Henri IV est inhumé à Saint-Denis
Publié le 25/08/2013
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Vers minuit, Henri IV est ramené dans ses appartements du palais du Louvre, le visage cireux, la poitrine ensanglantée, mais les traits paisibles. On le débarrasse de ses vêtements souillés et on le revêt d'un pourpoint de satin blanc, puis on l'étend sur son lit dans la petite chambre du roi. Le lendemain a lieu l'autopsie. Médecins et chirurgiens s'accordent à reconnaître que c'est le second coup de couteau qui s'est révélé mortel. « Toutes les autres parties du corps se sont trouvées fort entières et saines comme tout le corps était de bonne température et de très belle structure «, constatent-ils dans leur rapport. Comme le veut la coutume, les entrailles sont mises dans un vase qui, le 18 mai, est transporté à Saint-Denis. Le coeur, déposé dans une urne en plomb qu'abrite un reliquaire d'argent en forme de coeur, est envoyé, quant à lui, au collège de La Flèche.
«
huit jours durant on célèbre
quotidiennement cent messes
basses
et six grand-messes.
Puis , le 10 juin, le cercueil est
emmené dans la salle des Ca
riatides .
La bière est placée
sous un grand « lit d'honneur »,
sur lequel on installe l'effigie
du souverain, fabriquée à par
tir du buste signé du sculpteur
Mathieu Jacquet, qui a réalisé
des moulages sur le défunt .
Pendant plusieurs jours , cette
effigie est servie comme le roi
de son vivant .
Le 25 juin, le
jeune Louis XIII vient lui don
ner l'eau bénite .
LE RÔLE DE MARIE
DE MÉDICIS
A la mort de son époux,
la reine Marie de Médicis a
pris le deuil en noir et
respecté les quarante jours
de réclusion traditionnels.
Elle a fait dire un nombre
incalculable de messes pour
le repos de l'âme du défunt
et, pourtant, des rumeurs
courent sur son rôle dans un
éventuel complot ayant mené
à l'assassinat d'Henri IV,
survenu juste après son
propre couronnement.
Son favori le duc d'Épernon
est un temps soupçonné.
li n'y aura cependant
pas de suites néfastes pour
la nouvelle régente.
Certes,
elle s'est opposée aux
enquêtes sur des
dénonciations visant à la
discréditer, mais c'est aussi
parce que ces recherches
risquaient de réveiller les
anciennes haines .
Le désir de ne pas ranimer le
passé est d'ailleurs partagé
par la population, qui se
montre extrêmement affligée
de la mort de son souverain.
La légende du bon roi
Henri s'établit aussitôt, et la
reine mère y gagne une
autorité accrue, les princes ,
sensibles à l'opinion
publique , se ralliant à elle.
C'est le 29 juin seulement que
débutent les cérémonies des
obsèques.
Ce jour-là, on porte
le cercueil jusqu'à la cathédra
le Notre-Dame , où, lors d'une
imposante célébration, tous
les corps constitués et les re
présentants des différentes
classes de la population défi
lent en une longue procession.
Le
lendemain , la bière rejoint
Saint-Denis, où, dans le ca
veau royal, se trouvent déjà
les restes du prédécesseur
d'Henri IV, Henri Ill, que l'on
vient de ramener de Compiè
gne .
Puis , le 1 °' juillet, le roi
assassiné
est inhumé .
Une demoiselle de
compagnie affirme
qu'il
y a eu complot
François Ravaillac a toujours
affirmé avoir agi seul et de son
propre chef .
Ce n'est que plu
sieurs mois après son exécu
tion que des bruits courant sur
un complot mené par la mar
quise de Verneuil trouvent à
s '
alimenter : mademoiselle
d'Escoman, demoiselle de
compagnie depuis plusieurs
années au 'service de la mar
quise , affirme que ce sont sa
maîtresse et le duc d'Épernon,
favori de la reine , qui ont orga
nisé l'assassinat d 'Henri IV.
Marie de Médicis et Épernon
s'efforcent d'interrompre un
procès
qui, mettant en cause
de grands noms du royaume,
suscite un
émoi considérable.
Mais les magistrats , détermi
nés à mener à bien les interro
gatoires, résistent aux pres
sions.
La marquise de Verneuil
est interrogée pendant plu
sieurs heures.
Lorsqu'on de
mande au premier président,
Achi lle de Harlay , quelles
preuves avance la demoiselle
d'Escoman à l'appui de ses
accusations, il s'écrie :
« Il n'y
en a que trop, il n'y en a que
trop ! Que plût à Dieu que
nous n'en vissions point tant.
»
Le 5 mars 161 1, pourtant, un
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premier arrêté ordonne un seul
maintien en détention, celui
de mademoiselle d'Escoman .
Quinze jours après, le prési
dent de Harlay est invité à
prendre sa retraite et, le 30
juillet, son successeur pronon
ce un arrêt définitif condam
nant la calomniatrice à la pri
son à perpétuité.
Quelques années plus tard,
d'autres révélations, venues
d'un ancien gendarme, Pierre
Dujardin - « le capitaine La
Garde » de son nom de guerre
-, mettent de nouveau en
cause
le duc d'Épernon .
Ces
déclarations comportent des
invraise mblances, mais toute
cette affaire, qui parle de com
plicités dans l'entourage de
Marie de Médicis elle-même,
secoue et déconcerte l'opinion
publique.
Cet émoi pousse
Louis XIII en 1616 à faire la pro
messe so lennelle « qu'il sera it
fait de nouvelles recherches
s
ur la mort du roi son père ».
La
preuve qu'un complot a bien
été ourdi ne sera cependant
jamais apportée.
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