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La démission de Sully

Publié le 25/08/2013

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sully

 

Ministre, homme de confiance et ami d'Henri IV, le duc de Sully ne reste pas longtemps en place après la mort du roi. En butte à l'hostilité de la régente Marie de Médicis, aux intrigues des grands et de Concino Concini, il va être poussé, le 26 janvier 1611, à démissionner du Conseil, ainsi que de ses

charges de surintendant des Finances

et de gouverneur de

la Bastille.

sully

« distribuer pensions, charges et bénéfices pour s'assurer la loyauté des princes du sang et des grands du royaume .

Dès le 17 mai , la rumeur court que Sully est en passe de per ­ dre son pouvoir.

Les ennemis du ministre d'Henri IV saisis ­ sent l'occasion au bond : cer­ tains conseillers vont jusqu 'à suggérer à Marie de Médicis de procéder à une révision de ses comptes depuis 1598 , c'est­ à-dire depuis qu'il est devenu surintendant des Finances ! Concino Concini, le favori de la reine mère , fait campagne en affirmant : « Comment, mon­ sieur de Sully pense donc gou­ verner les affaires de France comme du temps du feu roi ? Or, c'est ce qu'il ne doit nulle­ ment car, la reine étant reine, c 'est à elle de disposer de tout : et pour sûr je ne lui conseille pas de rien tenter contre sa volonté .» Bien qu ' il reste membre du Conseil, Sully a perdu l'indé­ pendance qui lui permettait d 'agir avec efficacité .

Sa posi- tion est d'autant plus fragile que la régente introduit un changement radical en ouvrant largement les portes du Conseil d 'État au x princes du sang et aux grands .

Au comité restreint qui, sous le règne d 'Henri IV, prenait des déci­ sions rapides succède un mini ­ Parlement, que Sull y surnom­ me « Conseil de mine et de faste », où l'on ergote et déli­ bère des heure s durant.

Princes contre ministres Au sein de ce nouveau Con seil, les ministres ne font pas forcé­ ment autorité et doivent sou­ vent se soumettre à la volonté des princes .

Attaqué par Con­ cini, Sully doit aussi faire face au duc Henri de Boui llon , qui se pose comme son rival à la tête du parti protestant .

Celui ­ ci lui cherche querelle à tout propos , ainsi , au mo is de juin 1610 , sur la question de s dé ­ penses de l'artillerie , dont Sully a la charge de grand maî ­ tre .

Le ton monte , les grands prennent parti.

« Madame , en échange de tout ce que j 'ai fait , et de tout ce que je serais prêt à faire , pour le service de Votre Majesté et du roi son fils ( ...

).je ne supporterais jamais quoi qu'il puisse arriver, qu 'il soit fait le moindre déplaisir à Sully qui est mon ami, et auquel j'ai les plus grandes obliga­ tions », assène le duc Charles de Guise à la régente.

Cette intervention incite Marie de Médicis à manifester un peu plus d'égards vis-à-vi s du ministre .

Mais Sully se sent profondé­ ment blessé dans son amour­ propre ; une blessure ravivée par les insinuations répétées du duc de Bouillon et de Concini, qui mettent en doute son honnêteté .

Le plus grave , c'est que les croissants be ­ soins d'argent de la régente mettent en péril les finances du royaume .

Parvenant tout juste à boucler un budget équilibré pour l'année 16 11, Sully perd patience et, le 2 6 janvier 161 1, donne sa démission .

Le départ du ministre va avoir de lourdes conséquences : il va entraîner la réorganisation du Conseil des Finances, qui sera désormais dominé par les protégé s de Concini.

Ce sera également le signe annoncia ­ teur de la disgrâce des autres ministre s du défunt roi, de la faibles se de l'autorité gouver­ nementale face au x princes et de l'irré s istible ascension des époux Concini au côté de Marie de Médicis .

LE TRÉSOR DILAPIDÉ A la fin du règne d'Henri IV, la situation financière de la France est florissante.

Dans son budget prévisionnel pour 161 I, le duc de Sully compte sur plus de vingt-cinq millions de livres de recettes, soit huit millions de plus que l'année précédente.

Mais la régente Marie de Médicis compromet l'équilibre des Finances en augmentant considérablement les dépenses de la Cour et celles liées aux pensions, qui représenteront plus de quatre millions de livres en 161 1 .

S 'y ajoutent les dépenses liées à la guerre, et Sully arrive tout juste à équilibrer le budget.

Son successeur, le président Jeannin , qui n'a ni son expérience ni sa fermeté , sera incapable d 'éviter un déficit, qui, dès 1614, atteindra la somme énorme de près de neuf millions de livres ! Largement entamé en février 1614, le trésor de la Bastille, amassé par Sully, sera vide en août 1615.

En quatre ans, tous les efforts du rigoureux ministre d'Henri IV auront été réduits à néant .

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