Guillaume II
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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1898, l'Allemagne obtient des satisfactions en Chine (zone de Kiao Tchéou).
Elle commence, à la même date, unepolitique de pénétration dans l'Empire ottoman, inaugurée par un voyage de l'empereur à Constantinople et àJérusalem et concrétisée, plus tard, par la construction du chemin de fer de Bagdad, instrument de l'influencegermanique.
En Afrique, en revanche, la Weltpolitik connaît des déboires.
L'Afrique du Sud est abandonnée àl'Angleterre malgré des promesses faites au président Kruger dans l'hypothétique espoir d'arriver à un partage descolonies portugaises avec Londres.
Guillaume II n'a pas su réaliser le rêve des pangermanistes : créer un vasteMittelafrika.
Poussé par ces mêmes pangermanistes, le gouvernement allemand ne s'intéresse au Maroc qu'au début du siècle ; ils'agit surtout d'une question de prestige : l'Allemagne entend ne pas être écartée par la France du règlement del'affaire.
Poussé par la Wilhelmstrasse, Guillaume II accepte, non sans réticences, de débarquer à Tanger le 31 mars1905 ; il ne prononce pas le fameux discours qui, en réalité, n'est qu'un texte "fabriqué" par le chargé d'affairesKühlmann à partir de diverses allocutions du Kaiser.
Le voyage provoque une grave crise franco-allemande, elle setermine par la Conférence d'Algésiras (1906) qui illustre bien l'affaiblissement de la position internationale du Reich.
Guillaume II paraît alors soucieux d'en finir avec ces "frictions" franco-allemandes : il approuve l'accord du 9 février1909 sur le Maroc mais, devant les maigres résultats de cet accord, il ne s'oppose pas à Kiderlen-Wächter quiprovoque l'affaire d'Agadir ouvrant ainsi la deuxième crise marocaine (1911).
Le traité du 4 novembre 1911 ne metpas fin à la tension franco-allemande qui, au contraire, s'aggrave, dans plusieurs domaines entre 1911 et 1914.
L'Autriche-Hongrie ne peut rien faire dans les Balkans sans l'appui de Berlin.
L'empereur freine parfois les initiativesde Vienne.
Mais en promettant un appui total à l'Autriche-Hongrie dans la grave crise austro-serbe ouverte parl'attentat de Sarajevo, Guillaume II, qui peut croire, d'abord, à une guerre locale, envisage cependant la perspectived'une guerre générale.
L'État-major, la Wilhelmstrasse n'ont pas grand-peine à lui démontrer que le moment estfavorable.
L'empereur ne fait rien pour sauver la paix : ses télégrammes au tsar Nicolas II ne sont qu'un trompe-l'œil.
La guerre ne galvanise pas le Kaiser.
Il se plaint d'être tenu à l'écart par les militaires.
Certes, il limoge Moltke, puisFalkenhayn, au profit de Hindenburg et de Ludendorff, qui deviennent les véritables maîtres de l'Allemagne, imposéspar une opinion unanime.
Pris entre l'État-major, le chancelier, le Reichstag, Guillaume II se laisse imposer des butsde guerre ambitieux, la guerre sous-marine à outrance.
Il ne sait pas détendre les chanceliers Bethmann-Hollweg,Michaelis, Hertling, Max de Bade, soumis à la pression de l'État-major et aux prises avec la nécessité urgente detransformer le régime et de terminer la guerre.
De plus en plus impopulaire, ébranlé par les défaites, harcelé mêmepar les chefs militaires désireux de conclure l'armistice, abandonné par l'armée qui refuse de marcher sur Berlin, où laRépublique est proclamée le 9 novembre 1918, Guillaume II abdique le même jour et se réfugie en Hollande.
LaHollande refuse de livrer aux Alliés ce "criminel de guerre", si bien que l'ex-Kaiser finit sa vie dans sa maison deDoorn, retraite paisible.
Il meurt le 4 juin 1941, à l'âge de 82 ans, après avoir connu les grandes victoires del'Allemagne hitlérienne du début de la Seconde Guerre mondiale..
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