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Jean Jaurès

Publié le 28/02/2010

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Jean Jaurès est la figure de proue du socialisme français avant 1914. Il naquit le 3 septembre 1859 à Castres dans une famille d'origine bourgeoise : son arrière-grand-père maternel fut maire de Castres et professeur de philosophie au collège municipal ; son père, négociant malheureux, possédait près de Castres, à la Fédial, une petite ferme de six hectares. La famille vivait médiocrement. Jean Jaurès et son frère entrèrent comme boursiers au collège de Castres en 1869, grâce à l'intervention d'un cousin, l'amiral Jaurès. Jean Jaurès est bien le fils de cette bourgeoisie des "nouvelles couches", proche du monde rural, si caractéristique des débuts de la Troisième République. Il est et restera un provincial, enfant de cette terre de l'Albigeois dont il parle le patois. L'inspecteur général Deltour, en tournée à Castres, remarqua les qualités exceptionnelles du jeune élève de rhétorique et le fit entrer en 1876 au collège Sainte-Barbe, à Paris, pour préparer le concours d'entrée à l'École normale supérieure. Reçu premier, en 1878, dans une promotion qui comprend Bergson, puis agrégé de philosophie, Jaurès regagne le Sud-Ouest et enseigne deux ans au lycée d'Albi, avant d'être nommé, en 1883, maître de conférences à la Faculté des lettres de Toulouse.

« pas pris au phénomène de la colonisation.

Désormais, il dénonce l'impérialisme colonial et, notamment, lesinterventions de la France au Maroc.

Surtout, il s'efforce de lutter contre les dangers de guerre.

Internationaliste etpatriote, comme l'atteste L'Armée nouvelle écrite en 1910, il se sépare de l'antimilitarisme d'un Hervé, comme del'attitude de Guesde, pour qui prime la lutte contre le capitalisme.

Favorable, en cas de guerre, ainsi que leblanquiste Édouard Vaillant, à une grève générale internationale concertée et simultanée, afin d'imposer le recours àl'arbitrage, il met ses espoirs en l'Internationale, seule susceptible de coordonner cette grève.

Sans doute, dans sonoptimisme généreux, sous-estime-t-il la puissance du nationalisme et se fait-il des illusions sur la social-démocratieallemande.

Ses campagnes contre la menace de guerre et la loi de trois ans sont dominées par le meeting de 1913au Pré-Saint-Gervais qu'évoque Aragon dans les Beaux Quartiers.

Pour la grande presse nationaliste, Jaurès estl'homme à abattre, "Herr Jaurès".

Le 31 juillet 1914, un ancien sillonniste, esprit malade, influencé par les campagnesde L'Écho de Paris et de La Liberté, Villain, assassine Jaurès, qui s'apprêtait, semble-t-il, à dégager la responsabilitédes socialistes français vis-à-vis de l'action diplomatique du gouvernement. L'homme a suscité les passions les plus vives et les plus opposées, mais trouva pourtant l'estime de certains de sesadversaires : Denys Cochin ou Maurice Barrès.

Indifférent à la mise extérieure, simple, fidèle dans ses amitiés,Jaurès surprend par la variété de ses dons.

L'orateur à l'éloquence chaleureuse est marqué par l'influence desclassiques, tout particulièrement des classiques grecs.

Le journaliste laisse plus de deux mille articles dans la seuleHumanité, d'innombrables articles dans des journaux ou revues, de La Dépêche de Toulouse, où il fut critiquelittéraire et chroniqueur politique, à La Petite République et à la Revue de l'Enseignement primaire.

L'historien écrivitune Histoire socialiste de la Révolution française, et une Guerre franco-allemande. Jaurès offre l'exemple très rare d'un homme politique qui, au long des années et des expériences, évolue de plus enplus vers la gauche. Sa carrière s'arrête tragiquement au moment où il eût été confronté à des choix difficiles.

Qu'eût-il fait face à laguerre et à la révolution de 1917 ? Il serait sûrement entré dans le gouvernement d'Union sacrée.

Mais qu'eût-il faiten 1917 ? Questions peut-être rhétoriques, mais qui ont le mérite de mettre en évidence les contradictions de la"synthèse jaurésienne".

Entre les Lumières du XVIIIe siècle et le marxisme, entre l'idéalisme et le matérialisme, entrel'histoire selon Marx et l'histoire selon Michelet, entre l'internationalisme et la nation, entre les réformes et larévolution, entre la démocratie libérale et le collectivisme, entre le rationalisme et cette "arrière-pensée" religieusequi le hanta toute sa vie, Jaurès s'efforça de tenir un difficile équilibre.

Après sa mort, le socialisme démocratiquecomme le communisme se réclamèrent de lui.

Mais sans doute sa personnalité est-elle trop riche pour être enferméedans une formule unique.. »

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