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La Harelle de Rouen

Publié le 05/09/2013

Extrait du document

Le voilà promené sur un char à travers toute la ville, accordant ici et là l'aboli¬tion des impôts. Mais les festi-vités tournent bien vite à l'émeute, les révoltés pénè-trent de force dans les prisons et pillent les maisons des notables. Après avoir investi les caves et éventré les queues de vin à coups de hache, les émeutiers, grisés par l'alcool, massacrent quelques malheu¬reux juifs, percepteurs et prê¬teurs sur gages. La meute se retourne ensuite contre les bourgeois. La demeure de l'ancien maire, Guérout de Maromme, est mise à sac. Pris de panique, les notables ten¬tent d'organiser des milices armées. Les moins téméraires - et les plus nombreux ! ¬trouvent un refuge précaire dans les couvents de la ville, encore épargnés par la vin¬dicte populaire. Le 27 février au soir, l'émeute antifiscale s'est muée en une véritable « chasse aux riches «.

« mascarade.

Le voilà promené sur un char à travers toute la ville, accordant ici et là l'aboli­ tion des impôts .

Mais les festi­ vités tournent bien vite à l'émeute , les révoltés pénè­ trent de force dans les prisons et pillent les maisons des notables .

Après avoir investi les caves et éventré les queues de vin à coups de hache, les émeutiers, grisés par l'alcool , massacrent quelques malheu­ reux juifs, percepteurs et prê­ teurs sur gages .

La meute se retourne ensuite contre les bourgeois .

La demeure de l'ancien maire, Guérout de Maromme, est mise à sac.

Pris de panique, les notables ten­ tent d'organiser des milices armées .

Les moins téméraires - et les plus nombreux ! - trouvent un refuge précaire dans les couvents de la ville, encore épargnés par la vin­ dicte populaire .

Le 27 février au soir, l'émeute antifiscale s'est muée en une véritable « chasse aux riches ».

La nuit calme un peu les esprits.

Les soudards -la « merdaille » comme on les appelle -sombrent dans une torpeur avinée qui laisse quelque répit à la population .

La bourgeoisie rouennaise, qui a tout à perdre du réta­ blissement des impôts comme de la hargne des émeutiers , tente de canaliser les éner­ gies.

Elle fait exhumer du tré ­ sor de la cathédrale la fameu­ se « charte aux Normands » accordée par Louis X en 1315 et demande au procureur du roi de la jurer solennellement et publiquement.

Le châtiment royal La concorde semble restaurée entre les représentants de Charles VI et les notables de la ville .

Mais il reste un obs­ tacle de taille en la personne du roi, auprès de qui plusieurs ambassades ont été dépê­ chées pour solliciter son par­ don et la confirmation de la charte .

Comble de malchance pour les représentants des Rouennais, Paris est en proie à la révolte des Maillotins .

Et ils n 'obtiennent finalement qu'une réponse pour le moins lapidaire : « Le roi ira à Rouen.

Il saura qui a mangé le lard ! » Le 29 mars, Charles VI fait une entrée triomphale dans la cité normande .

La semaine précé­ dente, ses hommes ont minu­ tieusement préparé le terrain .

Les meneurs de la Harelle ont été arrêtés, six d' entre eux ont ë été décapités et leurs têtes oo ont été fichées aux portes de la cité .

Les cloches du beffroi, qui avaient sonné le tocsin, ~ ont été démontées.

La porte ~ que doit emprunter le sauve- ô: rain a été abattue .

Lès 'kouen­ nais sont sévèrement préve­ nus, Charles VI ne vient pas faire une visite de courtoisie mais réaffirmer l 'autorité roya- le bafouée .

Depuis le château où il s 'est installé, le jeune souverain dicte sa sentence : confiscation de la municipalité dont les attributions sont con­ fiées au bailli royal, amende de cent cinquante marcs d'or et rétablissement des impôts.

Enfin, le jour de Pâques, le roi accorde son pardon à une population consternée devant tant de sévérité .

A peine quatre mois plus tard , le 1er août 1382 , de nouveaux incidents vont éclater à la halle aux draps alors que les collecteurs d'impôts installent leurs comptoirs.

Mais cette fois-ci, les notables de la ville, qui connaissent trop bien le coût de la première Harelle , vont couper court à l ' émeute .

De toute façon, le combat est perdu d 'avance .

Car on ne refuse pas un impôt levé pour pourvoir aux dépenses de la guerre .

Une guerre qui com­ mence en Flandre , pour mater une autre révolte antifiscale ...

fi!m EDITI ONS llmATLAS LA SECONDE HARELLE DE ROUEN Les événements du I °' août 1382 n'ont certes pas la même ampleur que la première Harelle de février, mais Jeurs conséquences sont bien plus graves.

Apprenant que son autorité a été piétinée par quelques séditieux, Charles VI revient sur son pardon, condamne la ville à payer soixante mille francs dans l'année et surtout abolit le privilège rouennais de la navigation sur la Seine.

Ainsi , la cité, qui tire l ' essentiel de ses revenus du contrôle qu'exercent les compagnies normandes sur Je trafic fluvial, voit sa Jrospérité remise en cause poùrde longues années .

Quant aux libertés normandes accordées par la Charte de 1315, elles ne seront plus, à partir de 1382, qu 'un lointain souvenir.. »

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