La France attend.

« ministériels à des communistes.

Mitterrand n’a pas davantage révélé quelle place pouvait avoir le “ Programme commun ” conçu par le PS et le PC.

Il s’en est tenu aux 110 propositions pour la France élaborées par le PS en janvier 1981.

Ces propositions s’accordent à la Force tranquille que proposent ses affiches : un portrait du candidat François Mitterrand devant un paysage comparable à celui de l’Angélus de Millet. La France attend.

La France retient son souffle, et refait les calculs encore et encore.

Les résultas du premier tour ne laissent aucun doute : en dépit de l’étroitesse de l’écart des scores des deux candidats – Giscard a obtenu 28 % des voix, Mitterrand un peu moins de 26 –, la gauche peut une fois encore être tenue à l’écart du pouvoir si le report des voix obtenues par Chirac, 18 %, se fait massivement.

Or Jacques Chirac, s’il a indiqué qu’il votera pour Giscard “ à titre personnel ”, n’a donné aucune consigne : “ Chacun devra voter selon sa conscience ” . La France attend.

La France retient son souffle ; encore une minute.

On s’interroge.

La participation des électeurs a été massive en ce 10 mai 1981 : près de 86 % d’entre eux ont voté. À qui a profité cette mobilisation des électeurs ? Encore quelques secondes et les derniers bureaux de vote fermeront.

Il est huit heures.

Un visage commence d’apparaître sur les écrans de télévision.

La voix d’un journaliste annonce : le président de la République élu est monsieur...

François Mitterrand.

Aussitôt, sur la place de la Bastille, sous la pluie battante, des milliers et des milliers de personnes commencent de se rassembler, de danser et de chanter : la gauche est au pouvoir !. »