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La feodalité au moyen age

Publié le 13/11/2012

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Le roi de France face à la féodalité Clovis est généralement considéré comme le roi fondateur de la lignée des rois de France, bien qu'à son époque le royaume de France proprement dit ne soit pas encore une entité constituée. Le partage de Verdun en 843 est souvent interprété comme l'acte de naissance d'une France séparée des territoires germaniques, mais ce n'est qu'à partir de la dynastie capétienne que le royaume de France s'individualise véritablement et que le roi de France se substitue au roi des Francs. L'avènement d'une dynastie de rois de France, la dynastie capétienne, est à peu près concomitante d'un autre mouvement de fond, qui est l'institution d'un type de société particulière : la féodalité. La féodalité est caractérisée par la prégnance des liens de dépendance vassalique et par l'existence d'une société éclatée en une multitude d'entités politiques quasiment autonomes. Ce mode d'organisation sociale correspondait aux nécessités de l'époque, qui exigeaient une défense décentralisée des territoires, et au repliement des populations autour des châteaux et autres places fortes (complexe obsidional).             Comment le roi s'est-il inscrit dans l'ordre féodal naissant ? Quelle a été sa place au sein de la féodalité et quelles évolutions cette place a-t-elle connue ? Dans quelle mesure l'avènement de la féodalité a-t-il constitué un frein pour le pouvoir royal ?             Il paraît possible de répondre à ces questions en constatant que le roi a d'abord été un simple seigneur féodal que seul le sacre distinguait des autres (I), puis qu'il est ensuite parvenu à se hisser à une position dominante par rapport à l'ensemble des protagonistes de la société féodale (II).   I.                   Un seigneur féodal doté du sacre.   A.     L'avènement de l'ordre féodal.   Un des aspects importants de la société seigneuriale est la prégnance des liens féodo-vassaliques par rapport aux liens de sujétion abstraite à une entité étatique. Le lien féodo-vassalique est double, en ce qu'il existe un lien personnel, créant la vassalité, et un lien réel, né de la concession en fief. La vassalité résulte d'un contrat par lequel un homme (le vassal) s'engage dans la dépendance d'un autre homme. La cérémonie, dont les formes ne sont juridiquement achevées qu'au début du XIIe siècle, commence par l'hommage. Elle se concrétise par le fait que le vassal mette un genoux à terre, les mains jointes dans celles de son futur seigneur. Ils échangent les paroles qui les obligent : « je deviens ton homme « « je te reçois et prends à homme « (cf texte de la fiche). Ce rite engendre entre eux des obligations réciproques : le seigneur procure au...

« Ce   rite   engendre   entre   eux   des   obligations   réciproques   :   le   seigneur   procure   au   vassal   une   concession de fief et le vassal, en retour, devra l’assister et le servir de toutes ses forces, avec respect   et loyaut é, dans un d évouement total.  Le rituel de la fid élité vient imm édiatement apr ès l’hommage. Le vassal jure sur la Bible ou   les reliques des Saints d’ être fid èle  à son seigneur.  L’ époque est donc caract éris ée par une quasi disparition de l’id ée    de  res publica , elle conna ît   dans le m ême temps un morcellement du pouvoir. Les principaut és territoriales sont issues des grands   commandements militaires ou des concessions faites aux envahisseurs (ainsi la Normandie est c édée   au chef Rollon en 911, en  échange de sa conversion au christianisme).

Les délégations de pouvoir ont entraîné des usurpations des prérogatives de puissance publique.

Les principautés territoriales tendent donc à s’émanciper de la tutelle royale et à s’ériger en entités politiques indépendantes et autonomes.

Par ailleurs, les liens personnels de dépendance issus du contrat vassalique minent l’existence même du principe étatique, en ce qu’ils occultent le concept de res publica .

Le principe de l’ élection du roi redevient d’ailleurs une r éalit é et l’emporte au moment o ù la   fonction comtale devient,  elle,  h éréditaire.  La stabilit é  du  pouvoir  des  comtes   est  assur ée  alors  que   celle du roi est affaiblie dans son principe. C’est qui permet  à tel grand f éodal d’apostropher le roi en   lui demandait «   et toi   ? qui t’as fait roi   ?   ».  B.

La marginalisation du pouvoir royal.

De tout temps, certains théoriciens ont tenté de faire prévaloir l’idée de la supériorité du pouvoir royal, seul à être doté du sacre (aux débuts de l’ère médiévale, le sacre est encore l’acte constitutif, créateur de la royauté).

A travers l’idée de ministère divin, que l’on trouve tout d’abord sous les dynasties franques, puis par exemple chez Abbon de Fleury (vers la fin du Xème siècle), le roi restait un seigneur fondamentalement différent des autres.

Mais ces rappels étaient insuffisants, ainsi Abbon de Fleury ne pouvait que déplorer l’absence de fidélité des grands du royaume à l’égard du roi. Au   temps   d’Hugues   Capet,   Abbon   de   Fleury   disserte   dans   sa   collection   canonique,   sur   l’institution   royale,   notamment   en   ce   qui   concerne   la   fid élité  due   au   roi   «   comment   pourrait­il   pourvoir  à de si grandes t âches, sans l’aide des  évêques et des grands du royaume   ?   ».  Le  vocabulaire  employ é, et notamment les  r éférences   à «   l’aide et conseil   »  t émoigne de la   pr égnance des liens vassaliques   : «   lui­m ême, en effet, ne suffit pas  à toute l’utilit é du royaume. C’est   pourquoi, une partie de sa charge  étant laiss ée à d’autres qu’il estime digne de cet honneur, lui­m ême   doit  être honor é d’un d évouement sinc ère   ».  L’accent est  aussi mis  sur le minist ère royal qui caract érise la fonction r égalienne. En effet,   comme aux temps carolingiens, le sacre fait le roi   : il est le rite constitutif de la royaut é et procure au   Cap étien   sa   l égitimit é  et   une   sup ériorit é  par   rapport   au   commun   des   mortels.

  Elle   lui   conf ère   une   forme de sacerdoce d’o ù dérivent sa fonction et ses pr érogatives.  Abbon de Fleury rappelle donc aux grands vassaux royaux les clauses du contrat qui les lient  à   lui et placent le roi au plus haut degr é de la pyramide f éodo­vassalique. Tous les grands doivent lui  . »

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