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Jean sans Peur

Publié le 27/02/2008

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Jean sans Peur était le fils aîné de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre. Né à Rouvres-en-Plaine, le 28 mai 1371, il reçut le 16 mars 1384 le titre de comte de Nevers et épousa, le 12 avril suivant, Marguerite de Bavière. Lorsque Sigismond de Hongrie obtint qu'une croisade serait prêchée contre les Turcs, il reçut le commandement de l'armée venue de France. Il rejoignit avec elle la Hongrie et gagna ses éperons de chevalier lors de la prise de Vidin. Mais il se laissa entraîner à attaquer l'armée du sultan Bajazet, qui venait débloquer Nicopolis ; il fut pris, mais échappa au massacre de ses compagnons (25 septembre 1396). Le sultan exigea une rançon de deux cent mille florins, et le comte Jean revint à Dijon le 22 février 1398. Le 27 avril 1404, il succédait à son père comme duc de Bourgogne ; mais c'est seulement après la mort de sa mère qu'il partagea l'ensemble de l'héritage avec ses frères Philippe et Antoine.

« largement diffuser.

Une réplique fut aussitôt présentée de la part de la duchesse d'Orléans ; mais Jean s'en tint à sajustification, et l'affaire devait plus tard être portée devant le concile de Constance, où Gerson chercha à obtenir lacondamnation de la théorie du tyrannicide, que défendaient les représentants bourguignons, et surtout l'évêqueMartin Porée. Associé au gouvernement par la paix de Chartres (1409), il se débarrassa de toute opposition en faisant exécuter leplus gênant des partisans des princes, le grand-maître de l'hôtel Jean de Montaigu (17 octobre 1409).

Les princesessayèrent par deux fois de ressaisir le pouvoir, en 1410 et 1411 ; la seconde fois, Jean mena l'armée royale sousles murs de Bourges.

Les paix de Bicêtre (1410) et d'Auxerre (1412) le laissèrent maître du gouvernement, qu'ilexerçait au nom du dauphin, à qui il avait marié sa fille Marguerite.

Les bouchers parisiens, partisans du duc, s'enprirent malgré lui à l'entourage du dauphin lors des émeutes de 1413 : le dauphin se rapprocha des princes et ducomte d'Armagnac, et Jean dut s'enfuir, tandis que ses partisans étaient éliminés du gouvernement.

Cependant unecampagne de l'armée des princes contre Arras échoua, et une nouvelle paix fut conclue en 1414. La réaction armagnaque fut violente ; on refusa à Jean de rejoindre en personne l'armée royale, et il retint soncontingent qui ne participa pas à la bataille d'Azincourt.

On poursuivit le procès du tyrannicide à Constance.

Onpersécuta ses partisans parisiens. Aussi Jean trouva-t-il bientôt un terrain favorable.

Le 25 avril 1417, il lança la proclamation de Hesdin, par laquelle ilannonçait son intention de débarrasser le royaume du gouvernement corrompu et oppressif de ses adversaires.

Ilobtint le ralliement de nombreuses villes et marcha sur Paris.

La délivrance de la reine, emprisonnée par lesArmagnacs, lui permit d'installer au nom de celle-ci un gouvernement à Troyes (1418).

Le 29 mai 1418, un complotlui livrait Paris, où s'exercèrent de sanglantes représailles, au point que le duc dut sévir contre ses partisans. Cependant le dauphin Charles avait pu s'échapper et constituer à Bourges un contre-gouvernement.

La guerre civileavait favorisé les conquêtes du roi d'Angleterre, avec lequel les deux partis n'avaient cessé de négocier depuis ledébut de la crise, chacun espérant obtenir son appui contre l'autre.

L'entrée des troupes anglaises à Rouen, puis àPontoise, décida le duc à tenter un rapprochement avec le dauphin.

Une entrevue, sur le pont de Montereau, donnal'occasion à Charles et à son entourage de tendre un guet-apens où Jean trouva la mort, le 10 septembre 1419. Tout au cours de cette lutte pour le pouvoir, Jean sans Peur avait adopté la même ligne de conduite.

En face desmalversations des officiers royaux et des dilapidations des princes, il se posait en champion de la réforme del'administration et du soulagement des sujets du royaume.

Il obtint ainsi une audience favorable auprès desbourgeoisies urbaines aussi bien que du petit peuple des villes, qu'il savait flatter, notamment de la puissantecorporation des bouchers dont le chef, Simon Caboche, a donné son nom à la grande ordonnance réformatrice de1413, dite "ordonnance cabochienne".

La proclamation de Hesdin reprend les mêmes thèmes et ajoute à l'épurationdu gouvernement la suppression des impôts extraordinaires.

Ceci favorisera le ralliement des villes qui constituèrentla France "bourguignonne" face à celle des Armagnacs ; les troupes ducales aidèrent du reste le parti bourguignon àtriompher dans plusieurs d'entre elles (comme Mâcon).

Mais le duc de Bourgogne, prisonnier de sa propagande, neput rétablir les aides qu'il avait supprimées.

Il lui fallut recourir à des expédients et à des mutations monétaires. Les vicissitudes qu'il traversa au cours de la longue lutte pour le pouvoir ont parfois imposé l'idée d'un princeaustère, renfermé, sournois.

Jean sans Peur manquait de contrôle sur lui-même et cédait aux emportements et auximpatiences.

Il ne diffère pas autant de son père qu'on l'a souvent dit.

Lui aussi aimait le faste et dépensaitlargement ; l'adoption des différents emblèmes par lesquels il manifestait son opposition à Louis d'Orléans (l'ortie, lerabot qui "planait", le bâton noueux de son cousin) s'accompagne de prodigalités vestimentaires.

Jean sans Peurétait donc bien un prince de son temps, même s'il a su faire prévaloir de lui une idée conforme aux tendances de lapropagande qu'il mania en virtuose.. »

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