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La ligne Maginot

Publié le 27/02/2008

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Ouvrages de défense français, mai-juin 1940. Aucun pays n'a plus souffert de la Première Guerre mondiale que la France: un million et demi de morts, des milliers d'hommes horriblement mutilés, des fermes et des usines dévastées, des villes et des villages rasés, des hectares et des hectares de campagne ravagés. Il en résulta une terreur quasi névrotique d'une autre invasion allemande. Le «remède» proposé fut la ligne Maginot, massif mur de défense le long de la frontière franco-allemande, patronné par l'invalide de guerre André Maginot. Dès que la construction commença, en 1929, une foi fervente en l'invincibilité de la ligne s'empara des Français. Les défenses étaient certainement imposantes. La succession de casemates simples ou doubles, jalonnée environ tous les 8 km d'énormes et puissantes forteresses, le tout construit en béton atteignant jusqu'à un mètre d'épaisseur !

« Protéger les frontières et " ménager le sang de la France ,, 1930..1936 1936-1939 3 septembre 1939 13 mai 1940 22 juin 1940 1 ~juillet 1940 1940..1945 1945-1964 Début de la construction de la ligne 2' tranche des travaux, • ère des petits bétons • Déclaration de la guerre ~ l'Allemagne LA MURAILLE DE FRANCE Héritière des grandes réalisations de Vauban , la ligne Maginot est l'un des systèmes fortifiés les plus ambitieux jamais édifiés en France .

Censées garantir l'Inviolabilité du territoire français , les fortifications , construites entre 1930 et 1940 , sont implantées des bords de la Méditerranée jusqu ·~ Montrnédy (Meuse) .

Mais pour des raisons budgétaires , les travaux restent inachevés , notamment le long de la frontière belge .

Dans sa conception initiale, la ligne constitue un dispositif complexe qui rassemble une gamme d 'ouvrages très divers, du blockhaus ~ la plus puissante forteresse souterraine.

Symbole d'une conception toute défensive voire passive de la stratégie française , la ligne Maginot joue néanmoins un rôle dissuasif dans les secteurs les mieux aménagés .

Certains ouvrages résistent de manière héroïque jusqu'au 1• juillet 1940, près d 'une semaine après la signature de l'armistice .

Aujourd'hui , la majeure partie de ses ouvrages a disparu, abandonnée ~ la dégradation naturelle et au vandalisme .

Quelques -uns ont été restaurés par des associations et sont ouverts au public.

LA CONCEPTION D 'UN SYSTÈME FORTIFIÉ W ORIGINES DU NOJO la Première Guerre mondiale qui s'achève , pour la France le 11 novembre 1918 ,1aisse un pays détruit et exsangue .

les pertes militaires sont considérables : plus d 'un million de morts ou de disparus (10% de la population active masculine) auxquels s'ajoutent 4 millions de blessés et d'Invalides de guerre .

En outre, la France a subi d'Immenses destructions qui ont affecté les grandes villes, des terroirs agricoles fertiles, des axes de communication majeurs et des bassins industriels de première importance .

Dès le début des années 1920 ,Ie gouvernement français , convaincu que les garanties militaires du traité de Versailles signé le 28 juin 1919 restent insuffisantes pour mettre ~ l'abri le pays d 'une nouvelle invasion allemande , demande ~ son état­ major d'étudier le problème de la défense des frontières .

!:expérience du conflit précédent a mis en avant le rôle joué par la fortification (Verdun ) ainsi que l'émergence d 'une nouvelle doctrine fondée sur une guerre de mouvement Dès lors, deux théories s'affrontent la première est celle de •la course au Rhin • qui cons iste ~ déplacer le champ de bataille de France en Allemagne en cas de conflit, grace ~ une force d 'action rapide .

A l'Inverse , « la garde au Rhin » préconise une frontière militaire aménagée de manière défensive destinée ~ contrer les attaques soudaines et pouvant servir de base de départ pour des manœuvres en territoire ennemi.

Jusqu'en 19271es deux théories s'affrontent Créée en mai 1922 par André Magino~ la Commission de Défense du Territoire (COl) préconise un équipement général des régions fortifiées ayant un rôle défensif et servant de point d 'appui pour une contre-attaque .

En juin 1924, l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches implique un changement radical de la politique extérieure fondée sur l'entente internationale.

En décembre 1925 , la CDT est transformée en Commission de Défense des Frontières (CDF) par,.., ,.lrlhvé , m in i stre de la Guerre .

Sa mission est de fixer les tracés et de définir les normes techniques d 'une nouvelle fortification destinée~ remplacer les précédentes , obsolètes techniquement et situées loin des nouvelles frontières depuis le retour de l'Alsace et de la lorraine .

W MISSIONS DE LA UCNE FOmFJtE Dès 1927 , la CDF rend un rapport fixant les principales missions de la nouvelle fortification ~ ériger aux frontières : - épargner les troupes et compenser les classes creuses causées par la Première Guerre mondiale ; - constituer un abri pour l'armée française en cas d 'offensive surprise de l'Allemagne et servir de base ~ une éventuelle contre-attaque ; - protéger les voies de communications routières et ferroviaires ; - abriter les sites industriels et les bassins miniers d 'Alsace et de lorraine ; - dissuader une attaque ennemie et contraindre les Allemands ~ passer par la Belgique ou par la Suisse et par conséquent obliger la Grande­ Bretagne alliée de la Belgique à se battre contre l 'Allemagne aux côtés de la France .

la Commission définit également le tracé de cette ligne de défense en proposant un sysfè- fDrllflé ultramoderne , fondé sur des ouvrages d 'artillerie espacés de 3 ~ 5 kilomètres dont les intervalles sont couverts par l'Infanterie.

le rapport préconise notamment la couverture des frontières du Nord -Est ainsi que celles du Sud-~ alors que menacent les prétentions territoriales de l'Italie mussolinienne sur la Savoie et le comté de N ice.

Pao•m n coNsnucnoN En septembre 1927 , la CDF laisse place ~ la Comm ission d'Organisation des Régions fortifièes (CORF) .

véritable maitre d'œuvre de la ligne .

Sous la prés idence du général Belhague , la comm ission précise les emplacements des positions, arrête les plans des ouvrages ~ construire et en définit les équipements intérieurs.

Présentée au Parlement au mois de décembre 1929 , la loi de financement du projet est adoptée le 14 janvie r 1930 .

Elle est défendue devant le Parlement par André Maginot qui vient de remplacer Painlevé au ministère de la Guerre.

li laisse ainsi son nom ~ cet ensemble fortifié .

les crédits alloués sont d 'un montant initial de 2,9 milliards de francs réparti en plusieurs annuités sur les années 1930-1934 .

Dès la fin de l'année 1930 ,Ie budget est porté ~ 3.4 milliards .

le coOt final de la réalisation est évalué ~ 5 milliards de francs , sans compter les réalisations Occupation allemande Intégration de la ligne dans l 'OTAN effectuées sur les budgets des différents ministères (Postes et Télégraphes .

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Si certains travaux préliminaires sur le terrain ont déj~ commencé dès 1928 (notamment dans les Alpes ).

l'un des plus grands chantiers du siéde débute en 1930 .

Jusqu 'en 1933 , les gros ouvrages sont réalisés, tandis que les casemates et les abris sont mis en chantier .

les années 1933 ~ 1936 sont consacrées ~ la mise en place des installations électromécaniques , de l'armement et des transmissions ainsi qu'~ la réalisation des aménagements intérieurs et des régions frontalières (réseaux électriques et téléphoniques, routes et voies ferrées, dépôts et casernements) .

En 1936, l'essentiel de la« muraille de France » est achevé .

les travaux se poursuivent néanmoins jusqu'en 1940 notamment dans les Alpes où les conditions géographiques et climatiques retardent les chantiers .

la CORF est dissoute en décembre 1935 et la poursuite des travaux est confiée aux régions militaires .

Faute de crédits suffisants, les services du génie privilégient dès lors la multiplication de petits ouvrages peu solides, sans commune mesure avec les premières réalisations .

laissant la frontière belge et les intervalles de la ligne fortifiée sans défense réelle .

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F F IIIIAIICI• la ligne Maginot est articulée suivant un double déuc, mandat qu'Il conserve jusqu 'à sa mort En 1913, il est nommé sous-secrétaire d'État à la guerre et s'emploie à faire appliquer la loi des 3 ans de service militaire .

Engagé volontaire lors du Premier Conflit mondial , il est grièvement blessé .

Sa conduite exemplaire lui vaut d'être élevé au grade de chevalier de la légion d'honneur .

En 1917 , il est ministre des Colonies , puis des Pensions.

portefeuille dont il a lui-même suscité la création _ li s 'emploie à défendre le sort des anciens combattants.

De 1929 à sa~ il dirige le ministère de la Guerre .

11 fait poursuivre l'édification de la ligne fortifiée, mise en œtMe par son prédécesseur, Paul Painlevé.

VICtime d'une épidémie de typhoïde, il meurt le 7 janvier 1932 .

le 10 janvier , les Français lui rendent hommage en participant en nombre ~ ses obsèques nationales_ antipersonnel alignés sur des centaines de kilomètres.

Elle comporte les principaux ouvrages de combat qui sont de trois types : les c~..tes ll'lllflnrtfrk , parfois regroupées en de petits ouvrages d'Infanterie (équipage de 100 ~ 200 hommes), les grands ouvrages d'artillerie qui représentent les piliers du système fortifié et les observatoires permettant de diriger les tirs d'artillerie .

• les abris d'Intervalles, destinés ~ assurer le soutien des troupes combattant à l'air libre.

140km de tracé (dont plus de lOO km de galeries souterraines ) pour465km de front fortifié.

5000 blockhaus Ouvrages d éfensifs en béton .

108 ouvrages 58 suries frontières Nord­ Est sosur les frontières des Alpes.

452 casemates d'infanterie Blocs fortement armés protégés porun cuirassement 1459 cloches cuirassées Elles abritent des mitrailleuses et des systèmes d 'observation.

585canons antichars capables de percer tous les blindages .

152 tourelles à éclipse pivotent sur 360•.. »

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