La Grande Mademoiselle

Une virago. Sans beauté, desservie par une taille excessive — d'où son surnom de Grande Mademoiselle —, Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, apparaît comme un être ardent, hautain, dévoré d'ambition, romanesque, la tête perdue par les romans de Mlle de Scudéry. Fille de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, et de Marie de Bourbon-Montpensier (elle est née à Paris le 29 mai 1627), Mademoiselle est une des plus riches héritières du royaume. Elle ne rêve que d'épouser une tête couronnée et songe au jeune Louis XIV, en dépit de la différence d'âge, ce qui ne l'empêche pas de se jeter à corps perdu dans la Fronde des princes. Mademoiselle devient ainsi l'âme d'une troupe de gentilshommes groupés autour du duc d'Orléans: M. de Tréville, le marquis de Fontrailles, le marquis de Rouilhac. Sans négliger les bals et les mascarades, elle prend la tête d'une armée de parade et, nouvelle Jeanne d'Arc, tente vainement de s'emparer d'Orléans en mars 1652. Elle réussit cependant à pénétrer dans la place avec une petite troupe sans parvenir à rallier la population.