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La France de Napoléon III

Publié le 22/02/2012

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Il faut se défaire d'une caricature. La France de Napoléon III n'est pas celle d'une fête malsaine, ordonnancée par les "lionnes" du demi-monde et des hommes de pouvoir et d'affaires corrompus. Ni l'insouciance de La Grande Duchesse de Gérolstein ou de La Vie parisienne de Jacques Offenbach ni le désespoir héréditaire qui hante les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire, d'Emile Zola ne peuvent seuls tenir lieu de bilan. Les dates terribles du coup d'état du 2 décembre 1851 et du désastre de Sedan, le 2 septembre 1870, cachent l'histoire d'un règne qui ne saurait être réduit à celui de Badinguet — surnom donné à l'empereur Napoléon III par ses ennemis politiques, qui lui vient du nom du maçon qui, en prêtant ses vêtements au prince Louis Napoléon qu'il était alors, lui permit de s'évader du fort de Ham en 1846. Il faut encore se défaire de l'image d'Epinal composée par les proscrits de l'Empire qui comptent les plus grandes figures républicaines comme Louis Blanc, Edgar Quinet ou Barbès et d'importants écrivains comme Eugène Sue ou Alexandre Dumas. Les mots de Victor Hugo, peu après le 15 août 1859 où Napoléon III proclame une amnistie sans condition pour tous les proscrits, "Fidèle à l'engagement que j'ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu'au bout l'exil de la liberté. Quand la liberté rentrera, je rentrerai" résonnent encore. La condamnation de "cette baraque, abject et vil bazar, où Mandrin mal lavé se déguise en César" que lance le même Victor Hugo ne suffit pas à dire ce que fut le second Empire.

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