GUILLAUME LE CONQUÉRANT

« Guillaume le Conquérant de la reine Mathilde >>, dite Tapisserie de Bayeux car conservée au musée de Bay eux.

Cette bande de toile de lin, longue de 69 mètres, a sans doute été confectionnée en 1077.

Cet ouvrage compte cinquante-huit scènes qu'e xplique une légende écrite en latin.

C'est un précieux document sur les armes et les fortifications, les vaisseaux et les costumes de l'époque.

Le renf orcement de la monarchie Guillaume se fait sacrer roi le 25 décembre 1066, dans l'église abbatiale de Westmi nster , à Londr es.

Mais il doit encore lutter durant cinq ans afin d'assU­ rer son trône.

Il obtient l'hommage du roi d'Écosse, Malcolm Ill, en 1072.

Par aille urs, Guillaume confisque leurs terres aux nobles anglo-saxons pour se constituer un domaine royal, comp osé d'im menses étendues cultivables et de bois riches en gibi er.

Guillaume est ainsi à même d'offrir des propriétés à ses compagnons d'armes ou aux Anglais qui se sont ralliés à lui dès la première heure.

Désormais surnommé Guillaume 1"' le Conqué­ rant, le duc de Normandie déjoue de nombreuses conspirations, limite l'autorité des aristocrates à qui il demande, comme au clergé, de lui jurer fidélité et obéissa nce.

Le roi d'Angl eterre est à prése nt infi­ niment plus puissa nt que le roi de France dont il est néanmoins, en Normandie, le vassa l.

Au modèle monarchique anglo-saxon, Guillaume substitue un État inspir é par les institutions centralisées de sa Normandie natale.

À l'usage du français par la nou­ velle aristocratie répond donc la transplantation des institutions normandes auxquelles doivent peu ou prou s'adapter les traditions anglo-sax onnes.

Certes, les hommes libres peuvent toujours conti­ nuer à siéger dans les assises des circonscriptions locale s (les hund reds et les comtés, ou shire s).

Si les officiers locaux, appelés shenfs, conserv ent leurs attributions fiscales et judiciair es, ils deviennent, en fait, les représentants du roi dans chaque comté.

Le monarque légifère pour l'ensemble de son nouveau roya ume, lors d'assises générales qui concernent le maintien de l'ordre, la justice ...

Une batterie d'ins­ titutions centrales vient renforcer le pouvoir de l'État: l e sy stème judicia ire du roya ume est doté d'une ' Cette place forte est typique des châteaux normands bâtis au xt• siècle.

Elle est notamment constituée d'une butte artificielle, d'un logis en bois et d'une palissade.

1766 i Le sceau A de Guillaume 1"'.

Sur ce côté, le Conquérant est repr ésenté comme le roi des Anglais.

Sur l'autre face, il apparaît en tant que chef des Normands.

Le château � de Douvres.

Bâti à l'or igine dans un style anglo-normand, il a été reconstruit par Henri Il.

cour d'appel, le Banc du roi; une admini stration char gée de vérifier les compt es des sherifs et un Conseil du roi se mettent en place, remplaçant l'ancien Witenagemot saxon.

Le « Livre du Jugement dernier>> Avec la rédaction, de 1083 à 1086, du «Domesday Book >>, ou Livre du Jugement dernier, Guillaume 1"' organise une collecte efficace de l'impôt.

Les fonctionnair es itinér ants du roi surveillent les propriétés des Anglais, comptent chaque tête de bétail, chaque maison, chaque parcelle de terre.

Grâce à cet inventaire systématique, Guillaume sait ce qu'il peut obtenir, non seulement en argent, mais aussi en homes (maisons), différentes parties d'un territoire qu'il considèr e comme son bien propre.

LAngleterre a ainsi les moyens de s'oppo ser, dans le domaine militair e, à la Fra nce, pays pourtant plus peuplé.

Le roi de France, Philippe 1"', s'efforce en effet depuis toujours de contenir la puissance de Guillaume, notamment en soutenant son fils aîné, Robert Courteheuse.

Le Conquérant finit mortel­ lement blessé, près de Mantes, alors qu'il combat les armées françaises.

Lors qu'il dispar aît, Guillaume 1"' le Conquérant a mis en place une véritable monarchie de conquête et fait de l'É tat anglo-normand le pays le plus puissant et le mieux administré de toute l'Eur ope occidentale.

Après une période de trou bles, sa tâche est reprise et parachevée.

Le pou­ voir royal conna îtra son apogée avec le fondateur de la dynastie suivante, Henri II Pla ntagenêt (115 4-1189).

Mais des succe sseurs à l'esprit peu politique ne sauront maintenir cet héri tage.. »