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Hégèmonia et arché

Publié le 18/09/2012

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Le morcellement géographique de la Grèce du V èmes siècle av J-C prédispose au morcellement politique. En effet, au lieu d'être le siège d'un État unique centralisé comme l'Égypte ou l'Assyrie, le territoire hellénique est partagé entre une trentaine de cités. Dans l'Antiquité, le mot "cité" ne désigne pas comme aujourd'hui une ville ; c'est un État indépendant de son voisin, ayant son gouvernement, une armée, des finances, même si son étendue est à peine celle d'un de nos arrondissements. Parmi ces nombreuses cités, deux se démarquent de par leur puissance politique, militaire et économique : Sparte (ou Lacédémone) au sud du Péloponnèse , et Athènes au coeur de l'Attique qui jouent un rôle majeur dans le monde grec du Vème siècle. Les termes de "hègémonia" et de "arché" ne leur sont donc pas inconnus, et bien plus, ils semblent parfaitement définir ces cités grecques. IL convient donc d'en éclairer la ou les significations. Dans l'histoire d'Athènes au Vème siècle , l'arché désigne l'impérialisme de la cité qui, au sein de la ligue de Délos, constitue un empire transformant ses alliés en sujets. Cette thalassocratie est , selon Thucydide, l'objectif de la politique de Périclès, qui provoque l'affrontement avec Sparte. Quant au terme d' "gègémonia", il renvoie aux traités d'alliance passés entre cités qui accordent l'hégémonie à l'une des cités qui reçoit officiellement le titre d' "hègémon" ; cette hégémonie est librement consentie par les autres cités qui renoncent volontairement et dans un objectif précis à leur souveraineté. Néanmoins, lorsque cette hégémonie est ressentie comme abusive, elle est désignée par le terme d' "archè". En quoi pouvons-nous dire que les tendances impérialistes des cités hellénistiques sont à l'origine et et même au coeur des guerres médiques et de la guerre du péloponnèse du Vème siècle? De même, en quoi la création de la« ligue péloponnésienne «  et de la « ligue de Délos « témoigne-t-elle de la volonté des cités « hègémon «, à savoir Athènes et Sparte, d'asseoir leur suprématie sur le monde grec? Questions auxquelles nous nous proposerons de répondre en étudiant, dans un premier temps, les cités hégémoniques par excellence, puis en mettant en lumière le fait que leur hégémonie, de plus en plus ressentie comme abusive, finit par être considérée comme une « archè « pour finalement méditer sur le déclin de ces puissances hellénistiques lié à leur « hubris «. Tout d'abord,dans l'histoire des Hellènes, Athènes a joué un rôle de premier plan pendant près de deux siècles.En effet, les très nombreux documents qui mentionnent Athènes témoignent du rôle exceptionnel d'une cité devenue, comme le voulait le plus célèbre de ses stratèges, Périclès, "l'école de la Grèce". En fait, au Ve siècle avant JC, les bords de la mer Égée se partagent entre différentes cités grecques, belliqueuses et jalouses de leur indépendance. L'une de ces cités, Athènes, se signale par ses succès face aux Perses, dans les guerres médiques. En effet, au début du Ve siècle avant JC, le puissant empire perse entre en guerre contre les petites cités grecques de la mer Égée .En 498 av. J.-C. les cités grecques d'Ionie se révoltent contre les Perses qui les dominaient depuis la fin du VIe siècle av. J.-C et, avec l'aide militaire d'Athènes, les Grecs 'Ionie attaquent la forteresse perse de Sardes. Ainsi, pour se venger, le Grand Roi des Perses,Darius, détruit les cités grecques d'Ionie puis décide d'attaquer la cité d'Athènes qui leur était venue en aide.Mais, contre toute attente, l'armée et la flotte perses sont battues à Marathon (490 avant JC) puis à Salamine (480 avant JC). Cette bataille est une brillante victoire des cités grecques dont le principal mérite revient à Athènes. Lors de cette bataille, Athènes affiche donc sa suprématie politique et militaire au sein du monde grec. Par ailleurs, dix ans plus tard, voulant se venger de leur cuisante défaite, les Perses envoient à Salamine en 480 av JC une flotte de 500 bateaux lourdement armés sous les ordres de Xerxès. Néanmoins, c'est un nouvel échec pour les Perses battus par la plus grandre puissance maritime du monde égéen: Athènes. Par conséquent, cette bataille confirme la puissance athénienne qui consolide son avantage sur les autres cités et porte à son apogée la culture et la pensée grecques. De même, la cit&ea...

« hégémonie sur la totalité du Péloponnèse .

De même, les spartiates combattent aux côtés des Athéniens lors de la seconde guerre persane (en 480 av-JC) qui est sous le commandement du chef Spartiate Eurybiade.

En effet, Sparte n'intervient pas dans la révolte des cités ioniennes (de 500 à 494 av JC) mais participe fortement à la bataille de Salamine .

De même, la domination de la puissance spartiate est affirmée lors de la bataille de Platées en 479 av-JC dont Pausanias, le roi des Spartes, commande les forces grecques en présence.

Il remporte avec Aristide , la bataille de Platées, sur les Perses en 479 dans le cadre d'une troisième guerre médique et contribue également à affranchir l'île de Chypre et Byzance du joug de la Perse.

La cité de Sparte est, par conséquent, extrêmement influente sur le monde péloponnésien et le met avant en créant la ligue péloponnésienne rassemblant de nombreuses cités du Péloponnèse qui attribuent à la cité de Sparte le titre d' « hègémon » . Athènes et Sparte, les deux puissantes cités du monde grec de par leurs brillantes victoires consécutives sur l'Empire perse, entendent bien affirmer leur hégémonie en créant deux ligues.

En effet, Athènes crée la ligue de Délos en affirmant dans un premier temps vouloir protéger le territoire grec et plus particulièrement l'Attique contre une éventuelle invasion des Perses.

En -477 L'Athénien Aristide conclut, avec la plupart des cités des îles de l' Ionie et de l' Hellespont , une alliance, dite ligue de Délos, qui se propose d'arracher toute la Grèce d'Asie au joug perse ; la ligue, dont le siège administratif est Délos , respecte l'autonomie des cités, mais elle confie la présidence du conseil fédéral et la direction des opérations à Athènes .Cependant, la Confédération se transforme bientôt en un « empire » dominé par Athènes, qui perçoit à son profit le tribut (phoros) sur les alliés et qui multiplie les clérouquies sur leur sol (envoi de soldats athéniens sur un sol étranger); en outre, Athènes cherche à étendre son hégémonie politique sur toute la Grèce, malgré Corinthe et la ligue péloponnésienne de Sparte .

Néanmoins, après 454, l'« impérialisme armé » d' Athènes est mis en échec, et la paix de Trente Ans reconnaît la coexistence des ligues athénienne et péloponnésienne, partageant ainsi la Grèce en deux zones d'influence (446) .

Cette paix n'est cependant qu'une trêve, mais elle permet l'épanouissement de la civilisation classique dans l'Athènes de Périclès .

Ainsi,au Vème siècle av JC, deux cités affirment leur suprématie au sein du monde hellénistique grâce à leurs nombreuses victoires face à l'immense Empire perse: Athènes et Sparte.

Celles-ci affirment leur puissance par la crétion de deux ligues dont elles se voient attribuées le titre d « hègémon ».

Néanmoins, cette soif d'hégémonie laisse progressivement place à un impérialisme inévitable. Tout d'abord, il paraît incontournable de mettre l'accent sur l'impérialisme athénien qui entend exercer de plus en plus de pouvoir sur les cités membres de la ligue de Délos.

Cette dernière consacre la prépondérance d'Athènes et va contribuer à diffuser le modèle politique athénien notamment par le biais d'une figure marquante du Vème siècle: Périclès.

En 461 avant JC, les Athéniens élisent Périclès à la fonction de stratège.Sous l'impulsion de ce dirigeant exceptionnel, Athènes consolide son avantage sur les autres cités.

Elle va y réussir pendant deux générations et porter à son apogée la culture et la pensée grecques.

Aussi parle-t-on aujourd'hui du Ve siècle avant JC comme du «Siècle de Périclès» .Vis-à-vis des autres cités grecques et des ennemis lointains, Périclès redouble d'initiatives qui vont asseoir la domination d'Athènes sur la plus grande partie de la Grèce. En 465 avant JC, le roi des Perses Xerxès 1er est assassiné par son ministre Artaban et les Égyptiens en profitent pour se soulever.Périclès veut profiter de l'occasion pour affaiblir les Perses et envoie en 454 avant JC,sa flotte au secours des Égyptiens mais elle doit rebrousser chemin et son échec met la Ligue de Délos au bord de la ruine.

De plus,il prend prétexte du péril perse pour faire transporter de Délos à Athènes le trésor de la Ligue dont il se sert pour reconstruire avec une splendeur inégalée l'Acropole,ravagé par les Perses en 480 avant JC.

Il remplace également le conseil fédéral de la Ligue par l'assemblée du peuple d'Athènes.Désormais, cette dernière ne dissimule plus sa volonté d'hégémonie sur l'ensemble des cités de la Ligue.Artaxerxès 1er, qui succède à son père Xerxès à la tête de la Perse, après avoir fait exécuter Artaban, conclut enfin un traité de paix ( paix de Cimon ou Callias) avec Périclès en 449 avant JC qui écarte pour longtemps la menace perse et consacre le triomphe d'Athènes et de Périclès. De plus, cette hégémonnie abusive exercée par Athènes est à l'origine de bien des conflits dont le plus important du siècle: celui du Péloponnèse.

En effet, Athènes affirme très vite sa suprématie et est bientôt désignée par le terme d' « archè » : elle exerce le commandement militaire, dispose des finances communes et construit des vaisseaux pour ses « alliés ».

Thucydide ne se fait pas d'illusions: la ligue de Délos, d'alliance qu'elle était, s'est transformée en empire.

La mer Égée , de « lac athénien », fait. »

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