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La France et la construction européenne depuis 1945 ?

Publié le 27/02/2008

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La France, grande puissance coloniale, avant la Seconde Guerre mondiale est sortie affaiblie de la guerre. Elle s'est située in extremis dans le camp des vainqueurs. Quand la guerre froide éclate, elle se retrouve solidement ancrée dans le camp occidental. C'est au départ, sous l'insistance des Américains que les premières pierres de la construction européenne sont posées. Puis rapidement, la construction européenne apparaît comme le seul moyen pour la France de maintenir son rôle de puissance. L'arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958 ne remet pas en cause la construction européenne, mais celui-ci veut en faire un moyen de prendre ses distances par rapport aux Américains. Pour lui, l'axe de la construction européenne ne peut être que l'axe franco-allemand mais de Gaulle bloque le processus de construction politique. Son départ en 1969 lève les hypothèques et la France peut redevenir le moteur de la construction européenne.  

« représentants du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas de relancer la construction européenne en s'inspirantde l'exemple du Bénélux.

Le représentant de la Belgique avait proposé la création d'un Marché commun fondé sur lalibre circulation des marchandises, des capitaux et des hommes ainsi que l'abolition progressive des droits de douaneentre les États membres et l'élaboration d'un tarif douanier extérieur commun.

L'échec de l'expédition de Suezconvainc finalement le gouvernement français que le projet de Messine pouvait contribuer au maintien de leurpuissance en leur permettant de retrouver une certaine influence dans le monde.

Très rapidement des négociations sont entreprises et aboutissent en 1957 à la signature des traités de Rome portant créationde la Communauté Economique européenne réunissant six pays. • La conception gaullienne de l'Europe De Gaulle est favorable à l'Europe des patries, c'est-à-dire qu'il est opposé à une Europe fédérale etsupranationale dans laquelle la France perdrait une part de sa souveraineté nationale.

Pour lui l'Europedoit d'abord être un moyen pour la France d'échapper à l'influence américaine, il se voulait solidaire des États-Unis mais en aucun cas auxiliaire.

D'où le choix de privilégier l'axe Paris-Bonn, conçu comme étant le seul moyen de faire de l'Europe une puissance capable de rivaliser avec les États-Unis et sa politique, d'oùréconciliation avec l'Allemagne.

En 1963, il signe avec le chancelier allemand Adenauer un traité d'amitié et de coopération.

Logiquement, de Gaulle est farouchement opposé à l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE, considérécomme le « cheval de Troie » des États-Unis.

Par deux fois, en 1963 et en 1967, il fait échouer sa candidature.La volonté de De Gaulle de ne pas céder un pouce de terrain aux partisans de la supranationalitél'amène à s'opposer en 1965 aux autres membres en pratiquant la politique de la « chaise vide » àBruxelles.

En effet, il était question d'élargir le rôle de l'Assemblée européenne qui aurait permis à la Communauté de devenir une Europe fédérale communautaire.

Un compromis est finalement trouvé qui donne satisfaction à laposition française en instaurant la règle du vote à l'unanimité.La CEE est malgré tout une réelle réussite.

La Politique Agricole Commune (PAC) mise en place en 1962 permet à l'agriculture française de se moderniser en profitant des subventions à la production et de devenir ainsi lapremière agriculture européenne.

Mais la CEE n'est pas une simple zone de libre-échange.

Elle se dote d'instances deconcertation et de décision.

Le Conseil des ministres européen prend des décisions qui sont mises en application parune Commission, composée de fonctionnaires des États membres.

Transition De Gaulle a œuvré à consolider les bases économiques de l'Europe des Six mais en refusant toute idéed'élargissement, particulièrement au Royaume-Uni.

Ses successeurs vont abandonner progressivement cettepolitique et favoriser l'élargissement de l'Europe des Six.

Troisième partie : la France, au cœur d'un espace européen de plus en plus intégré • La France et la dynamique d'élargissement de la Communauté On l'a vu, c'est pour des raisons essentiellement politiques que de Gaulle s'était opposé àl'élargissement de la CEE.

Pompidou, qui succéda en 1969 à de Gaulle, bien que gaulliste et dans beaucoup de domaines continuateur de la politique de De Gaulle, leva l'hypothèque de la France sur l'entrée du Royaume-Uni dansla CEE.

En fait la levée du veto français à l'entrée du Royaume-Uni fut obtenue par les Allemands, favorables àl'élargissement.

Pompidou accepta, Willy Brandt, le chancelier allemand, s'étant engagé à ce que la coopération franco-allemande ne ferait pas les frais de l'entrée du Royaume-Uni.

Ainsi en 1973, le Royaume-Uni fut admis en même temps que l'Irlande et le Danemark.

De Six, l'Europe passait à Neuf.L'arrivée à la présidence de Giscard d'Estaing en 1974 marqua un changement important.

Valéry Giscard d'Estaing n'était pas gaulliste et se rattachait à un courant politique proche de Robert Schuman et Jean Monnet, les« pères de l'Europe ».

Il était un Européen convaincu et ne cachait pas son intention de faire avancer l'Europepolitique.

C'est à son initiative que les États membres décidèrent l'élection du Parlement européen au suffrage universel.

Les premières élections eurent lieu en 1979.

Auparavant, le Parlement européen était composé de députés nationaux.

Avec l'élection au suffrage universel, le Parlement européen ne vit pourtant pas ses pouvoirs,très faibles, augmenter.

Il n'obtint pas ce qui est la fonction d'un vrai Parlement, à savoir le pouvoir législatif.

Mais en le faisant élire au suffrage universel, Giscard d'Estaing exprimait en quelque sorte une volontépédagogique : rendre populaire et familière l'idée d'un pouvoir supranational.L'Europe pendant le septennat de Giscard d'Estaing et au début de celui de François Mitterrand continuaà s'approfondir économiquement et à s'élargir aux pays du Sud, le Portugal, l'Espagne et la Grèce.

Làencore, la France joua un rôle essentiel - et intéressé.

En effet, les responsables français agissaient là autant dans l'intérêt de la Communauté et celui des États admis que dans l'intérêt bien compris de la France.

Cesadmissions au sein de la Communauté ne pouvaient bien sûr que la renforcer.

Mais cela permettait égalementd'ancrer solidement dans la démocratie de tous jeunes régimes parlementaires : Portugal, Espagne et Grèce, audébut des années 1980, sortent tout juste de la dictature.

Pour les partisans de leur admission, les accepter au seinde la Communauté, en leur donnant d'importants avantages économiques, permettait de favoriser leurdéveloppement et, par conséquent, d'ancrer la pratique démocratique.

Mais cela permettait aussi de rééquilibrer laCommunauté vers le Sud : les précédents élargissements s'étaient faits au Nord, et les responsables français,quelles que soient leurs options politiques, craignaient de voir se constituer un axe nordiste, du Royaume-Uni à laRFA, qui mettrait la France à l'écart des grandes options européennes.L'approfondissement consista aussi à mettre en place, en 1979, un système monétaire européen qui. »

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