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La fondation du Mont-de-Piété

Publié le 29/08/2013

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Les lettres patentes du 9 février 1778 officialisent la naissance du Mont-de-Piété.

La nouvelle est annoncée par Louis XVI et son ministre des Finances, Jacques Necker, dans la « Gazette de France «. Cet établissement de prêt sur gages a pour objet de lutter contre les abus des usuriers en permettant à chacun d'emprunter moyennant  un faible taux d'intérêt. L'institution, familièrement surnommée « ma tante « ou « le clou «, qui, de Louis XVI à nos jours, va traverser tous les régimes, commence une belle carrière.

« où, devenu Crédit municipal de Paris, il se situe encore au­ jourd' hui-, sous la houlette de Anne Caillé , chargée de son ad­ ministration .

Ayant « pour mis­ sion de combattre l'usure par l'octroi de prêts sur gages », il est ouvert à tous .

A condition de justifier de son domicile, chacun peut y déposer, contre espèces sonnantes et trébu­ chantes, bijoux, vêtements, objets, tableaux, bibelots ou linge de maison .

Après évalua­ tion par des commissaires-pri­ seurs, les emprunteurs perçoi­ vent 4/5 • du prix au poids des bijoux et de la vaisselle d' or et d'argent et deux tiers de la va­ leur des autres objets, estima­ tion faite en fonction de leur état et du prix du marché.

Un fond est instauré, regroupant les bénéfices, les dons et les legs .

Après déduction des frais de fonctionnement , les sommes perçues par le Mont­ de-Piété sont intégralement versés à l'Hôtel-Dieu, hôpital et hospice des nécessiteux .

Un succès fulgurant Dès son ou vertur e, le M o nt­ d e- Piété p ari sie n n e dése mplit pas.

Les temp s so nt dur s po ur les premi e rs cli e nts du futur « clou >>.

Arti sa ns, arti stes, b o utiqui ers, b o urgeo is o u a ri sto cr at es d ésa rge ntés, t o u s, en ces te mp s troubl és, so uf­ fre nt de diffi cult és péc uniair es qui ann on cent déjà la t o ur­ m e nte révo luti o nn a ire.

Les e mprunt eurs fo nt la qu e ue p e nd a nt des heur es , ava nt de p o uvo ir co nfi er le urs biens à « m a ta nte )).

L 'un serr e co ntr e lui la thé iè re d'ar ge nt de la g ra nd-m è re Un e famill e d é­ muni e se sépa re de qu elque s a ssi ettes d e fa·1:e nce p o ur po u­ vo ir no urrir les pe tits.

Un ac­ teur san s cac het a app o rt é so n m ate l as.

L 'acc ue il est bo n en ­ fant e t l es empl oyés ( 125 en 1785) ne rec higne nt pas à fair e d es he ures sup p lé m e ntaires lo rs qu e la file d 'attente s'a l­ lo n ge, int ermin abl e.

E n qu el­ qu es m oi s, le M o nt-d e- Piété d o it so nge r à s'ag ra nd ir : cent mill e o bjets divers, de to utes sort es e t d e to utes valeurs, s' am on ce lle nt! A u ssi, des tra­ va u x d'ex te n sio n son t-ils e n­ trepri s qui se termin ent a ux premi e rs jo urs de la R évo lu­ tio n.

Cet te derni èr e, da ns un premi er t e mp s, déci de de sup ­ prim er ce t or ga ni sm e ch a ri ­ ta bl e.

Après qu elq u es ann ées d e fe rm e tur e fo rcée, le M o nt­ de-Pi ét é, restauré par l es d é­ cr ets du 2 4 m ess idor an XII et du 8 thermid o r an X III , ro uvre ses po rt es aux c itoye n s.

En 191 8, les M o nts-d e-pi été d e­ vie nn e nt Ca isses de cré dit mu ­ nic ipal.

Pa rmi les su ccursales o u vertes en prov in ce, ce lle de B ayo nn e, fo nd ée et diri gée par Se rge Alexa ndr e S tav is k y, sera à l'ori gin e, en 193 4 , d 'un f a ­ m eux sca nd ale fin ancie r MA TANTE, PAS MON ONCLE! « Ma tante », le surnom du Mont-de-Piété, est apparu dans le langage populaire au début du x1x· siècle.

Il est la féminisation de « mon oncle », le sobriquet que les Anglais utilisent depuis le xv111 · siècle pour désigner les prêteurs sur gages.

Quant à l'autre variante, « le clou », elle symbolise le vête-ment accroché à son clou, qu 'il es~ impossible, pour l'heure, de décrocher, en ·attendant de le dégager.

L'engagement consiste en un véritable contrat que passe l'emprunteur avec le Mont-de-Piété.

Il est daté et la durée en est stipulée.

Il est possible de prolonger ce contrat ou de le renouveler, selon des délais de faveur.

Lorsque tous les délais expirent et que l'emprunteur ne se manifeste pas, ou ne peut payer, son bien est vendu aux enchères publiques .. »

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