Devoir de Philosophie

La Cour de France découvre le chocolat

Publié le 25/08/2013

Extrait du document

C'est par la voie royale, dans les malles d'Anne d'Autriche, jeune mariée de quatorze ans, que le chocolat fait son entrée en France. La fille de Philippe III d'Espagne, qui a épousé Louis XIII le 25 novembre 1615, l'a apporté avec elle, tel un précieux talisman. Qui mieux qu'une reine de France pouvait contribuer à lancer la vogue fulgurante du délicieux chocolat ?

« REMÈDE OU PLAISIR? Le chocolat est de prime abord présenté comme un remède qui « augmente les résistances de l'organisme contre toutes les fatigues corporelles ».

Le clergé espagnol fronce les sourcils .

Un remède, ce mélange onctueux qui exalte les sens ? Sa consommation n'est-elle pas un « plaisir » , et donc comme un péché ? Heureusement pour les amateurs, qui se demandent s'ils vont pouvoir continuer à s'adonner aux délices de ce « vice », le cardinal Brancaccio ne tarde pas à affirmer que le chocolat est une des nécessités de la vie, à l'instar du vin.

Et chacun, soulagé, de se régaler sans plus d'états d'âme ...

En France, Anne d'Autriche fait partager son goût pour le chocolat au cardinal de Lyon, le frère du cardinal de Richelieu, qui en use et en abuse pour « modifier les vapeurs de sa rate ».

Madame de Sévigné recommande à sa fille de consommer le délicat breuvage pour reprendre des forces.

Quand Mazarin fait venir des fabricants italiens qui conçoivent une infinie variété de produits chocolatés, chacun à la Cour se toque des nouvelles sucreries.

Oui se veut dans le ton se doit désormais d'avoir à portée de main une de ces bonbonnières ouvragées remplie de pastilles au chocolat! des vertus tant sacrées que curatives .

C'est en 1519, lors de la conquê ­ te du Mexique, que ! 'Espagnol Heman Cortés a découvert cette précieuse substance et a ob ser­ vé l'usage courant qu 'en font les autochtones.

La récolte des fè­ ves de cacaoyer est l'apanage des personnages de rang élevé, qui consomment le tdwcolatl sous forme d'une boi s son acidu ­ lée tirée des fruits frais ou d'un breuvage obtenu après avoir fait griller les fèves .

Les prin­ cesses du cru , elles , utilisent ce mélange comme mas que de beauté pour unifier leur teint.

En 1502, lorsqu 'il a débarqué sur l'île de Guanaja (l'actuel Honduras).

Christophe Colomb a noté que les indigènes ne se contentent pas de manger les fèves de cacaoyer grillées mais qu 'ils s'en servent aussi comme monnaie d'échange .

Pour les découvreurs des « Indes », tous ces usages prouvent bien que le chocolat est une denrée infini ­ ment précieuse .

Toute l'Europe se régale de chocolat Dans un premier temps, les Espagnols trouvent le chocolat trop amer pour l'apprécier vrai­ ment, d'autant que les Aztè ­ ques I'« agrémentent » de poi ­ vre .

Quelques années plus tard, l'introduction de la canne à sucre aux Canaries leur per ­ met d'adoucir le breuvage .

De même, des religieuses mis ­ sionnaires de Oua xaca ont l'idée d 'y ajouter du sucre de maïs ou du miel.

La nouvelle recette s'améliore encore lors ­ que la boisson est consommée chaude et non plu s froide .

En 1524, le chocolat débarque en Espagne .

Dix ans plus tard , il séduit la Flandre .

En 1580 , lflfmE DITI ONS ~ ATLAS les Espagnols ouvrent les pre­ mières choco/aterias, établisse ­ ments dans lesquels on dé ­ guste sa tasse de chocolat en jouissant d'un accompagne ­ ment musical.

En 1606, le Flo­ rentin Antonio Carletti régale les Italiens d'un chocolat importé des Indes, où le ca­ caoyer est cultivé depuis peu .

Au cours de la décennie sui­ vante, une décoction de la graine légèrement torréfiée et pulvérisée va s' imposer par ­ tout en Europe .

En France, Anne d' Autriche va faire maints émules .

De son petit-fils , le futur régent Philippe d'Or­ léans, chez qui on se bouscu­ lera pour être admis « au cho­ colat de Son Altesse royale », à Ninon de Lenclos, qui affirme qu'elle doit à la fève du cacaoyer de conserver sa beauté et chez qui le jeune Voltaire goûtera pour la pre­ mière fois le nouveau breu­ vage dont il n'aura de cesse de vanter l'arôme et les vertus.

En 1671 , avec l'ouverture du pre­ mier débit public de chocolat, rue Saint-Honoré, à Paris, la con s ommation de la fève sacrée des Aztèques commen­ cera à se démocratiser .

Jusqu'à ce que, en 1828, apparaisse le cacao en poudre .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles