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La naissance du futur Charles X

Publié le 29/08/2013

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Malgré l'affection et l'intérêt que le dauphin et la dauphine portent à leurs enfants, ils doi¬vent respecter le protocole exigeant que les fils de France soient éduqués par des « spé¬cialistes «. Agé seulement de quelques heures, le petit comte d'Artois rejoint donc les appartements de celle qui va être sa gouvernante au cours de ses premières années, la sévère madame de Marsan. Devenu adulte, il se souvien¬dra des fessées, souvent méri¬tées, qu'elle lui aura infligées. Pour l'heure, chacun s'accorde à trouver le nouveau-né char¬mant. « II est petit, mais bien fait pour vivre et paraît fort, du moins à sa voix «, constate, en résumant le sentiment géné¬ral, sa tante la duchesse Élisa¬beth de Parme, fille aînée de Louis XV.

« LE DAUPHIN : UN PÈRE ATTENTIF Le comte Charles-Philippe d'Artois , à l'instar de ses frères et sœurs, connaît le bonheur, trop bref mais capital, d'avoir des parents attentifs .

Homme éclairé, le dauphin Louis-Ferdinand suit de près leur éducation , met un point d'honneur à leur inculquer modestie et piété.

« Montrez-leur tout ce qui peut les attendrir.

Je veux qu'ils apprennent à pleurer.

Un prince qui n'a jamais assez de larmes ne peut être bon», recommande-t-il à leur gouverneur.

Dans le registre des baptêmes de l'église Saint-Louis, paroisse du château de Versailles, les noms des petits princes figurent avec ceux des autres enfants, sans distinction de naissance.

« Vous serez un jour plus grand parmi les hommes que ces enfants, mais ils seront eux-mêmes plus grands que vous devant Dieu, s'ils sont plus vertueux», explique le dauphin à ses fils.

Des fessées souvent méritées A Versailles et à Paris , la nais­ sance du petit prince est célé­ brée dans la liesse, à grand renfort de feux d 'artifice, illu ­ minations , salves d'artillerie , spectacles, jeux, fontaines ruis­ selantes de vin.

Le roi distri­ bue de généreuses aumônes, libère des prisonniers incarcé­ rés pour ne pas avoir acquitté leurs dettes, dote des jeunes filles pauvres .

Le bébé reçoit le titre de comte d'Artois : Louis XV tient à prouver par là aux Artésiens qu'il ne les assi­ mile pas à leur compatriote Robert François Damiens , natif des environs d'A rras, capitale de la région , auteur en janvier d'un attentat contre sa royale personne et qui a été e xécuté au mois de mars .

Malgré l'affection et l'intérêt que le dauphin et la dauphine portent à leurs enfants , ils doi­ vent respecter le protocole exigeant que les fils de France soient éduqués par des « spé­ cialistes ».

Agé seulement de quelques heures , le petit comte d'Artois rejoint donc les appartements de celle qui va être sa gouvernante au cours de ses premières années, la sévère madame de Marsan .

Devenu adulte , il se souvien­ dra des fessées, souvent méri­ tées, qu'elle lui aura infligées .

Pour l'heure, chacun s'accorde à trouver le nouveau-né char­ mant .

« Il est petit , mais bien fait pour vivre et paraît fort, du moins à sa voix », constate , en résumant le sentiment géné­ ral, sa tante la duchesse Élisa­ beth de Parme , fille aînée de Louis XV.

Orphelin à dix ans A l'âge de trois ans, Charles­ Philippe quitte sa gouvernan­ te pour un gouverneur, le duc Antoine de La Vauguyon, qui supervise son éducation et celle de ses aînés .

« Je possè­ de mes quatre "F", Bourgogne le Fin, Berry le Faible, Proven ­ ce le Faux et Artois le Franc », remarque-t-il à propos de ses jeunes élèves.

Franc, mais éga­ lement étourdi, léger, aimable, gracieux et malicieux, le futur Charles X est surtout si mignon qu 'il séduit sans peine son entourage .

Bien sûr, il se mon­ tre parfois quelque peu pares­ seux .

Mais comme il dispose , en plus du gouverneur, de la bagatelle de huit professeurs particuliers, il parvient à acqué­ rir de bonnes notions d'histoi­ re, de géographie, d'anglais et d'allemand .

Hélas ! L'enfance protégée des petits princes est bientôt marquée par les deuils .

En 1761 , ils perdent leur frère aîné, le duc Louis Joseph Xavier de Bourgogne .

En 176 3, leur père , le dauphin Louis-Ferdinand , tombe malade et meurt le 20 décembre 1765, après une lon­ gue agonie.

Désespérée , Marie­ Josèphe de Saxe se raccroche à ses enfants, qu'elle entoure de tout son amour et s'em­ ploie à préparer « pour le t-rêne , la religion et la véritable gloire ».

«Il n'y a de grand dans les princes que ce qui vient de Dieu : la droiture du cœur, la vérité, l'innocence et la règle des mœurs , l'e mpire sur les passions », affirme+ elle à ses fils.

Mais, elle ne sur­ vit pas longtemps à son époux et s'éteint à son tour le 13 mars L 767 .

Le futur Charles X se re­ trouve orphelin alors qu 'il n'a pas encore dix ans.

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