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Histoie du Kenya

Publié le 20/11/2018

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Le commerce des esclaves

Les Omanais, qui développent les plantations de girofle et les palmeraies à huile du pays, ont recours à l'esclavage pour pallier le manque de main-d'œuvre. Ce sont les Kambas du Kilimandjaro qui sont chargés du commerce des esclaves, lequel prend une ampleur sans précédent.

•  Les missionnaires et les explorateurs européens, notamment allemands, dénoncent cette traite négrière. Vers 1850, le consul britannique à Zanzibar prend la tête d'un mouvement antiesclavagiste et oblige le sultan d'Oman à négocier. En échange de garanties concernant le maintien de sa domination sur la côte, celui-ci accepte de signer un accord limitant le commerce des esclaves.

LA COLONISATION BRITANNIQUE

Les manœuvres britanniques

L’intérêt de Londres pour la région tient principalement au fait que celle-ci constitue une voie d'accès vers le cœur du continent noir, vers les grands lacs africains et le royaume du Baganda (actuel Ouganda).

Les Britanniques commencent à exercer une influence déterminante dans la région à partir de 1873. Leur consul John Kirk fait pression sur le sultan pour qu'il annexe à son empire la plaine agricole côtière.

En conflit avec les Allemands pour le contrôle de l'Afrique orientale, les Britanniques laissent ainsi les Omanais procéder à l'unification territoriale de la région.

Parallèlement, les Britanniques ne relâchent pas leur pression concernant la question de l'esclavage. En 1873, le sultan Bargasch Saïd, fils de Seyyid Saïd, finit par accepter d’abolir la traite,

 

c'est-à-dire le commerce, mais non l'utilisation d’esclaves dans les plantations.

AU CŒUR DES RIVALITES COLONIALES

 

Peuplée depuis plus de trois millions d’années, l'Afrique orientale est considérée comme l'un des berceaux de l'humanité. Carrefour de routes commerciales, le territoire aujourd'hui occupé par l'État du Kenya a été l'objet de conflits pendant des siècles. Les colonisateurs arabes, portugais et britanniques des cinq derniers siècles y ont laissé leurs traces. Les Britanniques ont construit les Chemins de fer de l'Afrique orientale qui servaient à l'exportation du café et du thé. Les influences arabe et portugaise sont surtout perceptibles dans la langue et les coutumes des régions côtières : le swahili moderne est empreint d'arabe et de portugais. Les Arabes ont par ailleurs introduit l'islam : de nombreux Kenyans sont aujourd'hui musulmans. Dans les années 1950, le courant nationaliste prend de l'ampleur et des mouvements d'insurrection sont durement réprimés par les Britanniques. Le pays obtient l'indépendance en 1963. Artisan de la lutte contre les Britanniques, Jomo Kenyatta devient le premier président du pays. Très vite, le pluralisme politique initial vire au régime à parti unique. La première alternance démocratique ne se produit qu'en 2002 avec l'arrivée au pouvoir de Mwai Kibaki.

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« • Au début du xx• siècle, les Britanniques chassent les derniers Massaïs qui vivaient encore sur les vastes étendues de part et d'autre de la ligne du chemin de fer.

Ceux-ci avaient déjà été victimes d'une série d'épidémies, notamment une épidémie de peste bovine qui avait décimé leurs troupeaux.

Les Britanniques établissent ainsi une zone de colonisation européenne quasi continue de quelque 30 000 km'.

• Dans le même temps, le colonisateur met en place des réserves.

Cette mesure a pour effet de figer les identités ethniques, effet encore renforcé par les limitations sévères imposées à l'exode rural.

Les chefferies autochtones sont maintenues, mais les chefs sont placés sous l'autorité d'un gouverneur nommé par Londres.

Les meilleures terres du pays, jusque-là cultivées par les Kikuyus, sont attribuées aux colons.

• Important nœud ferroviaire, la région de Nairobi, où s'installent de nombreux colons, commence à se développer dès 1900.

• Au cours de la Première Guerre mondiale, environ 15 ooo Kenyans combattent dans les rangs de l'armée britannique.

• En 1918, on estime à environ 9 000 le nombre des colons établis sur les hauts plateaux : une importante colonie européenne de peuplement est désormais établie au Kenya.

• En 1919, une nouvelle famine décime la population autochtone, ce qui contribue à attiser le ressentiment de celle-ci envers les colons.

Ainsi, les Kikuyus, les Kambas et les Luos se révoltent à plusieurs reprises contre l'accaparement de leurs terres.

UNE COLONIE DE LA COURONNE BRITANNIQUE • En 1920, le Kenya devint officiellement une colonie de la couronne britannique.

Avec l'instauration de ce nouveau statut colonial naissent officiellement plusieurs associations de Kikuyus, dont l'objectif principal devient rapidement la lutte contre l'hégémonie britannique.

Parallèlement, des mouvements indépendantistes voient le jour.

LA LunE POUR L1NDÉPENDANCE LA NAISSANCE DE LA KCA • En 1925, les Kikuyus fondent la Kikuyu Central Association (KCA) en vue de lutter contre l'accaparement des terres.

Jomo Kenyatta en devient le secrétaire général.

• La crise économique de 1929 contribue à fragiliser les populations autochtones.

Nombre de villageois émigrent vers les villes dans l'espoir d'y trouver de meilleures conditions de vie.

Cette même année, Jomo Kenyatta se rend à Londres afin d'en appeler à l'opinion britannique et internationale.

• En 1940, la KCA est interdite.

Jomo Kenyatta demeure en exil jusqu'en 1946, date à laquelle il revient dans son pays pour prendre la tête du mouvement indépendantiste.

LA RÉVOLTE DES MAU·MAU • En 1946, des Kikuyus fondent un mouvement baptisé " Mau-Mau " qui décide de lutter les armes à la main pour la restitution des terres.

Les colons et leurs collaborateurs sont sa cible principale.

• Le mouvement Mau-Mau prend rapidement de l'ampleur.

Il accroit le nombre de ses membres, progressivement issus d'autres tribus que celle des Kikuyus.

Cet afflux traduit l'exaspération de la population face aux nombreuses promesses britanniques non tenues.

En 1952, le mouvement compte quelque 30 ooo membres.

• Devant l'ampleur de la contestation, les autorités britanniques proclament l'état d'urgence, tandis que l'armée procède à une brutale répression des actes de rébellion.

La répression frappe les Kikuyus sans distinction : 13 000 d'entre eux sont tués et 80 000 sont internés dans des conditions inhumaines.

!omo Kenyatta est condamné à sept ans de prison, puis à une assignation à résidence à vie dans la ville de Lodwar.

• En 1956, la révolte est considérée comme écrasée.

Toutefois, ni le colonisateur ni les élites kenyanes formées par celui-ci n'ignorent que le changement est inéluctable.

La Gold Coast (actuel Ghana), première colonie africaine à bénéficier d'un statut de large autonomie depuis 1952, montre le chemin.

• En 1957 -année où la Gold Coast devient indé pen dante -, la couronne britannique autorise les petits planteurs africains du Kenya à élire huit représentants au Conseil législatif de la colonie.

LA LIBÉRATION DE KENY An A • En 1960 est créé, à l'initiative d'Ambu Patel, un proche de Mahatma Gandhi, le Re/ease Jomo Committee - Comité pour la libération de Jomo.

Des manifestations en faveur de la libération du leader nationaliste sont organisées et une pétition rassemblant plus d'un million de signatures est présentée au gouverneur.

Bien que toujours détenu, Kenyatta est élu président de l'Union nationale africaine du Kenya {KANU), formation militant en faveur de l'indépendance.

• Libéré en 1961, Kenyatta se rend Constitution du Kenya.

en Grande­ Bretagne où il représente la KANU lors des deux conférences de Lancaster et de Londres qui élaborent la future LA VICTOIRE ÉLECTORALE DE LA KANU • En mai 1963, la KANU remporte les élections législatives.

Le mois suivant, Kenyatta devient Premier ministre.

• Loin de soumettre les colons britanniques aux représailles attendues, il garantit la sécurité aux colons qui souhaitent rester au Kenya.

Parallèlement, il invite les Kenyans à « pardonner, mais ne pas oublier ».

L'ÈRE KENYATTA : 1963 -1978 UNE PRÉSIDENCE MODÉRÉE • Le 12 décembre 1963,le Kenya proclame son indépendance.

Un an plus tard exactemen� Kenyatta est élu président.

• A l'opposé de ce que redoutaient les Britanniques, l'indépendance du Kenya se réalise dans un calme relatif.

Dès son accession au pouvoir, le président Kenyatta fait preuve de modération, affichant un " profil " progressiste et pro-occidental.

LE NATIONALISME KIKUYU • Ce qui apparaît plus important encore aux yeux de l'ex-puissance coloniale est que le régime kenyan ne transforme pas fondamentalement la structure foncière du pays.

Ainsi, les terres rachetées aux colons européens sont redistribuées selon des critères tribaux, tandis qu'une élite kenyane se constitue au sein de l'ethnie kikuyu dont Kenyatta fait partie.

Sous la présidence de celui-ci, la politique de la KANU apparaît ainsi guidée par un fort nationalisme kikuyu.

• Au cours des années 1960 et 1970, de nombreux Kikuyus, encouragés et aidés par le président Kenyatta, achètent les terres des anciens colons.

Quittant la province du Centre surpeuplée, ils s'installent dans la vallée du Rift.

STABILITÉ POLITIQUE ET ESSOR ÉCONOMIQUE • ëhégémonie de la KANU, devenue parti unique en 1969, se traduit par une stabilité politique qui rassure les investisseurs étrangers, même si l'absence du multipartisme exacerbe les tensions entre les ethnies.

Nairobi est progressivement modernisée et une zone industrielle est créée près de Thika.

Parallèlement, l'industrie du tourisme -fondée sur les réserves d'animaux sauvages-se développe rapidemen� offrant ainsi au pays une importante source de revenus.

• Sous la présidence de Kenyatta, le Kenya connaît ainsi une forte croissance économique.

Le prestige de celui que l'on surnomme le Mzee - « le Vieux » - ne se dément pas jusqu'à sa mort, en août 1978.

L'ÈRE ARAP-MOI : 1978 -2002 UN KALENJIN AU POUVOIR • Avant sa mort.

Kenyatta avait désigné son successeur en la personne du vice­ président DanieiArap Moi, qui appartient à une ethnie minoritaire, les Kalenjins.

Ce choix était guidé par le désir d'atténuer la prépondérance des Kikuyus dans la vie politique.

• La succesion de Kenyatta entraîne certaines tensions au sein de l'appareil d'État.

Toutefois, le président apaise les craintes en dénonçant la tribalisation de 1-------------l la vie politique.

Parallèlement, il lance un programme de réformes, promet de s'attaquer à la corruption et renforce UNE CONSTITUTION DÉTOURNÉE • La Constitution qui accompagne l'indépendance du Kenya, élaborée conjointement par le colonisateur britannique et les dirigeants nationalistes kenyans, donne au pays un régime parlementaire bicaméral et fédéral.

• Dans l'esprit de ses initiateurs, le système fédéral doit, face aux tendances centralisatrices qui profitent à l'ethnie majoritaire, permettre de préserver les droits des minorités.

Les représentants des minorités sont regroupés dans l'Union démocratique africaine du Kenya (KADU) qui est soutenue par les Européens et par les Indiens.

• Toutefois, le régionalisme ne survit pas à la déroute électorale de la KADU, en mai 1963.

Victorieuse, l'Union nationale africaine du Kenya {KANU}, le parti de Kenyatta, qui défend une conception centralisée de l'État, impose bientôt ses choix : la plupart des pouvoirs attribués aux régions seront abolis.

• Rédigée en vue d'organiser le fonctionnement d'un État multiethnique, la Constitution du Kenya régit depuis lors un État très centralisé qui connaît régulièrement des troubles communautaires.

les pouvoirs de l'armée.

LE DURCISSEMENT DU RÉGIME • La dérive autoritaire qui va marquer sa présidence ne tarde toutefois pas à se manifester.

En juin 1982, le président Moi consacre dans les textes le régime de parti unique.

Parallèlement, il renforce le poids de son ethnie à tous les niveaux de l'État.

• En août 1982, il doit faire face à une tentative de putsch conduite par des unités de l'armée de l'air.

· Aux effets de l'accroissement démographique des années 1980 s'ajoutent les tensions sociales suscitées par la crise économique qui touche alors le pays, en plus des affrontements interethniques.

En réponse, le régime durcit sa politique et oppose la force aux manifestants qui réclament plus de démocratie.

LES AFFRONTEMENTS INTERCOMMUNAUTAIRES • En 1991, le Forum pour la restauration de la démocratie (FORD) voit le jour.

Ses appels à la libéralisation du régime sont bientôt relayés par la communauté internationale dont les pressions contraignent le président Moi à instaurer le multipartisme.

• Face à une opposition prise de court.

Daniel Arap Moi est réélu en décembre 1992 lors des premières élections libres, mais avec seulement 35 %des suffrages.

• Parallèlement, les affrontements intercommunautaires redoublent d'intensité : des dizaines de milliers de Kikuyus sont chassés de la vallée du Rift par les Kalenjins et les Massaïs.

• En juillet 1995, la Grande-Bretagne suspend son aide au Kenya, en raison des violations répétées des droits de l'homme qui s'y produisent • En 1997 et en 1998, des Kikuyus et des Kambas sont la cible de règlements de compte ethniques d'une rare violence : des centa ines de personnes sont tuées.

• Daniel Arap Moi est réélu en janvier 1998 pour un cinquième mandat, au terme d'un processus électoral marqué par de nombreuses irrégularités.

L'OMBRE DU TERRORISME MONDIAL • En août 1998, un attentat à la bombe détruit l'ambassade américaine à Nairobi : 247 personnes sont tuées, dont 12 Américains.

ëattentat financé par le Saoudien Oussama Ben Laden est revendiqué par l'Armée islamique pour la libération des Lieux saints de l'islam.

• En novembre 2002, une voiture piégée explose devant un grand hôtel de Mombasa pendant que des missiles sont tirés sur un avion d'une compagnie israélienne, sans l'atteindre.

L'ALTERNANCE DÉMOCRATIQUE LE DAUPHIN DbiGNÉ • Au mois d'août 2002, le président Moi annonce la tenue d'élections générales pour le mois de décembre.

La Constitution ne l'autorisant pas à se représenter, il choisit comme dauphin Uhuru Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta.

De son côté, l'opposition se regroupe au sein de la Coalition nationale arc-en-ciel (NARC) dont le candidat est Mwai Kibaki.

DES ÉLECTIONS RÉGULIÈRES • Mwai Kibaki remporte l'élection présidentielle dès le premier tour avec 62,2% des suffrages.

Lors des élections législatives, la NARC obtient d'enthousiasme populaire, ces élections marquent la première alternance démocratique depuis l'indépendance, en 1963.. »

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