Koutour, la cité des pigeons

« jours en fin d'après-midi.

Il n'y a qu'à partir du prin­ temps, et pour trois mois à peu près, que les pigeons trouvent de quoi sustenter leur féroce appétit dans la nature.

Trouées de motifs géométriques permettant le passage des oiseaux et traver­ sées de poutres à intervalles réguliers, les tours sont cons­ tituées de milliers de pots en terre cuite cimentés avec du pisé.

Tapissant les murs inté­ rieurs, tels des alvéoles, ces pots forment ainsi des mil­ liers de nids.

Depuis une quinzaine d'an­ nées, Abdallah, le régisseur, veille seul quotidiennement à l'entretien de chaque pigeon- nier .

Il contrôle nid par nid l'état des pontes.

Chaque couple de pigeons fournit quatre ou cinq pontes par an, chacune comportant deux œufs.

Dès que les oisillons at­ teignent leur vingtième jour, Abdallah les prélève du nid.

Les couples de pigeonneaux sont vendus environ un euro vingt (quatre livres égyptien­ nes) aux restaurateurs ou aux grossistes.

Chaque mois, Mahmoud Ou­ safi livre ainsi aux papilles des gourmets près de cinq cents couples de pigeons .

L'élevage vend également comme en­ grais les quinze tonnes de dé­ jections récupérées chaque année à l'intérieur des pi-geonniers.

Et deux fois par an, en janvier et en juillet, Abdallah engage des paysans des environs pour l'aider à nettoyer complètement cha­ cune des tours.

Le lavage in­ tégral à grande eau se fait au fur et à mesure à raison d'une fois tous les quatre ou cinq ans pour chaque pigeonnier.

Une tâche colossale dont Ab­ dallah s'acquitte pour le plus grand plaisir des touristes qui viennent de plus en plus nombreux admirer la magni­ fique cité-forteresse des pi­ geons de Koutour.. »