Henri III : Paris sous la dictature des Seize
Publié le 28/08/2013
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Cette république ligueuse se cherche un chef prestigieux. Le nom du duc Charles de Mayenne, frère du duc Henri de Guise s'impose à tous. Quand il entre dans Paris, à la mi-février, le prince est reçu en héros et plébiscité en tant que lieutenant général. Les 16 et 17 février, le conseil général de la Sainte-Union est mis en place.
Mais, connaissant les tendances les plus radicales de la Ligue et redoutant qu'elles ne donnent lieu à des excès, Mayenne s'assure du contrôle du conseil des Quarante en y ajoutant quatorze de ses fidèles.

«
les Seize et, selon le mémoria
liste Pierre de L'Estoile , « le
plus méchant , mais le plus fin
et le plus avisé », demeure
secrétaire du conseil du prin
ce et le véritable maître du
comité.
Début août, la nouvelle de
l'assassinat d' Henri Ill suscite
la liesse
populaire .
Mais le
peuple doit vite déchanter : le
1er novembre, Henri IV, le nou
veau roi, est sous les murs de
DES SOBRIQUETS
POUR LES SEIZE
Afin de ridiculiser
les Seize qui chapeautent
les comités de quartier
parisiens, les modérés les
affublent chacun d'un
sobriquet évoquant
un défaut ou un trait de caractère.
Mathias
de La Bruyère, parfumeur
de son état et ancêtre de
Jean, l'auteur des
Caractères, est surnommé
« le sire sofranier de la Ligue », ce qui signifie
« homme ruiné ou en
faillite ».
On baptise les
procureurs Oudin Crucé
« le résolu », Jean Bussy-Leclerc « le fendart » (celui qui fait le brave) ,
Jean Emmonot « le
turbulent ».
Le commissaire au Châtelet Jean Louchart
est appelé « le rodomontadier » (beau parleur) ; le notaire
La Morlière « le bizarre inconstant » ; le commis
au greffe civil Pierre
Senault « le fin madré »
(rusé) ; le conseiller au
Grand Conseil François Morin, sieur de Cromé,
« le flatteur » ;
les avocats Drouart
« le doulcet » et Oudineau
« le pipeur » ; Bart, « l'opinion têtue » ;
Alquevin « le philosophe » ;
Jablier « le rêveur » ;
Messier « le ballon ».
Curieusement, un seul
d'entre eux , Letellier , est
épargné .
la capitale .
Assiégés, les li
gueurs recourent à la terreur
en faisant espionner systéma
tiquement les notables sus
pects par un seize de quartier :
tandis que le président du
Parlemente Blancmesnil, con
vaincu d'être lié au Béarnais,
est arrêté , ont lieu les trois
premières pendaisons pour
trahison et conspiration .
Exécutions
sommaires
Lors du troisième siège de la
capitale,
de mai à août 1590, la
terreur ligueuse devient sys
tématique .
Pour avoir déclaré
qu 'il serait bon de faire la paix _g
avec Henri IV, des bourgeois 2l.
sont jetés à la Seine comme t
fauteurs d'hérésie .
Le 15 juin, ~
un arrêt du Parlement interdit, "'
sous peine de mort, d' évo - ]•
quer la possibilité de négocier "
avec le Béarnais .
Pour avoir
porté les missives des royaux,
un messager
est pendu , de
même que le procureur Re
nard, accusé d' intelligence
avec l' ennemi.
Les Seize tentent de contrôler
les esprits en faisant publier
de multiples opuscules à la
gloire de la Sainte -Union , en
décidant du contenu des ser
mons , en menaçant les hési
tants d' excommunication .
Les
délations et les perquisitions
à domicile leur permettent de
traquer les mauvaises lectures
et les libelles «ennemis ».
En
avril 1591, des «billets de
proscription » sont distribués
aux membres suspects des
cours souveraines pour leur
ordonner de quitter la ville .
Mais ce
n'est pas assez .
Lors
que l'avocat François Brigard,
pourtant ardent guisard, mais
accusé
de collusion avec l 'en
nemi , est acquitté , les Seize
s'enflamment et décident
d'intimider le Parlement par
un coup de force .
Le
15 novembre, profitant de
l 'absence du duc de Ma y enne , les
plus zélés arrêtent le pre
mier président, Barnabé Bris
son , qui , à l'issue d'un procès
expéditif.
est condamné à mort
et pendu .
Ces
exécutions sommaires
sont suivies d'une recrudes
cence du climat de terreur .
Jean Boucher , curé de Saint
Benoît, réclame un tribunal
d'exception contre les « héré
tiques » protestants .
Dans les
quartiers, on dresse
le « pa
pier rouge », liste des ennemis
de la Ligue sur laquelle cha
que nom est suivi de la lettre
P, D, ou C, signifiant « pendu »,
« dagué »
ou «chassé ».
Reve
nu en hâte, le duc de Mayenne
fait ex écuter les ligueurs les
plus radicaux, puis proclame
une amnistie générale ..
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