La cour de Louis XIV : la journée du courtisan

L'existence du courtisan est harassante. S'il est du nombre des privilégiés qui assistent au lever du roi, il doit dès sept heures du matin se trouver au château de Versailles, paré, ajusté, enrubanné, parfumé. Le courtisan n'a pas le droit de s'attarder au lit ! Encore heureux s'il possède un logement dans la ville ou au palais. Les autres doivent souvent venir de Paris. La première obligation de l'homme de cour est d'être vu, ou de tenter d'être vu. En conséquence, il se presse, s'agglutine sur le passage de Sa Majesté. Le roi se rend à la chapelle. Le courtisan s'y précipite derrière le cortège pour s'emparer d'une place. Pendant l'office, il porte constamment son regard vers Louis XIV. La Bruyère s'offusque de cette attitude. « Debout, le dos tourné au prêtre, la face levée vers le roi agenouillé dans la tribune, il paraît adorer le prince et le prince adorer Dieu. »