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La journée d'Henri III

Publié le 29/08/2013

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henri iii

Quand Sa Majesté est habillée, les portes de sa chambre sont ouvertes aux princes du sang, aux gentilshommes de la Cham­bre et aux maîtres d'hôtel, tous issus de la grande noblesse. Quelques courtisans accrédités se mêlent à ce groupe, mais il faut qu'ils soient personnelle­ment connus du roi. Depuis l'époque des Capétiens, une coutume courtoise veut que le souverain leur adresse un mot. S'il ne peut parler à chacun, il doit se souvenir de rendre la politesse un autre jour. Et s'il oublie trop souvent, sa distrac­tion risque de passer pour une disgrâce ! Après le cérémonial du lever, Henri III se rend à son cabinet, où il tient un conseil restreint, reçoit des ambassa­deurs, dicte des dépêches, dis­pense ses faveurs. A dix heures, il assiste à la messe quotidien­ne puis, à onze heures, s'octroie une courte promenade.

henri iii

« selon les saisons, est un repas rapide .

Henri Ill se montre d'une exigence pointilleuse : il faut que son bouillon soit parfai­ tement écumé et dégraissé , que la viande soit tendre et savou­ reuse.

Quatre archers doivent surveiller le cheminement des mets de l'office à la table royale, pour éviter tout risque d'empoi­ sonnement ; et l'honneur de vérifier leur goût - et de s'assu­ rer qu'ils sont bien inoffensifs ! - revieAt au premier médecin.

· Après son dîner, le roi se rend chez la reine Louise et chez la reine mère Catherine de Médi­ cis.

Pendant une heure, leurs appartements s'ouvrent à la cohue des courtisans pour un moment de détente .

C'est Ma­ dame Catherine qui veille tout particulièrement à cette plai- LE ROI DORT! Le coucher du roi a lieu habituellement vers dix heures du soir.

Henri III finit sa journée comme il l'a débutée : il se retire dans ses appartements, suivi par un cortège de courtisans , qui l' aident à se dévêtir, comme ils l'ont aidé à se vêtir le matin .

Le coucher de Sa Majesté est le signal de la fin de toute activité.

Toutes les portes sont fermées.

Quand le souverain a gagné sa couche, les clés de la résidence où il séjourne sont déposées sous son chevet.

Chacun regagne alors sa chambre et ne peut en sortir.

li est rigoureusement interdit à quiconque de circuler dans les couloirs , et aucun rassemblement n' est plus autorisé.

Nul, quel que soit son rang, ne peut non plus entrer de nuit au château ou au palais .

Les seuls mouvements nocturnes venant troubler le silence sont ceux des rondes régulières des gardes qui veillent à la tranquillité et à la sécurité du roi.

Et ce n'est que lorsque le souverain sera réveillé que l'activité reprendra et que les portes seront de nouveau ouvertes.

--- sante récréation : les conversa­ tions , les plaisanteries , les mots d'esprit fusent librement, dans les limites de la bienséance et du respect à Leurs Majestés .

« Dans son privé» Après avoir sacrifié à ce rituel conjugal et filial, le roi peut « se retirer dans son privé » et dis­ poser d'une petite heure d'inti ­ mité.

A trois heures de l'après­ midi , son emploi du temps pré­ voit un intervalle ludique .

En fonction du temps , Henri Ill part chevaucher , se promener ou s'adonner au jeu de paume .

Après cet exercice salutaire, entre cinq et six heures, il tient un nouveau conseil et se con­ sacre aux affaires urgentes du royaume .

Puis il commande son souper et fait prévenir les rei­ nes, avec qui il partage ce repas .

Avec la tombée de la nuit, la demeure royale s'illumine pour la soirée.

Le grand maître et le maître d'hôtel font allumer les flambeaux de cire fine et les falots, des milliers de lumières brillent dans les grandes salles, au détour de chaque corridor et escalier.

La cérémonie du sou- per varie au gré des saisons : en général l'été, il a lieu à cinq heures, l'hiver à sept, et à six heures les mois intermédiaires .

Le repas rassemble les princes et princesses du sang autour d'une procession de plats et de serviteurs .

Quand il est à table, Henri Ill entend manger dans le calme et demande expressé­ ment aux convives de n'aborder que des sujets généraux comme l'histoire ou la vertu ! La famille royale retrouve ensuite les membres de la Cour pour les distractions vespérales.

Il y a bal le jeudi et le dimanche.

Ces jours-là, les musiciens atten­ dent la compagnie dans la salle où trônent les chaises de Leurs Majestés et la vingtaine de ta­ bourets et escabeaux attribués aux plus chanceux .

Les autres soirs , le souper est suivi d'un concert, et en été d'une prome­ nade qui rassemble obligatoire­ ment tous les courtisans .. »

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