La « mise d'Amiens » : le verdict de Louis IX
Publié le 04/09/2013
Extrait du document
Malgré le jugement rendu en sa faveur par Louis IX, Henry III d'Angleterre est contraint de reprendre les armes contre ses barons rebelles. Défait par ses adversaires le 14 mai 1264 à Lewes, dans le sud du royaume, il perd le contrôle du Gouvernement et se voit obligé de confirmer la Grande Charte de 1215 et de convoquer un Parlement. Le 3 août 1265, à Evesham, les troupes royales conduites par son fils, le futur Edouard III, remportent la victoire sur le parti féodal, dont le chef, le comte Simon de Leicester, meurt dans la bataille. Bien que les barons acceptent de négocier, le statut du parlement de Malborough,en date du 18 novembre 1265 confirme la Grande Charte et les Provisions d'Oxford, les deux textes limitant l'autorité et les prérogatives du roi. Désormais, Henry III n'est plus souverain qu'en titre, et la réalité du pouvoir est exercée par son fils et successeur.
«
appel, et entièrement favora
ble à Henry Ill.
« Au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit »,
le roi de France casse et décla
re « nulles les dites Provisions
et tout ce qui en découle », et
décide que le roi d'Angleterre,
«
les barons et tous les autres
qui ont donné leur accord à cet
arbitrage, et qui s'étaient en
quelque manière engagés à
les observer , en sont entière
ment libérés ».
La bulle ponti
ficale d'avril 1261 annulant les
Provisions d'Oxford est ainsi
ratifiée en précisant
que doi
vent être respectés « les privi
lèges royaux, les chartes, les
libertés, les établissements et
les bonnes coutumes du
royaume d'Angleterre existant
avant ces Provisions ».
En
outre, les manoirs remis par le
Plantagenêt à ses vassaux re
belles en guise de caution doi
vent lui être restitués .
Louis IX
restaure son beau-frère dans
la
plénitude de ses droits en
ajoutant que celui-ci doit re
trouver sa souveraineté dans
le choix de ses grands officiers,
qu 'il pourra nommer à son
conseil
des étrangers .
Une« parodie
d'arbitrage »
Conscient des réactions hos
tiles que son jugement risque
de provoquer parmi les barons
rebelles anglais, le roi de Fran
ce envoie un de ses chevaliers
de Terre sainte, Jean de Valen
cienne
s, auprès de Simon de
Montfort , comte de Leicester
et chef du parti des réfor
mistes ,
qu 'un accident de che
val a empêché de se déplacer
jusque sur le continent.
En fai
sant ratifier la mise d'Amiens
par ce dernier, il entend affir
mer l'autorité de la royauté et
pacifier les relations d'Henry Ill
avec ses vassaux .
Mais Simon
de Leicester re
fuse d'accepter sa défaite et
de s'en remettre à une déci
sion qu ' il considère comme
une annulation pure et simple
des Provisions d'Oxford et une
«parodie d'arbitrage ».
Alors
que la reprise de la guerre civi
le semble inéluctable , Louis IX
en
appelle au pape Urbain IV.
Sous ses pressions répétées et
celles de la reine Marguerite
de Provence , le souverain pon
tife accepte de nommer comme
un légat en Angleterre
le cardi
nal-évêque de Sabine, qui
n'est autre que Guy Faulcois ,
lfZ!llbE DlTI ONS Wll ATIAS
LA DÉFAITE D'HENRY III
Malgré le jugement rendu en sa faveur par Louis IX, Henry III d'Angleterre est contraint de reprendre les armes contre ses barons rebelles.
Défait par ses adversaires le 14 mai 1264 à
Lewes, dans le sud du royaume, il perd le contrôle
du Gouvernement et se voit obligé de confirmer la Grande Charte de 1215 et de convoquer un Parlement.
Le 3 août 1265, à Evesham, les troupes royales conduites par son fils, le futur Edouard III, remportent la victoire sur le parti féodal, dont le chef, le comte Simon de Leicester, meurt dans la bataille.
Bien que les barons acceptent de négocier, le statut du parlement de Malborough,en date du 18 novembre 1265 confirme la Grande Charte et les Provisions d'Oxford, les deux textes limitant l'autorité et les prérogatives du roi.
Désormais, Henry III n'est plus souverain qu'en titre, et la réalité du pouvoir est exercée par son fils et
successeur .
l'ancien conseiller du Capé
tien .
Mais c'est en vain que le
prélat tente à son tour de trou
ver un compromis qui puisse
mettre fin à la « guerre des
barons ».
Déterminés à rester
chacun sur ses
positions, le
parti du Plantagenêt et celui
des rebelles sont d'ores et
déjà prêts à reprendre les
armes .
En restaurant Henry Ill d'An
gleterre , Louis IX a rendu une
sentence aussi catégorique
que prévisible .
Pourtant, son
verdict ne sera pas suivi, et la
reprise
du conflit outre-Manche
constituera un sévère
échec,
qui, paradoxalement, n'enta
chera aucunement son pres
tige ni sa réputation de souve
rain «arbitre de l 'Europe »..
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