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La crise du leadership aux États-Unis

Publié le 05/12/2018

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Curieusement, la diffusion de la vidéo, loin de se retourner contre Clinton, semble avoir renforcé le courant «indulgent». La rumeur avait suggéré que la retransmission contribuerait à montrer un tricky Bill retors, colérique et confus. C’est l’image inverse qui est apparue : un homme seul, plaidant sa cause avec flegme et ténacité, argumentant en bon avocat, n’éludant que des questions évidemment scabreuses. Aussitôt, les sondages ont enregistré le maintien et même la hausse de la popularité du président. Mais entre l’opinion du pays réel et celle des électeurs mobilisés pour les législatives de novembre, il existe traditionnellement une marge importante.

 

La question est aujourd’hui de savoir si, comme le soutient le procureur Starr, Bill Clinton est coupable de parjure, d’entraves à l’action de la justice et de subornation de témoins. La majorité républicaine emmenée par le sénateur Trent Lott et le speaker de la Chambre des représentants Newt Gingrich entend s’en tenir à un strict légalisme, conforme à l’esprit de la Constitution et au juridisme de la société. La démarche est donc parfaitement cohérente. Le problème vient de ce qu’elle est perçue moins comme l’exercice du droit que comme une mécanique impitoyable, destinée à briser un homme pour arracher d’entre ses mains le pouvoir présidentiel.

 

Le président et son entourage d’une part, le Parti démocrate et sa clientèle électorale d’autre part, ont été ébranlés par l’affaire. Plusieurs élus démocrates ont commencé à lui tourner le dos, à l’approche des élections. Son ami le vice-président Gore lui-même a fait preuve durant quelques semaines d’un soutien lointain. Les appels à la démission ont commencé à fuser. Mais très vite, les communautés qui soutiennent le parti démocrate, les

Le lundi 21 septembre, au moment où le président Bill Clinton monte à la tribune des Nations unies sous les applaudissements des ambassadeurs et chefs d’État du monde entier, les chaînes de télévision américaines diffusent les quatre heures de son interrogatoire du 17 août par le Grand Jury réuni par le procureur indépendant Kenneth Starr. Le comité judiciaire de la Chambre des représentants entame l’examen des preuves afin de déterminer s’il y a lieu d’engager la procédure l’impeachment du président des États-Unis. La petite affaire de sexe est devenue une affaire d’État.

 

Sous le regard accablé de l’opinion américaine, le monde politique américain se livre à un véritable jeu de massacre. Quelqu’un dirige-t-il encore les États-Unis ?

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