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Hannibal

Publié le 27/02/2008

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hannibal
Il n'est évidemment pas possible de suivre, en quelques pages, toute la destinée d'un homme qui a pendant toute une génération (de 221 à 183 av. JC) dominé la vie politique du monde méditerranéen. Nous essaierons seulement de définir les grandes conceptions politiques d'Hannibal, et leur transformation en fonction des événements qui venaient les seconder ou les contrarier.             On peut distinguer les phases suivantes :       1) 221-216 av. JC : préparation et réalisation de la grande offensive contre Rome ;       2) 216-203 av. JC : essai infructueux pour élargir le conflit à l'ensemble de la Méditerranée ;       3) 203-195 av. JC : tentative de reconstruction de l'État punique ;       4) 195-183 av. JC : tentative de revanche appuyée sur le monde grec.             1) La grande offensive (Le plan d'Hannibal )             Porté à la tête de l'État barcide d'Espagne par le meurtre de son beau-frère Asdrubal (début de 221 av. JC), Hannibal se trouve disposer à vingt-cinq ans de la puissance considérable, militaire, économique et politique, créée par ses deux prédécesseurs. Amilcar Barca, son père, avait voulu doter Carthage des forces qui lui avaient fait défaut lors de la première guerre contre Rome. Asdrubal semble avoir infléchi la politique barcide dans un sens moins immédiatement agressif ; il s'était appliqué, avant tout, à consolider et organiser l'État espagnol, acceptant même, afin d'éviter un conflit immédiat, un accord avec le Sénat qui limitait l'expansion de cet État sur la côte Est au Jucar. Hannibal reprend immédiatement la position de son père, visant à la revanche contre Rome. Et tout de suite, il met sur pied un plan d'action d'une ampleur extraordinaire, révélant une connaissance approfondie des données générales de la politique de l'époque.
hannibal

« Il n'est évidemment pas possible de suivre, en quelques pages, toute la destinée d'un homme qui a pendant touteune génération (de 221 à 183 av.

JC) dominé la vie politique du monde méditerranéen.

Nous essaierons seulementde définir les grandes conceptions politiques d'Hannibal, et leur transformation en fonction des événements quivenaient les seconder ou les contrarier.

On peut distinguer les phases suivantes : 1) 221-216 av.

JC : préparation et réalisation de la grande offensive contre Rome ; 2) 216-203 av.

JC : essai infructueux pour élargir le conflit à l'ensemble de la Méditerranée ; 3) 203-195 av.

JC : tentative de reconstruction de l'État punique ; 4) 195-183 av.

JC : tentative de revanche appuyée sur le monde grec.

1) La grande offensive ( Le plan d'Hannibal ) Porté à la tête de l'État barcide d'Espagne par le meurtre de son beau-frère Asdrubal (début de 221 av.

JC), Hannibal se trouve disposer à vingt-cinq ans de la puissance considérable, militaire, économique et politique, créée par ses deux prédécesseurs.

Amilcar Barca , son père, avait voulu doter Carthage des forces qui lui avaient fait défaut lors de la première guerre contre Rome.

Asdrubal semble avoir infléchi la politique barcidedans un sens moins immédiatement agressif ; il s'était appliqué, avant tout, à consolider et organiser l'État espagnol, acceptant même, afin d'éviterun conflit immédiat, un accord avec le Sénat qui limitait l'expansion de cet État sur la côte Est au Jucar.

Hannibal reprend immédiatement la positionde son père, visant à la revanche contre Rome.

Et tout de suite, il met sur pied un plan d'action d'une ampleur extraordinaire, révélant uneconnaissance approfondie des données générales de la politique de l'époque.

Rome a gagné la première manche du conflit non seulement grâce à la valeur militaire des légions, mais surtoutgrâce à la puissance économique de ses alliés campaniens et grecs d'Italie méridionale ; or Hannibal sait que cesassociés ne sont pas satisfaits de l'hégémonie romaine et que bon nombre d'entre eux ne demanderaient pas mieuxque de s'en libérer à condition d'être protégés contre les représailles.

Cette dissociation de la “ confédérationitalique ” est son but essentiel ; quand elle se sera produite, Carthage n'aura qu'à engager les forces navales qu'ellea pu reconstituer, en face d'une Rome redevenue simple puissance territoriale, pour récupérer l'enjeu perdu après241 av.

JC Sicile et Sardaigne et dominer, d'accord avec les Campaniens et les Grecs d'Italie, l'ensemble de laMéditerranée occidentale.

Mais il faut briser la puissance légionnaire pour mettre Campaniens et Grecs italiotes enmesure de s'affranchir.

Hannibal craint que son armée punico-ibère n'y suffise pas à elle seule.

D'où l'idée d'utiliser laforce celtique ; les agents de renseignements envoyés en Gaule ont rapporté que la marche vers l'Ouest depopulations jusque-là installées au-delà du Rhin, les Belges, vient de bouleverser le pays, et qu'elle peut donnernaissance à une vaste poussée vers le Sud, analogue à celle qui au IVe siècle av.

JC avait entraîné la dévastationde l'Italie et de la Grèce.

Hannibal va chercher à utiliser à son profit cette poussée, qui a déjà soulevé lesTransalpins en 225 av.

JC.

Aussi passera-t-il par la Gaule pour attaquer l'Italie, ce qui a d'autre part l'avantage dene pas engager les flottes puniques, en attendant la défection alliés maritimes de Rome.

Le plan se réalise avec un succès presque miraculeux.

Profitant de la récente conquête du Languedoc par les Gaulois Volques, Hannibal parvientpratiquement sans coup férir au Rhône ; les combats qu'il lui faut livrer pour franchir ce fleuve, puis les Alpes, n'amoindrissent pas sensiblementsa puissance offensive.

Les Gaulois transalpins l'accueillent en libérateur, et une première grande armée romaine est anéantie à la Trébie.

Lepassage en Italie péninsulaire s'avère plus difficile, mais la victoire de Trasimène, où tombe le consul Flaminius P1595 , lui donne le contrôle des campagnes étrusques et ombriennes.

Hannibal n'a jamais eu l'illusion qu'il pourrait enlever le formidable camp retranché de Rome ; il veutseulement l'isoler, en provoquant maintenant le soulèvement du Sud.

Un mouvement tournant vers l'Apulie aboutit à ce résultat, grâce à laformidable victoire de Cannes.

Capoue, principale ville campanienne, fait détection et devient le quartier général du Barcide ; les grandes villesgrecques, Tarente et Syracuse, suivront peu après.

2) Échec de l'élargissement de la guerre La marine punique peut entrer en action, et même la perspective s'offre d'une alliance avec la principale puissance du monde grec, la Macédoine dePhilippe V P2328 , irritée des empiétements romains en Illyrie.

Mais l'État romain se révèle beaucoup plus résistant qu'on n'aurait pu le croire ; sous la direction des conservateurs de Fabius Maximus P1567 , jusque-là hostiles aux entreprises extra-italiennes, les légions luttent pied à pied et profitent du manque de coordination entre les alliés des Puniques.

Tarente et Syracuse sont entrées dans la lutte trop tard pour aider Capoue,qu'encerclent les garnisons et les colonies romaines.

Hannibal se laisse engluer dans une guerre complexe, où ses forces s'usent peu à peu.Philippe de Macédoine est tenu en échec par les Étoliens.

Et pendant ce temps, les frères Scipion mènent en Espagne une contre-offensiveefficace ; en 211 av.

JC, ils sont vaincus et tués, mais le fils de l'un d'eux, Publius Cornelius Scipion, le futur Scipion l'Africain P2515 , reprend l'entreprise en 209 av.

JC, et l'État barcide d'Espagne ne tarde pas à s'effondrer sous ses coups.

Asdrubal Barca P1130 , frère d'Hannibal, a pu s'échapper et rejoindre l'Italie, grâce à l'alliance volque, mais il sera tué avant d'avoir pu faire la jonction des armées puniques.

Scipion préparealors le débarquement en Afrique, qui contraindra Hannibal, refoulé entre-temps dans le Bruttium, à venir défendre sa patrie.

De même qu'Hannibalavait évité d'attaquer directement Rome, Scipion encercle Carthage à distance en s'assurant le contrôle du royaume numide ; c'est sous les murs dela capitale de celui-ci, Zama Regia (en Tunisie centrale, à 160 km au S.-O.

de Carthage) qu'une bataille décide du sort de la guerre.

Pendant toute cette période, Hannibal n'a pu reprendre le contrôle des événements.

Il avait conçu son plan enélève d'Alexandre, persuadé qu'il suffisait de briser la puissance militaire de l'adversaire par une action brutale etrapide pour détruire sa capacité de résistance.

Mais il s'est trouvé en présence d'un type de formation politiquenouveau dans le monde antique, d'autant plus difficile à vaincre que les Romains eux-mêmes n'étaient paspleinement conscients de ce qui faisait leur force.. »

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