Irlande.
Publié le 15/04/2013
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n’étaient que des tenanciers, soumis à des fermages prohibitifs, qui louaient ou sous-louaient à des intendants des terres morcelées à l’extrême, qui appartenaient à degrands propriétaires britanniques.
La misère et, jusqu’à l’indépendance, le poids de la domination britannique, continuèrent d’alimenter une émigration, qui, si elle seréduisit après la Seconde Guerre mondiale, perdura jusque dans les années 1970.
Plus de 6 millions d’Irlandais émigrèrent entre 1845 et 1950.
Le mouvement,pratiquement interrompu après 1970 en raison du décollage économique du pays, a repris dans des proportions moindres à la fin des années 1980.
Il explique la stagnationde la population, dont la croissance annuelle n’a été, pour la période 1990-1995, que de 0,28 p.
100.
Toutefois, la baisse du chômage résultant de l’essor économique continu que connaît l’Irlande depuis 1987, et qui s’est confirmée au cours des années 1990, tend à inverserle phénomène ; en 1996, pour la première fois dans son histoire, le pays a enregistré un solde migratoire positif : les expatriés de retour au pays ont été plus nombreux queles émigrants.
Si ces chiffres se confirment, l’Irlande sera en passe de devenir une terre d’émigration.
3.2 Divisions administratives et villes principales
La république d’Irlande est divisée en 26 comtés et en 4 bourgs-comtés : les villes de Dublin, Cork, Limerick, Waterford, dont les municipalités sont administrativementindépendantes des comtés.
Les conseils de comté et les county borough corporations, les collectivités représentant les 4 bourgs-comtés, sont élus pour cinq ans, de même que les conseils de district urbain et les conseils municipaux, qui ont compétence, au niveau local, dans les domaines tels que la politique de santé, du logement ou ladistribution d’eau.
Malgré les mutations économiques et sociales des dernières décennies, le taux d’urbanisation demeure très inférieur à celui des autres pays européens.
En 2005, 60 p.
100des Irlandais habitaient en ville.
Plus d’un million d’entre eux vivent et travaillent dans l’agglomération de Dublin, la capitale, qui concentre environ 40 p.
100 de l’emploiindustriel et commercial ainsi que l’essentiel des activités administratives et culturelles.
La deuxième ville du pays, Cork, le grand port irlandais, ne compte qu’un peu plusde 123 062 habitants (2002).
La politique d’aménagement du territoire menée par les pouvoirs publics vise à créer d’autres pôles urbains dans le pays, afin de limiterl’exode rural vers la capitale.
Les villes les plus dynamiques sont, dans l’Ouest rural, Limerick (54 023 habitants), centre commercial, et Galway, ville universitaire(65 832 habitants), et dans le sud-est, Waterford (44 594 habitants), centre de l’industrie agroalimentaire.
3.3 Institutions et vie politique
3.3. 1 Pouvoir exécutif
Aux termes de la Constitution de 1937, qui ne peut être modifiée sans l’approbation de la population, par voie référendaire, l’Irlande est une démocratie parlementaire.
Le chef de l’État est le président de la République, élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans ; c’est une fonction essentiellement représentative.
Le Premier ministre, responsable devant la Chambre des représentants ( Dáil), détient le pouvoir exécutif.
Il est nommé par le président sur avis du Dáil.
Les membres du gouvernement sont choisis par lui, après approbation des représentants du peuple, et nommés par le président de la République.
3.3. 2 Pouvoir législatif
Le Parlement irlandais est bicaméral.
Le Dáil compte 166 représentants, élus pour cinq ans au suffrage universel direct, selon un mode de scrutin proportionnel.
Le Sénat(Seanad) est constitué de 60 membres, dont 11 sont nommés par le Premier ministre, 6 sont élus par des universitaires et 43 sont choisis au sein d’un collège électoral de quelque 900 représentants des collectivités locales, du monde du travail, de l’Administration, des services sociaux, du commerce et de l’industrie, ainsi que de la culture.
LeSénat vote les lois mais ne peut défaire un gouvernement.
3.3. 3 Pouvoir judiciaire
Comme aux États-Unis, la Cour suprême, dont les juges sont nommés par le président de la République sur recommandation du gouvernement, est à la fois la plus hauteinstance judiciaire, qui juge en dernier recours des appels, et l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois.
Elle est saisie, dans ce cas, par le président de laRépublique.
Les autres instances judiciaires sont la cour criminelle centrale, la chambre criminelle de la cour d’appel, les tribunaux de district et les tribunaux de circuit.
3.3. 4 Partis politiques
La vie politique irlandaise a longtemps été dominée par deux partis de droite dont l’opposition remontait à l’indépendance, en 1922 : le Fianna Fáil (« Guerriers de ladestinée », 1926) et le Fine Gael (« Famille des Gaels », 1933).
Fondé par Eamon De Valera, père de l’indépendance irlandaise, le Fianna Fáil représentaittraditionnellement la petite bourgeoisie nationaliste, les classes moyennes et les petits fermiers.
Plus modéré, le Fine Gael, parti de centre droite, recrutait davantage ausein de la grande bourgeoisie, des professions libérales et des gros agriculteurs.
Ces clivages demeurent en grande partie valides.
Depuis le début des années 1930, tous les Premiers ministres appartiennent à l’un ou l’autre parti, mais une recomposition politique s’est amorcée depuis la fin desannées 1980, avec une progression de la gauche.
Cette recomposition a été marquée, en 1990, par l’élection à la présidence de la République de Mary Robinson, soutenuepar le Parti travailliste (Labour Party) et la Gauche démocratique.
La Gauche démocratique est une formation émanant d’un mouvement marxiste fondé dans lesannées 1970 par une partie du Sinn Féin, branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army, IRA).
Mais, en 1997, le centre droit revient au pouvoiravec Bertie Ahern comme Premier ministre et Mary Mac Aleese comme présidente de la République.
3.3. 5 Défense nationale
En 2003, l’Irlande a consacré à sa défense 0,7 p.
100 du PIB.
Les forces militaires irlandaises (Permanent Defence Force), regroupent 12 700 hommes auxquels s’ajoutent 16 450 réservistes.
Le recrutement se fait sur la base du volontariat.
En 1949, la république d’Irlande a refusé d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord(OTAN).
Les statuts de l’Alliance garantissaient, en effet, à tous les pays signataires — dont le Royaume-Uni — l’intégrité de leur territoire : c’eût été reconnaître commedéfinitive la séparation des deux Irlande, ce que le gouvernement refusait de faire.
3.4 Langues et religions
L’anglais et le gaélique, la langue nationale ( voir Celtiques, langues), sont les deux langues officielles du pays.
Environ 25 p.
100 des Irlandais pratiquent le gaélique, que les gouvernements successifs, depuis l’indépendance, ont cherché à promouvoir.
Les écoles du pays enseignent les deux langues.
La liberté de culte est garantie par la Constitution.
Le catholicisme est la religion de 95 p.
100 des habitants.
Les protestants, appartenant principalement à l’Église d’Irlande,anglicane, à l’Église méthodiste et à l’Église presbytérienne, sont davantage représentés à Dublin que dans le reste du pays.
L’autorité suprême de l’Église catholique est exercée par l’évêque d’Armagh (Irlande du Nord), primat d’Irlande, l’évêque de Dublin n’étant que primat de l’Eire (républiqued’Irlande).
Le catholicisme a joué un rôle essentiel dans la définition d’une identité irlandaise, par opposition à l’Angleterre protestante.
Sous la domination britannique, larevendication de l’appartenance religieuse et du libre exercice du culte catholique — les offices publics ont été interdits jusqu’à la fin du XIXe siècle — était indissociable de.
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