La magnificence des noces d'Anne de Joyeuse et de Marguerite de Lorraine
Publié le 29/08/2013
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Les préparatifs des noces se font dans l'effervescence et l'exaltation. Sur ordre du roi, tailleurs, joailliers, peintres et maîtres à danser passent des nuits blanches à préparer des réjouissances dignes d'un si grand événement. Pour l'occa¬sion, les poètes Pierre de Ron¬sard et Jean-Antoine de Baïf taquinent la muse, et en seront récompensés par une somme de deux mille écus. Partout, c'est une débauche de toile et de draps d'or et d'argent, qui ornent jusqu'aux vêtements des pages et laquais. Un si grand luxe laisse ébahi ! Le 18 sep¬tembre 1581, les fiançailles sont célébrées au palais Louvre, dans la chambre de la reine Louise. Six jours plus tard, Anne de Joyeuse et Marguerite de Lorraine sont solennellement unis par les liens du mariage.
«
de dot, plus cent mille écus
acquittés
par le Trésor .
Les préparatifs
des noces se
font dans l'e ffervescence et
l'exaltation.
Sur ordre du roi,
tailleurs, joailliers, peintres et
maîtres à danser passent des
nuits blanches à préparer des
réjouissances dignes d'un si
grand événement.
Pour l'occa
sion, les poètes Pierre de Ron
sard
et Jean-Antoine de Baïf
taquinent la muse, et en seront
récompensés
par une somme
de deux mille écus.
Partout,
c'est une débauche de toile et
de draps d'o r et d'argent, qui
ornent jusqu'aux vêtements des
pages et laquais.
Un si grand
luxe laisse ébahi ! Le 18 sep
tembre 1581, les fiançailles sont
célébrées au palais Louvre,
dans
la chambre de la reine
Louise .
Six jours
plus tard, Anne
de Joyeuse et Marguerite de
Lorraine sont solennellement
unis par les liens du mariage .
Des fêtes
mémorables
~ La bénédiction nuptiale est sui- &-~ vie par un prodigieux tourbillon ~
de fêtes.
Pas moins de dix-sept -;;;
festins sont offerts par le roi, les o
princes et les grands seigneurs .
~
Au menu des réjouissances , il y
en a
pour tous les goûts : mas
carades, combats
à pied et à
cheval, joutes, tournois, concerts,
bals.
Le plus mémorable de ces
divertissements reste le fameux
Ballet comique de la reine.
Quelque
dix mille personnes assistent à
ce spectacle qui, en cinq
heures, raconte l'histoire de la
magicienne Circé et où, accom
pagnées
par dix orchestres, la
reine Louise, sa sœur et les
grandes dames de la Cour évo
luent en incarnant les divinités.
Même le cardinal Charles de
Bourbon organise une fête
extraordinaire.
Le 10 octobre
1581, dans son abbaye de
Saint-Germain-des-Près, il in
vite toute la noce à un banquet
et à un spectacle nautique .
« Le
repas fut
le plus grandiose et
le plus magnifique de tous »,
donné dans le cadre d'un jardin
artificiel où
abondent fleurs et
fruits comme si c' était le prin
temps ou l'été.
En revanche , le défilé nautique
est raté.
On échoue à faire
se
mouvoir les vingt-quatre
embarcations représentant
des chevaux marins , des
baleines, des tritons, des
sirènes , dans lesquels des
musiciens et des artificiers se
sont dissimulés, à la grande
LA REINE « DIVINE
ET IMMORTELLE »
Apothéose des festivités données lors du mariage
d'Anne de Joyeuse et
de Marguerite de Lorraine,
le Ballet comique de
la reine a été commandé par la
reine Louise à Nicolas Filleul, sieur de La Chesnaye, et mis
en scène par l'italien Balthasar
de Beaujoyeux.
Dans son
Journal , le chroniqueur Pierre
de L.:Estoile témoigne avec
force détails de sa démesure
et de son éclat :
« La reine apparut en naïade
avec une telle grâce, gravité
et majesté royale qu'elle
ressemblait à quelque chose divine et immortelle( ...
).
Elle
était vêtue de toile d'argent,
enrichie par-dessus de crêpes
d'argent et incarnat qui
bouillonnaient sur les flancs et
tout autour du corps.
Aux
bouts, et partout, de petites houppes d'or et de soie
incarnate donnaient grâce à
cette parure.
Son chef était
paré et orné de petits triangles
enrichis de diamants , rubis ,
perles et autres pierreries exquises et précieuses.
Comme
étaient son col et ses bras
garnis de colliers, carcans et bracelets.
Tous ces vêtements
couverts et étoffés de pierreries brillaient et étincelaient tout
ainsi qu'on voit la nuit des étoiles paraître au manteau
azuré du firmament ...
»
déception des invités et des
cinquante mille Parisiens qui
sont assemblés sur les berges
de la Seine.
Les festivités
du mariage d'Anne
de Joyeuse et de Marguerite de
Lorraine prennent fin en beauté
par un carrousel, où des che
vaux
d'Espagne dansent un
véritable « ballet » au son des
trompettes et des clairons.
Ci-contre , portrait du duc
Anne de Joyeuse (1561-1587)
"" 0.
»
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