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Jean Bodin (1530-1596) - L'auteur de «La République»

Publié le 27/02/2008

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Né à Angers en 1530, d'abord religieux profès dans l'ordre des Carmes, Jean Bodin a fait son droit à Toulouse avant de «monter» à Paris. Peu doué pour la plaidoirie, il excelle dans l'érudition. Il est conseiller du duc d'Alençon avant d'être député aux états généraux de 1576. Il est partisan de la paix et de l'ordre dans l'Etat.

En 1566, dix ans auparavant, Bodin avait ouvert des voies nouvelles par sa Méthode pour faciliter la connaissance de l' H isloire, écrite en latin. cc Comment recueillir les fleurs de l'histoire et en détacher les fruits les plus doux n, cette phrase de son Épître dédicatoire traduit mal l'étendue et l'austérité du propos de notre puissant et difficile penseur, précurseur de Montesquieu. Au vrai, ainsi qu'il le précise plus loin dans la même Épître, il cherche dans l'histoire un esprit des lois : cc C'est l'histoire qui nous . permet de rassembler les lois des anciens dispersées çà et là, pour en opérer ici la synthèse ; en réalité le meilleur du droit universel se cache bien dans l'histoire n, parce qu'on y trouve cc les mœurs des peuples, sans compter l'origine, l'accroissement, le fonctionnement, les transformations et la fin de toutes les affaires publiques n. Déjà était amorcé, dans cette dernière phrase, le plan de la République. Et, dans le corps même · de la Méthode, on trouvait l'amorce de la théorie des climats que reprendrait le grand ouvrage de 1576, en attendant que Montesquieu lui fît un sort éclatant, ainsi qu'on verra. Un énorme chapitre, le sixième, sur cc la constitution des Républiques n, révélait, mal dégrossies encore, les principales préoccupations et préférences qui se feraient jour définitivement dans la République.

En 1568, le philosophe du droit et le philosophe de l'histoire, mariés au philosophe politique, qui s'étaient exprimés dans la Méthode, font provisoirement place à l'économiste, préoccupé du problème cc de renchérissement de toutes choses ». La Response à M. de Malestroit prouve que Bodin devançait en ce domaine la plupart de ses contemporains, parce qu'il percevait la révolution économique du xvie siècle, comprenait sa gravité, et en fournissait cc avec une remarquable rigueur logique une interprétation n (Henri Hauser).

 

La République - que Bodin écrit en langue cc populaire n c'est-à-dire en français, cc pour être mieux entendu » de tous les bons Français -, reprend et couronne tant de recherches érudites, tant de lectures d'une inimaginable variété, tant de méditations originales et ingénieuses, mêlées à d'étranges vues astrologiques et pythagoriciennes. C'est la somme juridico-politique du siècle (et l' cc économique » fait alors partie du cc politique »). La table des matières de ces six livres, qui totalisent quarante-deux chapitres impressionnants, décourageants, surtout pour qui sort des chapitres incisifs du Prince, a de quoi étourdir le lecteur le plus intrépide. La famille, la puissance maritale, la puissance paternelle, l'esclavage, le citoyen, le sujet, l'étranger, le protégé, les traités et alliances, le prince tributaire, feudataire, souverain ; la souveraineté et ses vraies marques ; les diverses sortes de Républiques : monarchie tyrannique, monarchie seigneuriale, monarchie royale, l'état aristocratique, l'état populaire ; le Sénat, les officiers, commissaires, magistrats, les corps, collèges, états et commu­nautés ; les finances et les monnaies ; les peines ; la justice distributive, commutative et harmonique ; la naissance, accroissement, état florissant, décadence et ruine

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« LES « SIX LIVRE S DE LA RÉPUBLIQU E » DE JEHAN BODIN 1576 • Représenter le roi de France comme la tête de l'organisation politique tout entière, c'était là l'objet primordial de la République.

• G.

H.

SABINE.

Aucun ouvrage ne diffère plus du Prince que les Six Livres de la Rép ublique (en abr égé : la Rép ublique).

Peu d'hommes sont aussi différents l'un de l'autre que le Florentin Nicolas Machiavel et l'Angevin Jehan Bodin.

Auprès de la Répu blique, monument massif de science politique et de droit public, rébarbatif et sans fenêtres, bardé d'érudition et dénué de toutes grâces, Le Prince figure le passe-temps sans portée d'un amateur désinvolte.

Auprès de Bodin, rigoureux juriste abondant en raisonnements, rigide moraliste aux duretés bibliques, haute conscience préoccupée du problème religieux et du souverain Bien de l'É tat comme de celui de l'ind ividu (à l'exemple de Platon et d'A ristote }, Mac hiavel apparaît un adorateur étroit et cynique du Pouvoir concret.

Le Pouvoir concret a toujours fasciné les hommes plus que les abstractions autour du Pouvoir, et un opuscule alerte écrit avec maîtrise sera toujours plus lu qu'un savant et pesant traité dépourvu de style.

Cependant la République, qui nous paraît aujourd'hui parfaitement illisible, a fait époque -tout autrement que Le Prince.

Elle a marqué une date en ce xvi e siècle déclinant qui, à travers les fastes cruels de la Renaissance, les querelles théologiques de la Réforme, suivies des sanglantes 34. »

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