Devoir de Philosophie

LA DEFAITE ET LES DEBUTS DE LA RÉSISTANCE

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Texte : appel du 18 juin Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mai le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là. Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Général de Gaulle, Discours et messages, Berger-Levrault. Paris 1946. Questions : 1° Comment l'auteur explique-t-il la défaite de la France ? Que révèle cette analyse sur les mentalités du moment ? 2° Expliquez et commentez les jugements de l'auteur sur les Anglo-Saxons ? Comment ceux-ci vont-ils évoluer dans la guerre ? 3° En quoi ce texte est-il fondateur des mouvements de résistance ? Décrivez l'évolution de la Résistance intérieure pendant la guerre.

« — Les affrontements entre des personnalités qui ne sont pas hostiles l'une à l'autre, mais qui s'affrontent sur lalimitation de leurs pouvoirs (rapports Churchill-de Gaulle, ambiguïté des positions de Roosevelt, souci de «représentativité » qui conduit les Américains à préférer un temps Giraud à de Gaulle). — Les différences d'objectifs (se défendre pour les Anglais, mener la lutte pour les Français contre un occupant).Situation compliquée par l'entrée en guerre des Américains. — Les ambitions d'après-guerre (bloc Anglo-Saxons/isolement de de Gaulle, écarté des conférences du temps deguerre). • On montrera comment ces clivages aboutissent à une détérioration des rapports inter-alliés : — 1943 : rivalités anglo-américaines sur la Résistance.

Mise à l'écart de la France des futurs règlements{conférence de Téhéran : la Chine est prévue comme 4e Grand). — 1944 : rivalités politiques autour de la reconnaissance de la « victoire » française, du « gouvernement provisoire» et de la zone d'occupation en Allemagne. — 1945 : Yalta confirme la sujétion française.

Elle est à l'origine, dans le discours du général, du mythe « du partagedu monde », vision volontairement manichéenne de l'équilibre Est-Ouest. 3e question • Souligner l'originalité de l'appel du 18 juin : — C'est un discours adressé à l'Empire français et aux chefs politiques pour les inciter à continuer la lutte. — C'est un appel qui sera peu entendu (débâcle, liaisons radio). — C'est un texte qui, postérieurement, sera considéré comme l'acte de naissance de la Résistance parce qu'ils'oppose, chronologiquement et dans sa démarche, au discours de Pétain. • Montrer les différentes étapes de l'édification des mouvements de Résistance : — Automne 1940 ; différencier les comportements en zone sud et en zone nord.

L'hypothèque Vichy n'est pasencore levée. — Juin 1941 ; entrée du Parti Communiste dans la Résistance (effet de masse, tactique de guérilla). — Avril 1942 ; coordination des mouvements de Résistance avec le rôle de J.

Moulin.

La politique s'associe aucombat contre l'ennemi : idée d'une France à reconstruire.

Mais on soulignera les ambiguïtés que cache lerassemblement du C.N.R.

en 1943 : s'agit-il de reconstruire, de rénover ou de révolutionner le pays ? De plus, cetteRésistance intérieure et les Français de Londres peuvent-ils cohabiter dans un pays libéré ? On opposera le courage,la fraternité et l'élan des Résistants aux hypothèques politiques qui pèsent sur son avenir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles