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La guerre sino-indienne pour le tracé des frontières dans l’Himalaya

Publié le 28/03/2019

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La guerre sino-indienne pour le tracé des frontières dans l’Himalaya

Les affrontements militaires entre la Chine et l'Inde ont révélé à l'opinion internationale la rivalité des deux puissances les plus peuplées du monde. En même temps, cette guerre a mis fin à la réalité de l'unité du tiers-monde.

Conflits militaires en Chine et en Inde après 1945

Un groupe de femmes indiennes apprenant le maniement des armes afin de se défendre contre les assaillants chinois

La guerre sino-indienne concerne plusieurs territoires frontaliers, notamment dans l'Himalaya, dont l'appartenance est contestée par les deux parties. Dès 1954, la Chine est lapremièreàfairevaloirsesdroits. L'Inde s'appuie sur le fait que les frontières ont été fixées par l'ancienne puissance coloniale britannique. Après quelques premiers incidents en 1958-1959, le conflit prend une tournure dramatique en 1962, quand la Chine se met à construire une route sur un des territoires contestés, sans avoir auparavant consulté le gouvernement indien. Le 10 octobre, celui-ci envoie ses troupes à la frontière : elles sont surprises et écrasées par les Chinois au cœur même du massif. Dix jours plus tard se déclenchent, sur un large front tout au long de la frontière, des combats entre les troupes ennemies. Les unités chinoises avec leurs 20 000 hommes pénètrenttrès largement sur le territoire de l'Inde. À l'est, elles réussissent à conquérir Dhola, qui représente, pour l'Inde, un point d'appui militaire de toute première importance.

 

Le Premier ministre Jawaharlal Nehru, qui redoute une défaite militaire cuisante, appelle son peuple, dans une allocution radiodiffusée, à défendre son pays. Quelques jours plus tard, il refuse l'offre de négociations de Pékin. La perte de nouveaux points stratégiques importants contraint finalement le gouvernement de l'Inde à déclarer l'état d'alerte; quant au ministre de la Défense, rendu responsable du manque de préparation et d'équipement de l'armée et donc de la défaite, il démissionne.

 

Un bon mois après le déclenchement des hostilités, le gouvernement de la République populaire de Chine donne à ses troupes l'ordre inattendu de cesser le feu et se déclare prêt à effectuer un retrait militaire. Les motifs de cette décision sont divers : d'une part des États occidentaux prennent nettement parti en faveur

de l'Inde et de l'autre, cette guerre exige d'énormes moyens financiers.

 

De plus, la Chine a atteint le but de sa campagne militaire. Le gouvernement indien, quia perdu la face dans ces affrontements, est désavoué. Et la Chine a pu expérimenter sa méthode d'endoctrinement des populations dans les territoires conquis, méthode qu'elle emploiera pour soutenir le Cambodge lorsqu'elle mènera sa campagne contre le Vietnam, en 1979.

1962

« Un groupe de femmes indiennes apprenant le maniement des armes afin de se défendre contre les assaillants chinois La guerre sino ..

indienne pour le tracé des frontières dans l'Himalaya Les affrontements militaires entre la Chine et l'Inde ont révélé à l'opinion internationale la rivalité des deux puissances les plus peuplées du monde.

En même temps, cette guerre a mis fin à la réalité de l'unité du tiers-monde.

L aguerre sino-indienneconcerne plusieurs territoires frontaliers, notamment dans l'Himalaya, dont l'appartenance est contestée par les deux parties.

Dès 1954, la Chine est la première à faire valoir ses droits.

L'ln­ de s' appuie sur le fait que les frontières ont été fixées par l'ancienne puissan­ ce coloniale britannique.

Après quelques premiers incidents en 1958- 1959, le conflit prend une tournure dramatique en 1962, quand la Chine se met à construire une route sur un des territoires contestés, sans avoir auparavant consulté le gouvernement indien.

Le 10 octobre, celui-ci envoie ses troupes à la frontière : elles sont surprises et écrasées par les Chinois au cœur même du massif.

Dix jours plus tard se déclenchent, sur un large front tout au long de la frontière, des com­ bats entre les troupes ennemies.

Les unités chinoises avec leurs 20 000 hommes pénètrent très largement sur le territoire de l'Inde.

À l'est, elles réussissent à conquérir Dhola, qui représente, pour l'Inde, un point d'appui militaire de toute première importance.

Le Premier ministre Jawaharlal Nehru, qui redoute une défaite mili­ taire cuisante, appelle son peuple, dans une allocution radiodiffusée, à défendre son pays.

Quelques jours plus tard, il refuse l'offre de négociations de Pékin.

La perte de nouveaux points stratégiques importants contraint finalement le gouvern ement de l'Inde à déclarer l'état d'alerte; quant au ministre de la Défense, rendu res­ ponsable du manque de préparation et d'équipement de l'armée et donc de la défaite, il démissionne.

Un bon mois après le déclenche­ ment des hostilités, le gouvernement de la République populaire de Chine donne à ses troupes l'ordre inattendu de cesser le feu et se déclare prêt à effectuer un retrait militaire.

Les motifs de cette décision sont divers : d'une part des États occidentaux prennent nettement parti en faveur de l'Inde et de l'autre, cette guerre exige d'énormes moyens financiers.

De plus, la Chine a atteint le but de sa campagne militaire.

Le gou­ vernement indien, qui a perdu la face dans ces affrontements, est désavoué.

Et la Chine a pu expérimenter sa méthode d'endoctrinement des pop ulat ions dans les territoires conquis, méthode qu'elle emploiera pour soutenir le Cambodge lors­ qu'elle mènera sa campagne contre le Vietnam, en 1979.

Patrouille de soldats indiens le long de la frontière En 1963, les Chinois se retirent défi­ nitivement.

Le tracé des frontières d'origine est rétabli de façon approxi­ mative.

L'Inde impose de nouveau son administration dans les territoires évacués par les Chinois, sans qu'au­ cun traité ne soit signé entre les deux États.

La guerre sine-indienne, qui a causé la mort d'environ 4000 soldats dans les deux camps au cours d'opé­ rations difficiles, révèle au monde la rivalité entre les deux puissants voi­ sins.

Pour les Chinois, ce conflit consti­ tue un échec dans l'instauration de bonnes relations avec le tiers-monde en dépit du repli militaire.

Par la suite, le gouvernement chi­ nois cherche à renforcer un contact amical avec les pays du Proche-Orient, alors qu'il se trouve en violent conflit idéologique avec l'URSS.

Il instaure alors d'étroites relations diploma­ tiques avec de nombreux États qui viennent d'accéder à l'indépendance entre la fin des années 50 et le début des années 60.

Conflits militaires en Chine et en Inde après 1945 1947 Hindous contre musulmans Le retrait de la puissance colo­ niale britannique de l'Inde et l'indépendance du pays pro­ voquent la séparation du sous­ continent en deux �tats : le Pakistan et l'Union de l'Inde.

Cette partition entraîne des combats religieux entre les musulmans et les hindous.

Le 1962 théâtre des opérations se trou· Réfugiés hindous ve au nord-ouest du pays.

chassés du Pakistan 1969 Combats frontaliers sur rOussouri Le long du fleuve frontalier Oussouri, les troupes chinoises et soviétiques se livrent des combats sanglants pour la pos­ session de l'île de Damanski.

À l'arrière -plan se trouve l'annexion par les tsars de Rus- sie, au cours du XIX' siècle, de territoires ayant appartenu autrefois à la Chine.

1971 Guerre de sécession Avec l'appui de l'Inde, le Ban· gladesh, jusqu'alors une pro­ vince du Pakistan, se sépare de ce dernier et, le 26 mars, pro­ clame son indépendance en tant que République souve­ raine du Bangladesh.

Le gou­ vernement central d'Islama­ bad répond par les armes et prend le dessus dans la guer­ re civile qu'il mène alors contre les combattants bengalis.

L'Inde, qui veut stopper l'im­ migration, intervient dans le conflit et l'emporte sur les troupes pakistanaises en seu­ lement deux semaines.

1979 Vietnam Pour sanctionner le Vietnam d'avoir envahi le Cambodge, la Chine l'attaque.

Depuis l'adhé­ sion du Vietnam au COMECON en 1978 et la signature d'un traité d'amitié avec l'URSS, la Chine considère cet �tatcomme une menace pour ses alliés.

1987 Troupes indiennes au Sri Lanka Le Premier ministre de l'Inde, Rajiv Gandhi, envoie des troupes au Sri Lanka pour mettre fin au conflit entre les Tamouls et les Cinghalais.

En octobre, après de violents com­ bats, les Indiens parviennent à s'emparer de la ville de Jaffna, au nord de l'ile, tenue par les Tamouls.

L'Inde doit se retirer en 1990.

musulman, en 1947 Transports de victimes de la lutte pour l'indépendance du Bangladesh, en 1971 Vietnamiens fuyant devant l'avance des troupes chinoises, en 1979 Réfugiés tamouls au Sri Lanka, en 1987. »

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