con nu plus d'un bou­ leversement .

La liste des te­ nants en chef, ces barons-vas­ saux ayant reçu du roi leurs fiefs et domaines, a besoin d'une solide remise à jour.

Guillaume déteste le désor­ dre.

Son « tour du propriétai­ re » sera effectué avec métho­ de et exhaustivité.

L'enquête porte sur trois périodes dis­ tinctes : avant la conquête normande, puis à l'époque de la redistribution des terres et enfin sur la période actuelle.

Dès le début de 1 086, les commissaires de Guillaume sont lancés sur les routes, une longue liste de questions en main.

Sept circuits d'investi­ gation principaux ont été dé­ terminés.

Une deuxième vague d'inspecteurs les talon­ ne.

Pour vérification.

Le roi veut éviter tout risque de frau­ de ou de collusion.

La tâche des uns et des autres est rude.

Parfois même ris­ quée.

Leur travail suscite sou­ vent l'hostilité de la popula­ tion .

Pensez donc, on exige une déclaration sur l'honneur pour le moindre porc ! Oui plus est, les informations doi­ vent être présentées et attes­ tées devant un jury.

Y siège bien sûr le shérif, représen­ tant du roi qui a un rôle mili­ taire et fiscal.

Des bagarres éclatent çà et là.

Certaines se­ ront sanglantes.

Difficile de te­ nir avant la lettre un rôle à mi­ chemin entre l'agent recen­ seur et l'agent du fisc ! Le « Livre du Jugement dernier >> Mais les enquêteurs royaux ne doivent pas faillir à leur mis­ sion.

Pas un arpent de terre , pas un seul bœuf, pas un seul étang, pas un seul moulin, pas un seul outil, pas un seul serf ne doit manquer sur leurs ta­ blettes .

Les terres appartenant au roi, les revenus qu'il peut espérer tirer de chaque comté pour une année, les posses­ sions des barons ou des te­ nants en chef, les seigneuries : tout ce qui peut être comptabi­ lisé doit l'être.

[;objectif est d'accroître les droits et les res­ sources du roi.

N'échappent au recensement que quelques comtés et certaines grandes villes, comme Londres et Win­ chester, qui bénéficient d 'un régime fiscal particulier.

La minutie est de mise.

La cé­ lérité aussi.

Les clercs du roi at­ tendent à la Trésorerie royale ~EDITIO NS ~ATLAS de Winchester où les pré­ cieuses données sont rassem­ blées .

[;ouvrage qui en résul­ tera restera dans les mémoires sous le nom de « Domesday Book», c'est-à-dire le Livre du Jugement dernier - car comme devant le Seigneur lors du Ju­ gement dernier, on ne peut rien cacher ! C'est dire com­ bien les contemporains prisent peu la rigueur et les intrusions indiscrètes de cet inventaire peu banal et sans appel.

La réalisation de cette enquê­ te achève de faire de l'Angle­ terre un État organisé à l'image de la Normandie .

Consacrant par là même son assimilation et sa domination dans les structures comme dans la langue.

Les résultats sont tra­ duits en français, puis en latin dans le texte final.

[;ampleur de ce travail de compilation est telle que l'ou­ vrage ne sera achevé qu'au dé­ but du XII" siècle, sous le règne d'Henry Beauclerc, le troisiè­ me fils de Guillaume .

Et il fau­ dra attendre 1783 pour que le Gouvernement anglais publie le document ! ...

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