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Henri III adopte la « fraise »

Publié le 28/08/2013

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henri iii

On jase d'autant plus que la fraise n'est pas le seul élément emprunté au costume féminin. Les viriles chausses bouffantes sont remplacées par un modèle étroit, directement inspiré par les caleçons des dames, qui met en valeur les jambes masculines gainées de soie. Ces chausses sont dites « à la polacre « ou « à la vénitienne «, car elles auraient été « découvertes « par Henri III lors de ses voyages en Pologne et à Venise ; mais elles sont si collantes qu'on les désigne le plus souvent sous le sobriquet de « culots «.

henri iii

« La fraise et le veau ! A mesure que la mode se ré­ pand, la fraise prend des di­ mensions extravagantes .

« A voir la tête d'un homme sur ces fraises, il semblait que ce fût le chef de saint Jean sur un plat ! », ironise le chroniqueur Pierre de L:Estoile en faisant allusion à saint Jean-Baptiste mort décapité .

Les étudiants se moquent allègrement de cette parure qui doit son nom à la fraise (l'intestin grêle) de veau.

A la foire de Saint-Ger­ main, les plus insolents déam ­ bulent affublés d'une colle­ rette en papier, en chantant à tue-tête : « A la fraise on re­ connaît le veau ! » Mais les quolibets des rieurs n'ont pas l'heur de plaire à Sa Majesté , qui se fâche.

Et l'algarade a pour conséquence de susciter un regain d'enthousiasme de la part des élégants ! La fraise a beau friser le ridicule, sa vogue est désormais « offi­ cialisée ».

Pas un des mignons, les favoris du roi, ne saurait plus s'en passer.

Le ton est donné : l'heure est à l'exubé­ rance vestimentaire.

La chroni­ que du temps ne se prive pas de railler ces excentricités de toilette : « Ces charmants mi­ gnons avec leurs visages peints portent des cheveux longs soi­ gneusement frisés et refrisés artificiellement et tout droit au­ dessus de leur petite toque comme les prostituées ( .

..

).

lis s'habillent tous de la même façon avec de nombreuses cou­ leurs, et s'aspergent de poudre de violette et autres senteurs odoriférantes qui aromatisent les rues, places et maisons où ils fréquentent .

» « Une guenon fardée» On jase d'autant plus que la fraise n'est pas le seul élément emprunté au costume féminin .

Les viriles chausses bouffantes sont remplacées par un mo­ dèle étroit, directement inspi­ ré par les caleçons des dames, qui met en valeur les jambes masculines gainées de soie .

Ces chausses sont dites « à la polacre » ou « à la vénitienne », car elles auraient été « décou ­ vertes » par Henr i Ill lors de ses voyages en Pologne et à Venise ; mais elles sont si col­ lantes qu'on les désigne le plus souvent sous le sobriquet de «culots ».

Au chapeau d'homme on pré­ fère le bonnet à aigrette, copié sur ceux des dames.

Ce couvre­ chef est orné , comme le reste des vêtements , d' une profu­ sion de bijoux et de colifichets précieux .

De son séjour à Veni­ se, en 1574, Henri Ill a rappor­ té le goût pour les sautoirs de perles, les riches ceintures d'or serties de diamants, les collets rehaussés de pierreries fabuleuses .

Le poète hugue­ not Agrippa d'Aubigné juge ces tenues somptueuses fort peu viriles, voire indécentes : « De cordons emperlés sa che­ velure pleine / Sous un bonnet sans bords fait à l'italienne, / Faisait deux arcs voûtés .

Son menton pinceté, / Son visage , FRISURES ET TEINTURES Sous le règne d'Henri Ill, hommes et femmes succombent également à la mode des frisures , des frisettes et des bouclettes : et ceux qui ont les cheveux raides n'hésitent pas à se lancer dans l'aventure du frisage au fer chaud ! Une fois frisés, les cheveux sont relevés, au moyen d'épingles ou d'arcelets de métal, « en raquette » ou « en ratepenade ».

Le visage est ainsi encadré par une coiffure aux boucles disciplinées qui le laisse dégagé pour de pas dissimuler un savant maquillage.

La fin du xvr siècle est marquée par un retour en force des teintures, connues depuis l'Antiquité .

Une nouvelle recette vénitienne parvenue en France permet d'obtenir la délicate nuance dite fila d'oro (fil d'or).

Pour parvenir à cette blondeur réputée exquise, il faut appliquer sur la chevelure une lotion distillée, composée d 'alun, de soufre noir et de miel.

Après une exposition de plusieurs heures au soleil, la couleur est fixée.

Mais comme il est par ailleurs indispensable de protéger la blancheur de son teint, un chapeau sans fond et à larges bords a été spécialement conçu pour cet usage ! de rouge et de blanc empasté, I Son chef tout empoudré, nous montrèrent l'idée / En la place d'un roi d'une guenon fardée( ...

)/ Si, qu 'au premier abord chacun était en peine / S'il voyait un roi-femme ou un homme-reine », s' indigne-t-il dans des vers aussi virulents à l'éga rd de la mode qui trotte que de l'extravagance affichée d'Henri Ill.. »

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