La princesse Clotilde, petite-fille de Louis XV, épouse Charles-Emmanuel de Piémont-Sardaigne
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Le mariage a été
arrangé de longue date par les ambassadeurs de Louis MI, soucieux de rapprocher les Maisons de France et de Savoie. En ce 20 août 1775, dans la petite chapelle de Versailles, les noces de Clotilde, soeur cadette des futurs
Louis XVI et Louis XVIII, et du prince Charles-Emmanuel de Piémont-Sardaigne vont être célébrées par le cardinal de la Roche-Aymon.
L
a mariée, âgée de seize ans, n'est pas accompagnée de son futur époux : petite entor¬se à la tradition, le prince héritier du trône de Piémont-Sardaigne n'est pas à son
côté. Charles-Emmanuel
attend Clotilde chez lui, à Chambéry. C'est le comte de Provence, le futur Louis XVIII, frère de la mariée, qui le rem¬place avec toute sa bonne grâce habituelle. Son épouse, la comtesse Marie-Joséphine, est la soeur du marié. Cela explique cette union qui ne manquera pas de resserrer les liens familiaux, politiques et diplomatiques entre la France et la puissante Maison de Savoie.
«
empreinte d'une grande gen
tillesse, a tout de suite trouvé
en la princesse Clotilde une
amie et une confidente.
Lors
de son arrivée à Versailles, en
1771, peu avant ses noces
avec le comte de Provence
Marie-Joséphine s'est senti~
perdue au milieu des intri
gues courtisanes.
Seule Clo
tilde a été d'emblée proche
d'elle .
Leurs liens se sont ren
forcés avec les années.
Aussi
Marie-Joséphine a-t-elle tout
fait pour convaincre son père,
Victor-Amédée Il, du fait que
la petite sœur des futurs Louis
XVI et Louis XVIII ferait une
parfaite épouse pour son
frère,
Charles-Emmanuel.
âgé
de vingt-cinq ans.
Finalement,
le comte de la Marmora
ambassadeur de Sardaigne:
dépêché à Versailles pour se
faire
une idée de la fiancée
rassure
tout le monde et fait I~
part des choses .
« A la gros
seur de la taille et de la figure
près, il n'y a pas plus aimable
princesse que madame Clotil
de, soit par les traits, soit par
la douceur, les grâces, l'amé
nité de son caractère », note-t
il à propos de la princesse, fai
sant ainsi, fort diplomatique
ment, taire les mauvaises
langues .
Les fêtes de
Chambéry
Après le mariage par procura
tion à Versailles, un bal nup
tial est offert par le comte de
la Marmora le 28 août .
Puis, la
princesse Clotilde, chaperon
née par le comte et la comtes
se de Provence, se met en
route pour Chambéry, la capi
tale des ducs de Savoie, qui
se prépare à accueillir les
princes français avec les hon
neurs dus à leur rang.
La suite
de Clotilde est composée de
plusieurs dizaines de car
rosses fastueux, car Versailles
entend bien impressionner la
Cour du duc et de la duchesse
de Savoie, dont la réputation
d'austérité est célèbre.
Le 5 septembre, à Pont-de
Beauvoisin, Clotilde est offi
ciellement reçue par sa belle
famille.
Puis c'est la ville de
Chambéry qui lui fait un
accueil triomphal.
Maisons
recouvertes de tapisseries
rutilantes, haies d'honneur de
la milice locale, fontaines d'où
le vin coule à flots, rien n' est
trop beau pour fêter digne
ment la nouvelle alliance.
A la
tombée de la nuit, chaque
habitant de la cité savoyarde
allume deux bougies à sa fe
nêtre, conformément aux ins
tructions ducales .
Tout Cham
béry resplendit de milliers de
UNE MAISON PUISSANTE
La Maison de Savoie, dans laquelle la princesse Clotilde
vient
d'entrer, est depuis le
XI" siècle l'une des plus
puissantes d 'Europe .
Les
ducs de Savoie vont progressivement, jusqu'au
x1v · siècle, étendre leur
influence et leur autorité sur
les régions et les divers États
constituant le Piémont.
Depuis
1720, et au moment
du mariage de Clotilde, les
duc de Savoie sont
également héritiers du titre
de roi de Sardaigne.
De
cette puissance découle
l'intérêt d'alliances familiales
et politiques pour la France et les Bourbons.
Plus tard , en
1802, Napoléon Bonaparte
annexera le Piémont à la
France.
En 1814, à la chute
de l'empereur, le duc en
titre, Victor-Emmanuel I"', qui
s'était réfugié en Sardaigne, regagnera Turin.
A partir de
1848, le Piémont se
transformera en un centre
actif de la lutte pour l'unité
de l'Italie.
petites lumières de bienve
nue .
Et pour couronner le tout,
Victor-Amédée a même fait
construire un théâtre et un
château
en bois à l'italienne
afin de mieux célébrer l'arri
vée de sa belle-fille..
»
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