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La chevalerie au Moyen Age (XIe-XVe siècle)

Publié le 27/02/2008

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Une tradition qui ne veut pas mourir. La chevalerie est la forme chrétienne de la condition militaire au Moyen Age. Le caractère spécifique de la classe militaire se précise à mesure que la guerre devient l'affaire d'un petit nombre d'hommes spécialisés dans le combat à cheval: l'aristocratie féodale est d'abord une aristocratie guerrière. L'Eglise, fidèle au schéma d'une société tripartite (ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent), s'efforce de donner un idéal à ceux qui ne se sentent attirés que par la force pure. A partir du XIe siècle, on entre en chevalerie par un acte religieux, presque un sacrement: l'adoubement.

« combattants d'élite • les hommes du Moyen Âge, à partir forment une micro - du X' siècle, s'ils ne sont pas voués société autour d 'un à la prière (oratores) , sont soit chef noble, qui producteur.; (rustid , laboratores) , les dote de leur soit guerrier.; (bellatores , milites) .

éfrrlp-.t en • Cette dernière fonction revêt une guise de solde , voire importante essentielle , du fait des leur concède une danger.; du monde : incur.;ions de terre dont ils tireront revenu .

Vikings, de Magyar.;, de Sarrasins • D'abord ouverte à tous , la (ou Maures) ; luttes entre seigneur.; chevalerie se trouve de lait au xu•- féodaux qui couvrent l'Europe de x m • siècle, réservée aux fils de chateaux (auxquels la Castille , par familles nobles .

Un jeune garçon exemple , doit son nom) .

passe par les stades de damoiseau , • Puis la religion valet écuyer, avant d'être fait catholique chevalier, généralement ver.; l'age endigue la de quinze ans, souvent vers v ingt et violence et un ans (age de la majorité).

sanctifie les combats, donne PAIX ET ntvE DE DIEU des buts nobles • Aux buts purement guerriers de au métier des défense militaire se superposent des idéaux chrétiens .

En effet insérée dans un monde de violence ordres quasi religieux.

quotidienne où pillards , bandes • Aujourd 'hui, à l'exception de armées , «tyrans» à la tête de l'ordre de Ma~e qui a conservé partisans terrorisent les populations, sa première vocation hospitalière , l'Église catholique milite pour la plupart des ordres dits «de l'établissement de la «pai x» (pax), chevalerie» , ayant perdu leur raison de la «trêve de Dieu» (treguo Dei).

d'être militaire, sont des confréries Son souci est de préserver la vie des honorifiques : on en devient pouperes , c'est-à-dire les faibles : les membre par le fait du Prince, en clercs , certes , mais aussi les veuves , récompense , et on porte un ruban les orphelins , les commerçants , etc., de couleur et une médaille .

et pour cela, elle crée des espaces protégés : sur les routes , sur les ii JJol;lld WJI marchés , dans les hospices et les sanctuaires , lieux de pax, et certains SKAJIES ET GLADUIHUIS jour.; de la semaine (du jeudi aprés - • Depuis l'Antiquité on connaissait midi au dimanche soir) , déclarés les guerrier.; sous les noms de tregua Dei, quiconque commet sicorius , bucellarius et même un assassinat est passible gladiator .

Tous ces hommes armés d 'excommunication .

vivaient en groupe autour d'un • L'Église, en lutte contre le pouvoir dominus , un senior.

Ce chef, auquel laïc dans le cadre de la «querelle le guerrier était lié par des liens des investitures», a besoin de d'obéissance ainsi que d'affection , défenseurs, de bras armés .

Elle qui offrait dons et protection , était entre sur le terrain des combats , que perçu comme le garant d'une jusque-là elle condamnait .

Nécessité éthique du courage et de la fidélité lait loi.

en amitié .

LEs soLDAn DU (HIIST DES UOCÉrtS D'HOMMES» • C'est ainsi que l'idéologie • Au sein de ces «sociétés purement guerrière s 'infléchit ver.; d'hommes», des rituels initiatiques l'idéal chevaleresque de défense des se mettent peu à peu en place, avec pauvres , des faibles -parmi lesquels épreuves de force et d'endurance, les membres du clergé-, puis à la blessures rituelles, etc.

Ce sont là protection de la foi.

On passe alor.; les origines de la cérémonie de du simple milites au miles Christi, l'adoubement forme policée, «soldat du Christ» .

la cérémonie conceptualisée de l'initiation .

de l'adoubement intègre une • Au fil du temps, quand le cheval bénédiction des armes.

s'Impose au même titre que • S'ouvre même la possibilité de se l'armure et les armes, tous sanctifier par les armes, puisque équipements fort coûteux, le métier celles-ci sont au service de l'Église.

de guerrier se spécialise .

les le saint le martyr ne sera plus 1314 1530 1809 Jacques de Molay sur le bûcher passif, enfermé dans un couvent que son amour pour sa une abbaye, ou retiré au désert resplendissante épée Durandal .

mais un combattant qui s'expose • le preu x, vaillant et sage à la fois, en première ligne .

conquiert sa place dans le royaume de Dieu à la pointe de l'épée, dans la LES CHEYAUEIS DE LA TMLE lONDE fureur des combats , et ce au milieu • Archétypes de ces hommes en de ses compagnons , ses frères armes voués au service de Dieu, d'armes .

parcourant le monde en quête du saint Graal : les mythiques chevaliers LEs CIOIStS de la Table ronde, réunis grace à • Cette idéologie de • soldats du Chrétien de Troyes autour du très Christ» atteint son apogée dans le sage et trés croyant roi Arthur.

Qui cadre des expéditions pour la ne connaît les valeureux Perceval, conquête des lieux saints de lancelot du lac, Yvain, qui, s'ils Jérusalem, et principalement le servent tous la reine Guenièvre, ont Saint-Sépulcre , menées par les la Vierge pour Dame suprême? «croisés» (porteur.; du signe de la croix).

Goftfroy th Bolllllotl , LE CID ET ROLAND Thomas de • C'est dans ce contexte de foi que Marle, s'inscrit la Reconquête de l'Espagne Gautier musulmane, illustrée par El Cantor Sans Avoir, de mio Cid, le culte des «saints Hugues militaires» (Georges, Martin et de Payns surtout Michel, le «prince des ~autres armées du petits Seigneur», etc.) aristocrates escortant saint de Jacques sur le Bourgogne ou de Champagne sont chemin de les héros de ces croisades , partisans Compostelle, de la réforme grégorienne de et surtout la l'Église , de «pauvres chevaliers » a..-• (pauvres au sens métaphorique) qui lloltJIH/, où le héros meurt en vouent leur vie à leur idéal religieux.

proclamant sa foi en Dieu , son seul • Quand la première croisade se véritable suzerain , en même temps termine, en 1099 , la question se pose de faire perdurer la présence liiiiM DES CHEVAIJEIS chrétienne au Proche-Orient face à • On appele krak (de 1'.-abelrllfak) l'Islam, de porter assistance aux les dlaœaux forts construits par les pèlerins , aux malades , aux faibles .

aoisés en Syrie et en P.mne au C'est de ce souci que naissent les Xlf siède pour mainœnir les ordres religieux de chevalerie à la fin COI1qUetes clritiennes au Proche- du Xl' siècle en Terre sainte, au Xl~ en Orient Espagne , plus tard dans l'Europe du • Outre les kraks de Montréal à • Nord-Est puis dans toute l'Europe.

Olawbak, en Transjordanie.

et de Moab (ou du Désert) à al-Karak, IITUELS n PIINCIPES dans le royaume de JénUem, l'histoire a retenu le célèbre krak 1;' ADOUIEMENT des 01evaliers (qala'at ai-Husn) • Au Xl~ siècle, le caractère mystique érigé dans le comté de Tripoli pour et sacré des chevalier.; est si vif que défendre la trouée d'Homs.

la cérémonie d'adoubement- à • En 1142,1es Hospitaliers s'y l'origine purement laïque et installent.

et ils reconstruisent la militaire -s'apparente à un forteresse en 1202.

Contrairement «huitième sacrement», à un nouveau aux habitudes de construdion des baptême, voire à une ordination .

chateaux forts de 1'~.

celui-ci • Nuit de veille en prière (veillée n'a pas de donjon.

mais une double d'armes), bain purificateur, enceinte renforcée de grosses tours confession, messe et communion en rondes.

la position en haut d'un tunique blanche et chlamyde (cape escarpement naturel rend le krak drapée sur l'épaule) vermeille , colée des Chevaliers quasi inexpuanable .

ou paumée (violent coup donné de la D'aileurs.les Hospitaliers y main droite par son parrain sur le cou résistent jusqu'en 1271, quand le ou sur la nuque de l'lmpétran~ plus sultan mamelouk lllllm en 1lient tard administré avec le glaive lui- finalement Il bout.

même) , remise du baudrier et de 1961 Nouvelle constitution de l'ord re de Ma~e l'épée (vue comme le glaive de l'esprit) , préalablement bénite, et des éperons dorés , puis du heaume, de l'écu et de la lance, équipement reçu comme un habit de gloire .

l'accolade finale scelle l'engagement féodal classique de loyauté du vassal enver.; son suzerain .

le félon , traftre a ses engagements, rompt ce lien et se met au ban de la société .

• Quand, au Xli~ siècle , un prêtre se substitue au suzerain laïc pour adouber un nouveau chevalier -un léger soufflet remplaçant la brutale colée - , le métier de la guerre est véritablement sacralisé.

LA HltiAIICHIE • Organisés sur le modèle de leur.; homologues monastiques et militaires, les ordres de chevalerie ont à leur tête un grand manre , auquel ils doivent une obéissance absolue .

• Il faut bien voir que ces ordres sont à la fois religieux et guerrier.; : outre les vœux traditionnels de pauvreté, obéissance et chasteté ~es Templier.; acceptent néanmoins des chevalier.; mariés) , leur.; membres font vœu de combat • Ces confréries sont supranationales : elles ne dépendent que du Saint- Siége.

• Ces troupes armées sont donc souvent perçues comme un État dans l'État ce qui ouvre la porte à bien des conflits avec les puissances temporelles , princes , rois et empereur.> .

• Parfois immensément riches par lès donations en argent et en domaines effectuées par leur.; membres, donc influents, les ordres de chevalerie subiront des attaques à proportion de leur puissance , des jalousies et rivalités , ainsi que des luttes pour le pouvoir qu'ils susciteront jusqu'à atteindre les trOnes , y compris celui de saint Pierre .

C'est ce qui provoquera notamment la chute dramatique des Templier.; par la volonté conjuguée du pape Clément V et du roi de France Philippe le Bel.

Robe blanche Devise «Non pas à nous , Se~neur, non pas nous , mais à Ton Nom seul, donne la v loire » (Temp/1ers) .

Emblème Deux épées cruciformes vermeilles sur champ d 'orvent (Porte-Gfa1ve) du Temple, rue Vieille- du-Temple Ces rues de Paris , doivent leur nom à l'ordre des Templiers .. »

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