La Deuxième Guerre mondiale
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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" Nous n'avons rien à perdre, nous ne pouvons que gagner.
Notre situation économique est, en raison de nosrestrictions, telle que nous ne pouvons tenir que quelques années...
Il ne nous reste d'autre choix que l'action.
Nosadversaires courent de gros risques pour de modestes gains...
Leurs chefs sont en dessous de la moyenne.
Aucunepersonnalité, aucun seigneur, aucun homme d'action.
" Ainsi parle Hitler lorsqu'il s'adresse, le 22 août 1939, aux chefs militaires allemands auxquels il annonce la signature prochaine de l'accord avec l'Union Soviétique.
Le tour de la Pologne est venu, dit-il, la situation politique est favorable.
Ni l'Angleterre ni la France n'ont les moyens de tenirleurs engagements.
En ont-elles même volonté ? Si la création de la Grande Allemagne a été une réussite politique, elle n'en pose pas moins desquestions sur le plan militaire.
Il est nécessaire de mettre l'armée à l'épreuve.
Non pas, si la chose est possible, dans un " règlement de comptesgénéralisé ", mais à travers l'exécution de tâches particulières.
Une offensive française à partir de la ligne Maginot est exclue.
Un blocuséconomique sera sans effet grâce aux ressources disponibles à l'est.
L'accord avec Staline place la Pologne dans la situation dans laquelle il la voulait, cette Pologne qu'il s'agit de détruire.
Une action de propagande couvrira le déclenchement de la guerre, dont la crédibilité importe peu." Le vainqueur ne se voit pas demander plus tard s'il a dit la vérité ou non.
Dans le déclenchement et dans la conduite de la guerre, ce qui comptece n'est pas tant le droit que la victoire.
" L'homme est sur de lui.
" Mes adversaires sont des vermisseaux.
Je les ai vus à Munich.
" L'écrasement de la Pologne, la passivité des Alliés à l'ouest, les succès de la campagne du printemps 1940 enScandinavie et finalement l'effondrement en quelque six semaines de la Hollande, de la Belgique et de la France,semblent lui donner raison.
Ses adversaires l'ont sous-estimé.
Ou plutôt, trop occupés par leurs propres affaires, ilsn'ont pas saisi la vraie nature du national-socialisme, ni la dimension de la menace que fait peser sur la personne ceque Rauschning appelle la révolution du nihilisme.
Le choc est si brutal et frappe des pays si impréparés intellectuellement à la lutte que nombreux seront ceux quimettront du temps à comprendre ce qui leur arrive et ce qu'ils doivent faire pour sauver leur liberté.
L'organisationde la résistance sera lente et difficile ; elle ne sera possible que grâce à des appuis extérieurs.
Car l'Angleterre ne se résigne pas.
C'est vers elle que convergent ceux qui entendent poursuivre la lutte, ainsi la reine Wilhelmine P343 , ainsi Charles de Gaulle P115 qui, de Londres, lance l'appel du 18 juin P115C .
Elle est seule, dans cet été 1940, à tenir tête, malgré les appels, malgré les menaces, malgré les assauts massifs de la Luftwaffe P070M1 .
Elle s'est donné, avec Winston Churchill P070 , un chef " au-dessus de la moyenne ", ce que Hitler P148 n'avait sans doute pas prévu, pas plus qu'il n'avait sérieusement réfléchi aux problèmes logistiques que pose la traversée de la Manche.
D'où un subtil renversement du rapport des forces intellectuelles et morales : d'un côté on hésite parce qu'il faut improviser, alors que del'autre on improvise sans hésiter.
L'un entend ne s'engager qu'à coup sûr, tandis que l'autre sait qu'il ne peut pas se dégager.
L'Allemand se croitencore le plus fort, bien que la nature de l'obstacle lui pose des problèmes.
L'Anglais, lui, qui connaît la valeur de l'obstacle, entend l'exploiter avecd'autant plus de détermination qu'il n'ignore pas que le rapport des forces militaires lui est défavorable.
La R.A.F.
finira par l'emporter, nonseulement grâce à la valeur des pilotes et du matériel, mais à la qualité du travail dans le contrôle d'engagement, à celle des radars et auxinformations recueillies par le réseau Ultra.
C'est alors seulement que Hitler P148 , qui n'avait attaché d'importance ni aux déclarations de guerre des membres du Commonwealth, ni aux avertissements de Roosevelt P289 , découvre qu'il s'est engagé dans une guerre mondiale.
La résistance d'une Angleterre, à qui la mer ouvre les routes du monde et qui s'appuie sur les ressources du Commonwealth, de l'Empire et de la communauté des peuples anglophones, donne auconflit une nouvelle dimension.
Elle l'élargit à la fois dans l'espace et dans le temps.
Et à cela ni Hitler P148 ni son allié Mussolini P241 ne sont préparés.
L'Axe ou tout au moins le partenaire allemand remportera encore quelques victoires.
Mais si Hitler P148 et Mussolini P241 dominent l'Europe de leur puissance militaire inégalement répartie, ils n'en sont pas moins l'un et l'autre prisonniers de leurs victoires parce qu'ils se sont enfermés dansla guerre.
L'organisation de l'Europe démontre très rapidement les limites du système copartageant.
A l'intérieur de l'alliance germano-italienne, elleentretient une tension permanente mal camouflée par les protestations de fidélité dont se gratifient les deux chefs.
A l'est, elle va faire sauterl'accord tactique passé entre Allemands et Soviétiques.
Aussi longtemps que Hitler P148 était engagé dans son offensive à l'ouest, aussi longtemps qu'il restait des territoires à partager, on a pu éviter les frottements.
Staline P303 a exploité la liberté de mouvement dont il disposait pour élargir son glacis.
Les deux partenaires sont maintenant partout en contact.
Ils essayeront de s'entendre, mais n'y parviendront pas.
Non passeulement que les idéologies les opposent ou que la méfiance les sépare, mais aussi parce que l'Angleterre, en gardant l'initiative dans la conduitede la stratégie maritime, les dresse l'un contre l'autre dans une compétition pour le contrôle des ressources de l'Est européen et des ouverturesencore disponibles vers la mer.
Il n'y a de partage possible d'influence ni sur les débouchés de la Baltique ni sur les bouches du Danube ou sur lesDétroits.
De la constatation de cette contradiction fondamentale des intérêts, Hitler P148 tire la seule conclusion pour lui logique : le recours aux armes.
Le 22 juin 1941, il s'engage dans sa grande campagne de Russie.
L'avance est rapide, jusqu'à l'hiver.
Alors seulement commence-t-on à saisir, dans laprofondeur de l'espace russe et devant la détermination de l'adversaire, la dimension de l'entreprise.
On ne s'en effraie pas aussitôt.
Pearl Harbor P224M3 , en effet, atténue les premières inquiétudes qu'on pourrait éprouver devant les rigueurs de l'hiver russe.
Les pays membres du Pacte tripartite sont maintenant tous engagés dans la lutte commune.
Et ils ont incontestablement l'avantagegrâce à l'effet de surprise, grâce à la supériorité de leurs moyens militaires et de leur préparation qui n'a d'égale que l'impréparation de leursadversaires.
C'est ainsi, en 1942, qu'ils vont pouvoir pousser sur le front russe jusqu'au fond de la boucle du Don, jusqu'à la Volga, jusqu'aux premierscontreforts du Caucase ; qu'en Méditerranée Rommel P2462 parvient à El-Alamein, aux portes de l'Égypte et du nœud de routes mondiales qu'elle commande ; qu'en Extrême-Orient les Japonais poursuivent sur leur lancée, établissant leur contrôle sur l'ensemble de l'Asie du Sud-Est : lesPhilippines, l'Insulinde, l'Indonésie, l'Indochine, la Malaisie sont taillables et corvéables à merci, la flotte britannique est détruite, la flotteaméricaine simultanément affaiblie, la route de Birmanie coupée.
Mais aucun des coups frappés par les membres du Pacte tripartite n'est décisif..
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