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Henry Plantagenêt duc de Normandie

Publié le 22/08/2013

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Le duché normand est fort riche. Dans la seconde moitié du Xlle siècle, il rapporte au Plantagenêt à peu près autant que l'ensemble de ses domaines, environ deux cent soixante mille livres tournois. Le duché et le royaume de France pèsent alors le même poids d'or !

Sur cette somme énorme, seules trente-cinq mille livres proviennent de sources proprement domaniales ; le reste ressortit des contributions directes à l'État, tel le « mo-néage «, créé en contrepartie de l'engagement pris par le duc de ne pas faire de manipulation monétaire. 

« Henry 11 Plantagenêt (miniature conservée au musée Condé à Chantilly).

M CMX CIX O ÉDITI ON S AT LA S.

/1 2- 728.

I MP.

CEE.

12 • Vassal de Louis VII Mais les Plantagenêt, forts de leur puissance territoriale, mi- litaire et économique, ont agi au mépris de la prérogative royale.

Louis VII, leur suzerain pour la Normandie, n'a pas été consulté et le nouveau duc ne lui a pas prêté le traditionnel hommage.

Au début de l'an- née 1151, il réplique en enva- hissant la Normandie.

En août, une trêve est conclue.

Le roi de France et Geoffroy le Bel s'accordent sur les termes d'un traité renouvelant la cession de la forteresse de Gisors et de la majeure partie du Vexin au Capétien, que le duc Henry reconnaît comme son suzerain et à qui il prête hommage.

NORMANDS ET FRANÇAIS Au XII* siècle, les Normands gardent encore une originalité et une certaine identité nordique qui font que certains ressentent de l'animosité contre les Français.

Au plus fort de la tension entre Henry Il et Philippe II Auguste, Robert Wace, historien et poète d'origine anglo- normande, écrit dans son Roman de Rou : « Les fourberies de France ne sont pas à cacher.

Les Français cherchèrent toujours à déshériter les Normands, et toujours ils s'efforcèrent de les vaincre, et de les tourmenter ; quand ils n'y peuvent parvenir par force, ils ont coutume d'employer la tricherie.

Les Français qu'on vantait tant sont dégénérés ; ils sont faux et perfides, et nul ne doit s'y fier.

Ils sont pleins de convoitise, et l'on ne peut les rassasier.

Ils sont avares de présents et altérés de biens.

On peut voir par les histoires et les livres que jamais les Français ne se fieront aux Normands, quand même ceux-ci prêteraient serment sur les saints.

» En décembre 1154, Henry Plan- tagenêt est sacré roi d'Angle- terre sous le nom d'Henry H, et la Normandie se retrouve au centre d'un vaste « Empire » mi-insulaire, mi-continental, quliss'étend de l'Écosse aux Py- rénées.

Pourtant, cette si- tuation géographique privilé- giée, doublée d'une certaine stabilité (seul le Vexin nor- mand est le théâtre de conflits avec les troupes françaises) ne donne pas au duché un rôle politique prépondérant.

Henry II ne se sent pas nor- mand : né au Mans, comme son père, il comprend mal l'es- prit de cette province mar- quée par ses origines nordi- ques.

Son coeur est attaché à la douce Loire, à l'Anjou et au Maine.

Et au plan politique, c'est surtout l'Angleterre — il y passera la majeure partie de son règne — qui l'intéresse.

Pour organiser son Empire, il laisse une certaine autonomie à ses États, tout en prenant l'habitude de les faire gouver- ner par des barons étrangers à leurs fiefs : ainsi, c'est un Anglais qui est chargé d'admi- nistrer la Normandie.

Une gestion exemplaire Le duché normand est fort ri- che.

Dans la seconde moitié du Xlle siècle, il rapporte au Plantagenêt à peu près autant que l'ensemble de ses domai- nes, environ deux cent soixan- te mille livres tournois.

Le duché et le royaume de France pèsent alors le même poids d'or ! Sur cette somme énorme, seules trente-cinq mille livres proviennent de sources pro- prement domaniales ; le reste ressortit des contributions directes à l'État, tel le « mo- néage », créé en contrepartie de l'engagement pris par le duc de ne pas faire de mani- pulation monétaire.

L'impor- li ATLAS tance de ces revenus souligne la grande efficacité de l'admi- nistration financière, la pros- périté de l'économie, la solidité et la rigueur des relations vas- saliques.

La Normandie devient vite une province exemplaire.

Le com- merce et l'artisanat se déve- loppent dans les villes, des corporations se créent.

La bourgeoisie urbaine veut se voir confirmer par l'État des privilèges souvent acquis dans les faits.

Des franchises et des chartes communales sont accor- dées ou reconnues à de nom- breuses cités.

Sitôt investi de la Normandie, Henry II a con- firmé par une charte les privi- lèges des marchands de Rouen, qui ont obtenu le monopole des marchandises anglaises et du commerce du vin transitant par la Seine.

La coutume de Normandie rayonne sur tout l'Ouest de la France.

Si son influence sur les lettres et les arts est nulle par rapport à celle du Poitou, où la reine Aliénor d'Aquitaine tient sa Cour, ses institutions sont co- piées par d'autres régions : la chancellerie du comté d'Anjou adopte très vite les modes de rédaction des actes usités en Normandie ; par la suite, au Mlle siècle, la comptabilité du comte Alphonse de Poitiers fera apparaître des procédés d'administration financière analogues à ceux de « l'Échi- quier » (la Cour féodale) des ducs de Normandie.

•. »

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