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La fermeture du bagne de Cayenne

Publié le 26/03/2019

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La fermeture du bagne de Cayenne

.En 1943, la Guyane rejoint la France libre. Le bagne, créé en 1852, est fermé. Depuis une loi de 1938, aucun convoi n'est parti, mais rien n'est prévu pour le retour des bagnards.

 

Il faut attendre 1946 pour que la fermeture soit effective.

Des conditions de détention inhumaines, un taux de mortalité effroyable, des chances de survie infimes : le bagne de Guyane est véritablement l'enfer et peu de condamnés en reviennent. Quand le journaliste Albert Londres publie un reportage en 1923, dans Le Petit parisien, ses articles émeuvent l'opinion qui découvre avec consternation la vie des bagnards. 70 000 condamnés, politiques ou de droit commun - y compris des femmes - sont déportés dans ces pénitenciers pendant près d'un siècle.

Départ de Saint-Martin-de-Ré pour le bagne, vers 1935

Déjà, en 1793, des prêtres réfractaires et quelques indésirables sont envoyés en Guyane pour développer la colonie. Mais le véritable début du bagne remonte à 1852. Une loi de 1854 précise que tout détenu condamné à moins de huit ans de travaux forcés sera tenu, à l'expiration de sa peine, de résider dans la colonie pendant un temps égal à celui de sa condamnation. Si sa peine est de huit années au moins, il sera tenu d'y résider toute sa vie. Cet article sur le doublage permet de fixer la population dans la colonie. Il est voté quelques années

après la fin de l'esclavage auquel il apporte un palliatif. Guyane et Algérie sont concernées par cette mesure d'une extrême sévérité.

« par ticuliè rement dur.

10% meurent chaque année.

Sur place, ils vivent dans des camps de trav ail.

Les plus tragiques sont les camps forestiers du Maroni où sont placés en prior ité les condamnés noirs.

D'autres péni­ ten cier s sont insta llés près de Cayenne, de Kourou et dans ces îles tant redoutées d'où on ne s'évade pas (îles du Diable, Sai nt-Joseph et Royale).

Pourtant, l'évasion est dans tous les esprits ; elle est rare mais, en moyenne, 150 bagnards arrivent à fuir chaque année dans les pays fronta liers.

Malheur à ceux qui sont rattrapés, longue réclusion ou exé­ cution les attendent.

Les politiq ues estimant le bagne inutile et coûteux, Émile Chautemps demande son abolition en 1908, puis Édouard Daladier décide sa suppres­ sion en 1938.

Cependan t, sous le ré­ gim e de Vichy, le dir ecteur est un véritable tortionnaire et la progres­ sion de la mortalité est fulgur ante.

La fermeture du bagne est un soula­ gement ; son souv enir reste associé à une triste image de la Guyane.

Les bagnards célèbres 1895 Dreyfus Le 21 février 1895, Alfred Dreyfus, condamné pour in­ tell igence avec l'ennemi, em­ barque à La Rochelle et arrive le 21 mars à Cayenne.

Trans­ féré en avril à l'ile du Diable, il y demeure jusqu'en 1899.

Le 1" juil let, affaibli par sa détention dans l'ile, il est de ret our en France pour campa· raitre à son second procès, un mois plus tard, à Rennes.

1903 Manda et Leca Joseph Pleigneur dit Manda et François Leca, chefs des Apaches de Belleville et de la Bande Popincourt, s'affrontent nota mmen t pour Casque d'Or, prostituée, maitresse de Manda.

Tous deux sont en­ voyés au bagne en 1903.

Manda, libéré en 1922, meurt en Guyane.

Leca est assassiné dans la forêt après s'être évadé.

1924 Seznek Accusé sans véritable preuve du meur tre de son ami le conse iller général Quémé­ neur, Guillaume Seznec, âgé de 45 ans, est condamné aux travaux forcés à perpétuité le 4 novembre 1924.

En 1946, lors de la fermeture du bagne de Guyane où il purge sa peine, il est gracié et revient à Morlaix.

Jusqu'à sa mort accidentelle, en 1954, il clame son innocence.

1927 Boug ras Méde cin mars eillais accusé d'avoir tué un emplo yé d'usine transportant la paye des ouvriers, le docteur Pierre Bougr as est condamné en 19 27 aux travaux forcés à perpétuité.

Il s'évade du bagne de Cayenne en août 19 28, se réfu gie au Venezuela et s'y installe.

Marié, père de deux filles, il meurt en 1962.

1969 Papillon Evadé du bagne et vivant dans la mis ère à Caracas, Henri Charrière apprend le succès du livre d'Albertine Sarr azin, L'Astragale, qui raconte sa vie en prison et son évasion.

Il écrit alors ses mémoi res sous le titre Papillon.

C'est un des succès d'édition du siècle, adapté au cinéma en 1973.

19 43 Mutinerie au bagne de Cayenne, en 1894 Tentative d'évasion à Saint-Laurent -du­ Maroni, en 1931. »

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